Dix jours en Californie, mythe indétrônable de la côte américaine

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19JUIL. 2018

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Dix jours en Californie, mythe indétrônable de la côte américaine

19 JUILLET . 2018

Écrit par Laurène Bigeau

Photographies par Laurène Bigeau

On a tout dit sur la Californie, ou presque. La lumière rasante de son soleil éblouissant, ses palmiers à perte de vue, sa cool attitude, le ronronnement permanent de ses V8, son obsession healthy, l’immensité de ses plages, son architecture haute en couleurs à l’image de ses habitants, son côté fake et freak, sa démesure… Pourtant, le mythe continue de faire rêver et donne plus qu’envie d’en découdre avec les clichés. Retour sur 10 jours de road trip sur son versant sud, aux alentours de la Cité des Anges.

 

Ace Hotel à Palm Springs

Jours 1 et 2 : Californication sans David Duchovny

Au commencement était Los Angeles et plus précisément sa côte pacifique.  Moins fancy que sa douce voisine Santa Monica, Venice cultive son côté rebelle pour en faire un spot des plus attachants.

Si son front de mer s’offre à toutes excentricités, entre diseuses de bonne aventure ou autres créatures bigarrées, la ville se fait plus sage autour du quartier d’Abbott Kinney. Boutiques branchées et repaires de hipsters, les adresses ne manquent pas pour s’attabler à toutes heures du jour et de la nuit, entre combos chaï latte/breakfast burrito, tapas chic/vins du monde ou encore cuisine exotique et craft beers. Parmi nos chouchous les inénarrables maisons sœurs Gjusta et Gjelina, la première idéale pour un breakfast sur mesure et la seconde pour un dîner pizza légumes grillés accompagné d’un organic wine local. Dans le même registre et de loin notre préféré, The butcher daughter – au décor inspiré – ou encore Superba Food and Bread, située à deux pas de chez Deus Ex Machina, les rois de la “custo made in Australia”, où faire le plein de T-Shirts en contemplant les bécanes exposées…

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#venicebeach #90291

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Venice comme LA respirent le Mexique. Pimientos et jalapenos ne sont jamais loin. Côté dépaysement, la ville ne s’arrête pas là : pas mieux qu’une virée chez Night+Market Sahm pour s’en convaincre ! Ce thaï envoie de l’épice sans y toucher dans un cadre kitch à base de lumières rouges, rideaux de pampilles et toiles cirées fleuries. La carte de vins, quant à elle, a de quoi sécher, bourgognes et jura en magnum et en version nature s’il vous plaît.

Pour éliminer toutes ces expériences culinaires… rien de tel que de biker ! Ca tombe bien, au Kinney Hotel, une auberge de jeunesse version trentenaires, on est équipé. Pistes de vélos, routes plates et traffic relax, le deux-roues est idéal pour longer la côte et se perdre entre Santa Monica et Venice, explorer les galeries de Bergamot Station et partir à la recherche de la villa de Frank Gehry, le tout sans oublier de faire un saut à la Muscle Beach pour admirer les apollons bodybuildés.

Au Kinney Hotel.

Jour 3 : le fric, c’est chic

On prend de la hauteur en direction de Westwood pour découvrir l’architecture hors norme du Getty Museum, qui offre (entre autres) l’une des plus belles vues sur la Cité des Anges, de quoi regarder au loin les collines de Hollywood et les tours de Downtown.

Le Getty Museum.

En progressant vers l’Est, direction les quartiers huppés de Beverly Hills et Melrose Place bien sûr ! Si le premier ne présente qu’un intérêt limité – si ce n’est pour compter les Rolls parkées à Rodeo Drive et prendre l’apéritif au Beverly Wilshire – Melrose Place concentre en quelques miles (quand même) des boutiques où l’acte d’achat revêt presque un caractère culturel. Colorées, végétalisées, celle de la marque The Row (des sœurs Olsen) comporte en son sein une piscine, et même si l’on déplore qu’elle ne soit que purement ornementale, l’effet est réussi. Mention spéciale pour le rose de la boutique Paul Smith et le vert chicissime de chez Balmain. Après tout ce shopping, rien ne vaut une pause désaltérante à Beverly Hills chez Heritage Fine Wine, tenu par un petit frenchie exilé depuis quatre ans, qui initie les locaux à la culture du vin français autour de tartines Poilâne. Vous tomberez peut-être sur une actrice, un paparazzi en attente de scoop, ou encore le chanteur en vogue John Legend qui en a fait son QG.

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Our Friday plans always include rosé, do yours? #RoséOverRodeo #BeverlyWilshire

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Jours 4 et 5 : Appel du large et Wine Safari

Via la route 101, dite la One, on longe la côte au nord, on dépasse les plages de Malibu et ses surfers, qui traversent pieds nus la highway planche à la main, pour atteindre la station huppée de Santa Barbara.

Santa Barbara.

Ce petit concentré d’architecture hispanique doit son style coquet à une reconstruction post-séisme dans les années 1930. Son port de plaisance donne envie de prendre le large en direction de la côte mexicaine… Au coucher du soleil, guettez l’ombre de Cruz Castillo, capitaine et marin au long cours du soap opera de notre enfance, en faisant le plein de fruits de mer et de poissons frais chez Brophy Bros, l’institution locale. Poursuivre par un verre de vin dans le nouveau quartier de la Funk Zone, entre boutiques branchées et wineries, ou retrouver toute la ville pour la sortie locale : une glace chez Mc Connells

Santa Ynes.

Au petit matin, on met les voiles sur la One north dans les traces du film Sideways, en direction de San Luis Obispo, pour découvrir les paysages accidentés de Santa Ynes Valley et Santa Rita Hills, où la végétation ne cesse de changer au gré des chemins de traverse. On oublie nos réflexes français de dégustation au cœur du vignoble et on fait la tournée des caves dans la petite ville ombragée de Los Olivos. Un arrêt chez Stolpman Vineyards plus tard, on découvre qu’à Santa Barbara, comme partout ailleurs, le bio et les démarches environnementales vont croissant.

Jours 6 et 7: Into the Wild

A mi-parcours, on aurait comme une envie de gagner les grands espaces et la chaleur du désert. A 2h30 seulement à l’Est de L.A., le thermomètre en degrés farenheit du Range-Rover commence à voir rouge. Les champs d’éoliennes occupent un paysage devenu désertique où les cactus ont remplacé les palmiers. Bienvenue au cœur du désert Californien, à Yucca Valley, une ville presque fantôme. Non loin de Coachella sa voisine, réputée pour son festival couru des stars de la mode, Yucca Valley est le temple des  caravanes air stream et autres Airbnb reclus dans les hauteurs.

High Desert Yucca Valley.

A High Desert Valley, notre maison surplombe le désert avec une vue 180 degrés à couper le souffle. La photographe norvégienne Anja Niemi était tombée sous le charme de cette maison au style années 1940 baignée de lumière (dont on retrouve les photographies dans Ideat en mai 2018), en communion totale avec la nature. Impossible de ne pas mettre son réveil aux aurores pour savourer le lever du jour accompagné des résidents du coin : coyotes, rapaces, lapins, écureuils gris et autres petits serpents colorés…

La maison à High Desert Valley.

C’est le moment idéal pour gagner le Joshua Tree Park, le plus petit parc national du grand ouest, dont le nom rappelle immédiatement l’album phare d’un groupe irlandais. On y découvre cette immensité de roches et de cactus…

Le Joshua Tree Park.

Pour se la jouer totalement local, chausser ses tiags le soir venu pour aller chez Pappy & Harriets, un Saloon perdu au bout d’une route isolée, où l’on vient siroter de la Bud et ronger des ribs en écoutant la programmation musicale du soir -Sir Paul Mc Cartney y vient régulièrement pousser la chansonnette. Difficile de faire mieux niveau immersion et dépaysement…

Jours 8 et 9 : You know Frank Sinatra ?

Après le calme et la palette d’ocre et de jaune du désert, notre 4X4 reprend la route pour gagner Palm Springs, symbole pop culture par excellence. Encore une ville construite de toutes pièces au cœur du désert pour permettre à une clientèle privilégiée de Los Angeles d’y venir y trouver le calme et l’entertainment, entre golfs artificiels, villas de milliardaires et commerces de luxe pour occuper les retraités en pleine oisiveté. Palm Springs respire la douceur de vie. Il faut dire que la température frôle en juin les 40 degrés, tout y est au ralenti et les journées s’écoulent nonchalamment à l’ombre des palmiers géants, dans les piscines d’hôtels iconiques (Ace Hôtel, Parker Palm Springs Hôtel) à siroter des cocktails fluos en écoutant Nancy Sinatra…

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🌴🌴 #parkerpalmsprings #desert #views #lhwtraveler

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En parlant de Nancy “you know where is Frank’s house?” Palm Springs est avant tout la Mecque de l’architecture moderniste des fifties, inspirées du mouvement Bauhaus. La ville offre à ses visiteurs pléthore de villas toutes plus glamour les unes que les autres à découvrir, là encore, en version Safari, bien au frais sous la clim de sa voiture de loc’.

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Saguaro SUNDAYS 🌵🌵🌵 #scottsdale #getsomecolor

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Acidulée à l’image de son mythique Saguaro Hôtel et douce à la fois, Palm Springs porte désormais l’étendard d’une ville prisée de la communauté LGBT. Une chose est sûre, elle ne laisse personne indifférent, même Line Renaud y possède sa plaque sur le catwalk de Downtown….

Jour 10 : Clap de fin

Retour à La Cité des Anges et promenade dans les quartiers qui montent entre Silver Lake et Los Feliz où artistes, réalisateurs et musiciens sont venus trouver refuge et s’établir dans des maisons voisines de commerces et lieux de vie en tous genres. Un vrai bastion de bourgeoisie bohème à arpenter pour venir s’imprégner de la culture bobo locale.

Parmi nos coups de cœur, le Caffe Stella pour se mêler à une clientèle stylée en laissant faire les shakers avisés des bartenders, et Kismet pour la fraîcheur de sa carte bien maîtrisée et ses vins bien sourcés.

Côté shopping et vie nocturne, rien ne vaut un bon bain au cœur des gratte-ciels. Si Downtown a longtemps été un lieu vivement déconseillé, ses trottoirs étant le chantre des homeless craqués, le quartier a opéré une mue significative pour devenir une zone concentrée de boutiques et de musées. Stop obligé chez Gentle Monster, une devanture planquée qui s’ouvre sur un espace pensé comme une exposition mais où l’on vend avant tout des lunettes de soleil… À la nuit tombée, un dernier drink sur le toit du Standard Hotel, et c’est déjà l’heure de rentrer pour une dernière nuit au cœur de la ville la plus sexy au monde !

Demain, on rêvera aux icônes hollywoodiennes, à la réussite américaine, aux couleurs des pellicules vintage Agfa bleutées. On sera déjà en manque de poussière du désert et de ce soleil insolent. Le temps d’atterrir, pour vite reprendre les prochain billets : en Californie, il y a décidément tant à explorer…

L.B.


Nos adresses californiennes

Gjelina
1429 Abbot Kinney Blvd, Venice

Gjusta
320 Sunset Ave, Venice

The Butcher Daughter
1205 Abbot Kinney Boulvard, Venice 

Superba Food and Bread
1900 Lincoln Blvd, Venice

Deux Ex Machina
1001 Venice Blvd, Venice

The Kinney Hotel
737 Washington Blvd, Venice

Gehry House
1002 22nd st/Washington, Santa Monica

Getty Museum
1200 Getty Center Dr, Los Angeles

Beverly Wilshire Hotel
9500 Wilshire Blvd, Beverly Hills 

The Row
8440 Melrose Place, Los Angeles 

Paul Smith
8221 Melrose Ave, Los Angeles

Balmain
8421 Melrose Place, West Hollywood

Heritage Fine Wines
467 N Canon Dr, Beverly Hills

Brophy Bros
119 Harbor Way, Santa Barbara 

Mc Connells
728 State Street, Santa Barbara 

Stolpman Vineyards
2434 Alamo Pintado Ave, Los Olivo

Pappy&Harriets
53688 Pioneertown Rd, Pioneertown 

Ace Hotel
701 E Palm Canyon Dr, Palm Springs

Parker Palm Springs Hotel
4200 E Palm Canyon Dr, Palm Springs

Saguaro Hotel
1800 E Palm Canyon Dr, Palm Springs 

Villa Frank Sinatra

Caffe Stella
3932 Sunset Blvd, Los Angeles

Kismet
4648 Hollywood Blvd, Los Angeles 

Gentle Monster LA
816 S Broadway, Los Angeles

Standard Hotel Downtown
550 S Flower St, Los Angeles 

 

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