Dr Livingstone I presume ?

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11DÉC. 2015

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Dr Livingstone I presume ?

11 DéCEMBRE . 2015

Écrit par Arthur Doppler

Le safari ? C’est la quintessence du voyage. Aujourd’hui partir pour l’Afrique est une manière d’expérience ultime. Surtout avec Wilderness qui possède pas moins de 70 campements de luxe où l’on boit le gin tonique avec des lords anglais. Un esprit so Grands Ducs qu’on a testé en Zambie et au Zimbabwe, en mettant nos pas dans ceux du mythique explorateur.

Jour 1

Il faut pas moins de 3 avions pour rejoindre la Zambie depuis Paris, via Londres et Johannesburg. Mais la destination mérite le détour. A l’approche de Livingstone, par le hublot on aperçoit les fameuses chutes Victoria. Impressionnant. Un vaste canyon qui balafre un plateau rocailleux et c’est comme si la terre s’ouvrait en deux sous une immense douche barrée d’un arc en ciel. Nous sommes accueillis à la descente de l’avion. Direction Toka Leya Camp. Posé sur les rives du Zambèze, au coeur d’un parc national, on y accède en bateau. Le personnel très affable se présente par son prénom. Certains évoquent ceux des 7 nains. « Last » ou « Nice » ne sont pas leur pseudo! Bar, lounge, wifi, piscine, spa… le luxe de l’installation contraste avec la rusticité du paysage. Les explorateurs qui dormaient sous la tente étaient vraiment des gens admirables. Ballade en bateau sur le Zambèze, 4è plus long d’Afrique, avec ses 2800 km. Les hippopotames s’ébrouent au coucher du soleil, sous le regard attendri des aigrettes. Une bordée de crocodiles énormes attend son heure. Les touristes eux se rafraîchissent en buvant des « Mosi », la bière locale.


Jour 2

J’avais oublié les cris stridents qui balafrent la nuit dans la jungle, les babouins qui jouent dans l’arbre au-dessus de ma tente. Et c’était sans compter sur l’orage et la pluie. Impossible de fermer l’oeil malgré le confort de ce campement de luxe, plus proche de l’esprit Relais&Châteaux qu’Out of Africa. Ce matin, visite privée des chutes Victoria, 115m de haut, excusez du peu, découvertes par l’ami Livingstone en 1854 ! Pour y parvenir, on passe de Livingstone, côté Zambien, à Victoria Falls, côté Zimbabwéen par un pont de fer genre Eiffel qui date de 1904. Ils ont toujours le vieux train à vapeur victorien qui fait des allers et retours. Autant Vic Falls est bien morne, autant le côté Zambien est accueillant, festif, peuplé de marchés, de musiques et de sourires. Déjeuner au lodge d’une brème du Zambèze avec ses chips maison. L’après-midi, Godfrey, mon guide, qui connaît la région comme sa poche, piste les phacochères, les buffles du cap, les éléphants, et même les rhinocéros blancs… ils sont 7 et c’est très rare d’en voir autant. Des pisteurs les protègent 24h/24h pour éviter qu’ils soient tués et leurs cornes réduites en poudre par les chinois qui les consomment comme aphrodisiaques. Après 2h de jeep, nous rencontrons une horde d’éléphants – Godfrey en dénombre 21- qui se baignent dans la rivière. Nous sommes seuls, c’est magique.

 

Jour 3

Visite d’un village non loin de Toka-Leya, où 1200 personnes vivent dans des petites huttes carrées traditionnelles en terre et bois. Ils y vivent d’agriculture, d’un peu d’élevage, loin de tout, autant dire que ce serait une destination parfaite pour « Rendez-vous en terre inconnue ». Je verrais bien Karine Roitfeld aller tirer de l’eau au puits à la force des bras, pieds nue, vêtue d’un tee-shirt troué. Elle finirait sans doute par trouver ça ultra-chic ! Ce qui n’est pas fake, c’est le sourire et la gentillesse des habitants qui ouvrent leurs portes, présentent fièrement enfants et poulets. Il fait enfin beau et chaud. Heureusement de grands acaccias, rosewood et mopanes, offrent la fraîcheur de leurs feuilles vert fluo. Mais il nous faut retourner au camp pour faire nos valises et poursuivre notre périple au Zimbabwe. Il nous faut repasser le pont de Victoria Falls pour atteindre l’aéroport. Un petit Cessna de 5 places nous attend. Pendant près d’une heure, il survole la savane desséchée avant d’atteindre la piste du parc national d’Hwange. Un ranger nous attend avec une Land Cruiser toute neuve aux armes de Linkwasha Camp. Les herbes hautes sont jaune paille, à cause du manque d’eau, et les tecks aussi semblent souffrir. Entre chiens et loups nous croisons des hordes d’éléphants qui vont boire, ainsi que des chacals et des buffles. Pas mal pour un début. AU bout de deux heures nous parvenons au camp de tentes, dont le design géométrique tranche avec l’esprit des lodges habituels.

 

Jour 4

Il a plu toute la nuit et l’orage s’est déchaîné, remplissant d’eau tous les marigots alentours. Comme pour une journée ordinaire, les pisteurs nous réveillent à 5h du matin, pour un départ à 6h. Des babouins s’ébrouent sous un arbre tandis que sur la cime d’un tronc esseulé des vautours attendent leur tour. Entre deux grains, nous effectuons une halte pour déguster un chocolat chaud à l’amarula, une liqueur sud-africaine élaborée à partir des fruits du Mopane, très prisés des éléphants. Une sorte de Bailey’s local qui se boit aussi très bien sur de la glace pilée… On ne se refait pas ! Euh sinon, dans la brousse, trouver un lion ou une panthère c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Cela dit, il se passe toujours quelques choses dans ce parc grand comme la Belgique : ici des hippopotames prennent un bain de boue, là des girafes broutent, plus loin un aigle immense veille paisiblement. Pas mal. Retour à Linkwasha en milieu de matinée pour un copieux brunch à l’anglaise. Après une longue sieste, nous reprenons nos pérégrinations et croisons quelques antilopes, aigles et oiseaux migrateurs. Au moment de rentrer, nous tombons sur une lionne et ses trois lionceaux. Elle grogne et se lève alors nous filons en douce avant qu’elle n’attaque. Pas question de finir en whiskas pour la famille.

 

Jour 5

A 5h du matin, le soleil est déjà bien haut dans le ciel, bleu, dur, immaculé. Une belle journée. Si les animaux parlaient, on se serait cru dans Madagascar III. Bonne pêche ce matin, des zèbres, des éléphants, plusieurs sortes d’antilopes… mais aucune trace de la lionne d’hier soir. Elle a profité de la nuit pour détaler en laissant derrière elle la carcasse obtenue la veille. Au milieu du parc, nous découvrons une voie ferrée, celle qui sert pour le Roïbos, ce luxueux train touristique d’Afrique du sud. On est bien loin, malgré les apparences, de l’Afrique sauvage et périlleuse des expéditions de Livingstone. Le déjeuner lui-même est divin. On nous a même servi une tarte tatin! Quand j’explique au chef qui n’a jamais quitté son village, que la recette vient de deux soeurs en Sologne, il me regarde avec un air abasourdi. L’après-midi est splendide, pas un nuage dans le ciel et des quantités d’animaux, des zèbres, des hordes d’éléphants qui viennent boire au coucher du soleil.

 

Jour 6

Dans le parc national, les routes sont des pistes de brousse, poussiéreuses, de vraies fondrières ravinées par les pluies et le passage. Il faut avoir une patience et un dos solide, même avec des 4X4 neufs. Partout, de petits arbres brisés par des éléphants. Ici et là, éparpillés, des ossements de girafes, de koudous, ou d’éléphanteaux au milieu des broussailles, des accacias et des tecks. Malgré tout, ces paysages restent l’un des grands spectacles du monde. Nous l’apprécions à sa juste valeur à l’occasion de notre dernière sortie en brousse. Quand on part, il faut savoir revenir. Autour d’un magnifique déjeuner préparé par les 4 chefs du camp, une aristocrate anglaise très chic et d’un certain âge confie qu’elle préfère courir les safaris l’hiver, plutôt que les pistes de ski, et qu’elle a donc pris ses quartiers pour deux mois en afrique australe. Si je pouvais, je crois que je ferais pareil !

 

Thibaut Mortier

 

    Carnet de Voyage    

Quelques formalités
Un passeport en cours de validité suffit pour obtenir, sur place, le visa groupé Zambie et Zimbabwe (50$). Sur place, les dépenses sont essentiellement assurées en dollars US.
Une agence
A Paris, Makila commercialise les circuits et camps de Wilderness Safari, une remarquable compagnie sud-africaine qui possède pas moins de 70 campements et concessions dans toute l’Afrique ainsi que sa propre compagnie aérienne. Très investis dans le développement durable et l’écologie, leur approche est particulièrement respectueuse des écosystèmes et des populations locales. Cher, mais c’est ce qu’il y a de mieux en matière de Safari.
Deux camps
Toka-Leya : 12 tentes de luxe, dont trois grandes familiales. Situé au bord du fleuve Zambèze, on y accède par la route ou en bateau. La cuisine est raffinée et les équipements complets. 2 ou 3 nuits ne sont pas de trop pour profiter des ballades dans la réserve, du bateau sur le Zambèze et des autres excursions.
Linkwasha : 9 tentes de plus de 40m2 chacune, dont une familiale. En plein coeur du parc national Hwanghe, le camp n’est accessible que par avion (la piste d’altérité se trouve à 45 mn de route). Piscine, bibliothèque, les terrasses et espaces communs sont davantage ceux d’un resort que d’un camp ! Et la cuisine est extraordinaire, au moins autant que l’accueil, et le personnel, d’exception.
Un film
Out of Africa : qui n’a pas vu ce classique inspiré du célèbre livre de la norvégienne Karen Blixen ? Bel aperçu de la rudesse de l’Afrique.
Un livre
Traîne-Savane, Vingt jours avec David Livingstone, de Guillaume Jan, Editions Intervalles, 2014, 305p., 19,90 €. Emouvant récit d’un journaliste sur les traces de l’explorateur dans la brousse, 150 ans après.
Un MP3
Contact, Daft Punk (Random Access Memories). Pour le final incroyable qui saisit au milieu de la jungle.
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