Cyril Camus : du cognac, des voyages et un terroir

Gastronomie

06FÉV. 2018

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Cyril Camus : du cognac, des voyages et un terroir

06 FéVRIER . 2018

Écrit par Yves Poupon

Cinq lettres, cinq générations : le cognac Camus incarne depuis bien longtemps l’excellence des spiritueux français. Entre deux longs courriers, Cyril Camus a bien voulu évoquer avec nous nos plaisirs communs : les moments chaleureux, le goût des belles choses et quelques-uns de ses souvenirs de voyages, pour un portrait chinois en quelques mots.

Cyril Camus

En prenant en main un flacon des cognacs Camus, notre regard est immanquablement attiré par le trèfle à quatre feuilles au faîte de l’étiquette, symbole inspiré de la clé du Plessis, la propriété historique de la famille. Un héritage et une destinée aujourd’hui entre les mains de Cyril Camus…

“La plus petite des grandes et la plus grandes des petites”, telle est la devise de la maison née en 1863. Animés par l’amour de l’eau de vie charentaise, les aïeux de Cyril ont bâti puis développé une maison arborant depuis le label Entreprise du Patrimoine Vivant, unique distinction d’Etat associée à la reconnaissance du savoir-faire unique. Camus apparaît de nos jours dans le quintet de tête des maisons de Cognac.

© Camus

Fait exceptionnel, la maison est demeurée indépendante et familiale. Chaque expression issue de ses chais met en exergue la finesse des eaux de vie charentaises et résonne comme une ode à l’élégance à la française.

Souvenirs du Plessis

“Les réceptions organisées par mes parents étaient de grands moments, chaleureux. Très tôt, on nous a fait participer à l’apéritif, mon frère et moi-même. Nous aidions d’ailleurs au service… Le cognac bien sûr était au coeur des conversations, un véritable outil de convivialité.” Autour de la table, se réunissaient les amis du cognac et les célébrités de passage. L’ombre du virtuose russe Mstislav Rostropovitch, un proche de la famille, plane sur la demeure familiale…

La première gorgée de cognac avalée à seulement onze ans -”un verre qui traînait sur la table après un dîner”, l’évidence de son implication dans l’entreprise familiale apparaît sans surprise à Cyril à l’issue de son adolescence. “Il n’y a toujours eu qu’un seul Camus à la tête de l’entreprise, garantissant ainsi l’indépendance d’action à la tête de la société” nous explique-t-il. Un passage par le Babson College plus tard, qui infuse en lui les bases de l’esprit d’entreprise, et le petit dernier des Camus se retrouve aux manettes de la maison.

« En Chine, dans les années 1990, la simple notion de bar n’existait pas. » – Cyril Camus

Le voyage comme style de vie

Le mortier et la toge à peine remisée, c’est vers la Chine que se tourne rapidement le jeune diplômé. Le pays, en plein boom du capitalisme des années 1990 sera le terrain de jeu de celui qu’on surnomme Monsieur Cognac. “Il faut imaginer qu’à l’époque, la simple notion de bar n’existait pas !” Cyril parcourt la province comme la ville, à la recherche d’un public qu’il trouve et conquiert.

Le cognac s’impose petit à petit et s’accapare des parts de marché face au baiiju (l’alcool de sorgho), très populaire à l’époque. Au départ, les Chinois consomment d’ailleurs le cognac comme le baiiju : en gros volume, comme la bière. Petit à petit pourtant, le vin remplace les spiritueux dans les dîners.

© Camus

Dans le même temps, les bars, les karaokés et leurs cocktails prennent de l’importance, et le cognac s’impose tout naturellement comme spiritueux de fin de soirée…  “Malgré les heures passées au karaoké pour séduire les Chinois, ma voix ne s’est pas améliorée pour autant,” s’amuse celui qui connaît désormais comme un Shi Jing les us et coutumes de ce pays à plusieurs vitesses.

2004 marque l’avènement de Cyril à la tête l’entreprise qu’on appelle encore “la Grande Marque”. Entre les bureaux à Bordeaux, en Floride, au Panama ou à Hong Kong, il y a de quoi faire… “Je voyage tous les trois jours en moyenne, à travers le monde, dans nos antennes commerciales” nous explique-t-il.

On sent pourtant que l’aventure et l’imprévu tiennent une place importante dans son calendrier millimétré… Son plus beau souvenir demeure d’ailleurs celui qui le conduisit sur les routes de la Dordogne avec son fils, il y a quelques années. Une escapade inattendue et pleine d’aventures !

« Ne jamais oublier la terre ! » – Cyril Camus

Le partage et la transmission : ces traditions qui n’ont pas changé

Certes, on voyage plus facilement d’un continent à un autre, les agendas sont updatés en temps réel, et le mode de vie et de travail évoluent rapidement. Mais ce qui lie les générations chez Camus comme chez les amateurs, ce sont la transmission et la valorisation de cette passion pour le Cognac.

© Camus

“Tous nos collaborateurs sont possédés par cet amour des beaux produits. Certains ne boivent même pas d’alcool, mais l’attrait pour le bon et le beau est tout autant présent chez eux et à plus large échelle chez Camus”.

Elégance, rareté, audace et exception : des qualificatifs propres à la maison. Une autre notion, cependant, et pas des moindres : le terroir. “Ne jamais oublier la terre !” A travers ces mots, c’est toute l’histoire familiale de Cyril qui fait écho. Une évidence quand on découvre la gamme proposée par Camus, véritable signature d’un terroir chéri depuis 1835…

Yves Poupon


Trois questions à Cyril Camus

La philosophie de la maison

“Chez Camus, l’entreprise et la famille sont intrinsèquement liées. Nous restons au service de nos produits et le moteur de notre activité demeurent la passion et la recherche de l’excellence.”

Le voyage

Malgré mes innombrables voyages, je reste très attaché à mon pays, la France. Elle conserve d’ailleurs une image exceptionnelle à l’étranger et particulièrement en Chine. La France, c’est la bonne restauration, d’où viennent les belles marques. Chez moi, le voyage est un style de vie. Je ne conçois de rester sans bouger et d’ailleurs, mon mode de gestion ne demande pas d’être sédentaire. J’ai besoin de spontanéité, d’improvisation, même en vacances ! C’est très lié, pour moi, au sentiment de liberté.

Un souvenir

La première fois que j’ai goûté le cognac du caveau familial, au château du Plessis. C’était comme une cérémonie, c’était un grand moment d’émotion : ça y est, je fais partie de la famille ! La première gorgée est pour moi celle qui a le plus de sens… De là, est née cette passion des beaux moments, des moments de partage. Je ne suis jamais plus heureux que lorsque je goûte à des mets faits avec amour.


Les cognacs Camus en 3 points :

  • Cinquième maison de Cognac, elle est pourtant largement inférieure en taille à ses concurrents Hennessy, Rémy Martin, Martell et Courvoisier.
  • Elle est la seule maison à cumuler les statuts indépendant et international.
  • Elle distribue à parts quasi-égales dans le monde entier.
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