5 cocktails aussi faciles à faire qu’à boire

Gastronomie

15AVR. 2020

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5 cocktails aussi faciles à faire qu’à boire

15 AVRIL . 2020

Écrit par Caroline Knuckey

En cette période de confinement, que faire pour éviter de tourner en rond devant ce surprenant étirement du temps ? On peut attaquer plusieurs livres à la fois. Relire des passages entiers de La Recherche… Regarder, en boucle, sa série préférée. Ou faire le grand débarras chez soi. Euh…très peu pour moi ! 18h sonnent… C’est l’heure de se concocter un cocktail, savoureux mais simple à réaliser. Efficace et salutaire. Ils sont à la portée de tous. Et sont liés, pour ma part, à des souvenirs qui restent bien présents et que j’ai plaisir à partager. Cerise sur le cocktail, chaque recette se prolonge d’une invitation à s’échapper dès que ce mauvais rêve voudra bien se dissiper en fumée.

Par Caroline Knuckey

cognac summit

Cognac Summit © BNIC / Konnoisseur

 1. Le Cognac Summit

 Je l’ai découvert à la Courtine, à Cognac, la cantine de tout Cognaçais qui se respectent, tenue par Yves Adol, et dont la carte de cognacs, allant du petit propriétaire aux plus grandes maisons, est tout simplement vertigineuse ! Simple à réaliser, accessible, beau et équilibré, le Cognac Summit est né en 2008, suite à l’initiative du Bureau Interprofessionnel du Cognac. Frais et savoureux, il respecte la couleur ambrée du cognac et est aujourd’hui extrêmement populaire. 

La recette

  • 1 zeste de citron vert
  • 4 fines lamelles de gingembre frais
  • 4 cl de cognac VSOP
  • 12 cl de limonade artisanale
  • 4 ou 5 glaçons
  • Pelure de concombre en option
cognac summit 1

© BNIC / Konnoisseur

La méthode

Commencer par déposer 4 tranches de gingembre dans un verre rocksLes écraser avec un pilon pour exprimer les arômes d’épices. Ajouter les glaçons et verser le cognac. Exprimer un zeste de citron vert, compléter de limonade et décorer d’une épluchure de concombre.

Et en sortant, on le boit où ? 

Au bar de l’Officine du LouvreLa chef barmaid Marie Picard, considérée comme l’une des nouvelles cheffes de file de la scène cocktails, régale les oiseaux de passage de cocktails signature. Son cocktail « Byssadilique« , un mélange de cognac VSOP infusé à la fleur d’hibiscus (bissap en sud-africain) et Pedro Ximenez, nappé de deux gouttes d’huile d’olive à la truffe, est tout juste idyllique (oui, jeu de mots intentionnel). » Le cognac et le Pedro Ximenez partagent en commun le raisin et mettent en valeur les notes fruitées du cognac et la notion de terroir » nous confie-t-elle.

Officine-louvre-paris

© L’Officine du Louvre

Tester sa nouvelle carte sera un must, d’autant que, pour l’accompagner, le croque-monsieur du chef Denis Bellon, relevé d’un beurre maison aux herbes fraîches peut facilement se ranger dans les 5 meilleurs croque-monsieurs de Paris !

 

 

2. Le rum punch 

Il est encore frais dans ma mémoire, et pour l’instant, je ne m’en lasse pas. Ce sont les équipes du rhum Mount Gay qui me l’ont fait découvrir, in situ qui plus est, dans leur fief, à la Barbade. J’ai nommé le rum punch, bajan j’entends. La recette s’énonce comme une ritournelle : « One of sour, two of sweet, three of strong, four of weak ». Ce qui donne : une dose de citron, deux doses de sucre, trois doses de rhum et quatre doses d’eau. Plus simple serait difficile… 

Rum punch

Le rum punch © Mount Gay

La recette

  • 2 cl de jus de citron jaune (ou vert)
  • 4 cl de sirop de canne à sucre
  • 6 cl de rhum brun
  • 8 cl d’eau
  • 2 gouttes de bitter angostura
  • Saupoudrer de noix de muscade (encore meilleur si elle est râpée)
  • Plein de glaçons

La méthode

Directement au verre, dans cet ordre. Un conseil : pour le sirop de canne à sucre, ajuster selon votre goût, car le dosage doit être de 50% de sucre et 50% d’eau (ce qu’ils appellent à la Barbade du simple syrup), et souvent, les sirops de sucre (celui de Dillon par exemple, à base de sucre roux, excellent au demeurant, contient plus de sucre que d’eau).

Mount Gay

La distillerie Mount Gay à la Barbade © Mount Gay

Et en sortant, on le boit où ? 

Pourquoi ne pas s’envoler pour la Barbade, berceau de naissance du rhum, profiter du soleil et de ses plages et littéralement changer de tempo, en s’adonnant à la pratique locale du « Pace Yourself » ?

Un mode de vie qu’il nous faudrait réapprendre tant nous en aurions besoin et dont la première étape consiste à cibler les meilleurs rumshops de l’île, ces petites échoppes faites de bric et de broc – la Barbade en compte le plus grand nombre de toutes les Caraïbes, 1 600 est le chiffre annoncé. Toujours situées à proximité d’une paroisse, elles étaient le lieu de rendez-vous des hommes le dimanche, pendant que leurs femmes se rendaient à la messe… L’occupation principale ? Boire du rhum, converser, jouer aux dominos, regarder la mer, pratiquer l’art difficile du farniente… 

Le point culminant du séjour étant une visite dans les règles de la distillerie Mount Gay. Fondée en 1703 – aujourd’hui propriété du groupe Rémy Cointreau – elle est considérée comme la plus vieille distillerie au monde. 

 

 3. Le Dom Royal

Ce troisième cocktail est forcément dédié aux Grands Ducs ! Il fait la part belle au champagne, s’inspire d’un Kir Royal, sauf qu’il utilise, comme base, de la liqueur Bénédictine, fleuron du patrimoine des spiritueux français. Un accord qui en exalte les 27 plantes et épices réparties en 4 préparations, un processus de fabrication tenu secret depuis… 1510 !

dom-royal

Le Dom Royal © Bénédictine Dom

La recette

  • 25 ml de Bénédictine
  • Champagne
  • Long zeste de citron

La méthode

Verser la Bénédictine dans une flûte, allonger avec du champagne brut, presser le zeste de citron au-dessus de la flûte, puis le laisser tomber dans le cocktail.

Palais Benedictine

Le Palais Bénédictine à Fécamp © Bénédictine Dom

Et en sortant, on le boit où ? 

Un week-end à Fécamp, ancienne résidence des ducs de Normandie, avec comme point d’orgue, la visite du palais Bénédictine et sa distillerie. Insoupçonné !

L’histoire démarre en 1510 à l’abbaye de Fécamp. Un moine bénédictin, alchimiste à ses heures, aurait mis au point un élixir secret, dont l’industriel normand Alexandre Le Grand aurait découvert la composition, en 1863, dans l’un des livres anciens de sa collection. Non seulement il réussira à la reconstituer en la baptisant Bénédictine mais il construira un palais en son honneur.

Palais-benedictine-1

© Bénédictine Dom

Outre un musée regroupant une riche collection d’art sacré et ancien, un espace d’art contemporain, la distillerie, ses alambics et ses caves de vieillissement, une très belle verrière attend aussi le visiteur pour déguster plusieurs expressions de la liqueur, ou participer à un atelier cocktails tenu par Marc Jean, chef barman du Normandy Barrière***** de Deauville et président de ABF Normandie (Association des Barmen de France). Vous n’imaginez pas tous les cocktails que l’on peut composer avec de la Bénédictine !

 

 4. L’Old Fashioned

Il s’adresse à tous ceux qui ont pu se réfugier à la campagne. Et ils sont nombreux… Son origine me laisse encore aujourd’hui un souvenir ému. Je le dois à Sébastien Foulard, propriétaire du Jefrey’s à Paris. Nous nous étions retrouvés sur l’île de Jura – dur ce métier tout de même ! – et nous étions plusieurs à nous être aventurés à pied… L’île était envahie d’une espèce de genêts sauvages, dont les fleurs en se froissant, dégageaient un délicieux parfum de noix de coco. L’idée est alors venue à Sébastien d’en ramasser une certaine quantité. De retour au lodge de la distillerie Jura, nous les avons infusées avec un sirop de sucre pour accompagner du whisky Jura. Le résultat était tout simplement divin, le préambule à une soirée de rêve.  

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L’Old Fashioned champêtre © Jefrey’s, Paris

Cette version champêtre d’un Old Fashioned peut s’élaborer avec les aromates du jardin, celles que vous trouverez. Le Jefrey’s en avait un à la carte, intitulé Provence (5 cl Rye Lot 40 infusé à la feuille de figuier, 1,5 cl de « sirop de Provence », mix de thym, romarin, laurier et sarriette, 2 dashs Scarsborough bitters). Comme en cuisine, il suffit de goûter et de rectifier au besoin, pour concocter un « hometail » unique et aventurier.

La recette

  • 6 cl de whisky
  • 0,5 à 1 cl maximum de sirop infusé
  • 2 gouttes angostura bitter
  • Saupoudrer de cannelle ou de noix de muscade
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© Jefrey’s bar

La méthode

Pour le sirop, mettre eau et sucre à parts égales et porter à ébullition, rajouter ensuite les plantes aromatiques. Laisser refroidir puis filtrer (avec un filtre à café par exemple).

Et en sortant, on le boit où ?

Au Jefrey’s Bar, bien sûr, dans le quartier de Montorgueil, où l’on découvre le très inventif « Ink Menu » mis au point par Sébastien Foulard et ses équipes. Douze artistes-tatoueurs, 12 cocktails à leur image.

YAKES_BY MATHIEU PELLERIN

Le « Yakes » au Jefrey’s © Mathieu Pellerin

Benjamin Nolf, le chef barman, a travaillé les accords en fonction de l’univers de chacun. Le tout est réuni dans un petit livre, illustrations à l’appui, que tout le monde s’arrache. Optez pour le Yakes, à base de Jack Daniel’s Rye, extrait de cacahuète, basilic, citron et gingembre. Au comptoir, dans des fauteuils club ou à l’étage où une « spirithèque » composée d’embouteillages exclusifs de single malts vous attend. Histoire de prolonger la soirée… 

 

5. Le Gin Tonic 

Le dernier ne pouvait être qu’un Gin Tonic. L’original bien sûr. Il en fallait bien un, vu le printemps qui sévit de toutes parts… sans nous ! Idéal au milieu des pâquerettes, pour ceux qui le peuvent mais toujours d’une fraîcheur divine, et puis ce côté british… Eh oui, mon premier Gin Tonic, je l’ai bu outre-Manche. « Il y a mille façons d’accommoder un Gin Tonic », nous rappelle Stanislas Jouenne, auteur d’un petit livre sur la question et à qui l’on doit l’ouverture du Tiger, le premier bar à gins de la capitale. Et même si le Gin Tonic n’est pas un cocktail à part entière, comme on me l’a sèchement rappelé à quelques occasions, c’est une boisson qui séduit aujourd’hui toute la planète.

gin-tonic-citadelle

Le Gin Tonic © Citadelle

La recette

  • 50 ml de gin
  • Un peu de Tonic
  • 1 large zeste de citron
  • 4-5 baies de genièvre
  • Glaçons

La méthode (d’un perfectionniste)

Rafraîchir le verre ballon (choix impératif) en faisant tourner des glaçons à l’intérieur à l’aide d’une cuillère, vider l’excédent d’eau. Remplir le verre de glaçons. A l’aide d’un économe, zester le citron vers le bas sans prendre la partie blanche. Pincer le zeste entre le pouce et l’index des deux mains, écorce vers le verre. Faire le tour du verre en le frottant avec le zeste. Ecraser légèrement deux baies de genièvre au pilon. Déposer le zeste et le genièvre dans le verre. Verser le gin puis compléter avec du tonic. Bien mélanger à l’aide d’une cuillère.

L’astuce étant ici de remplacer les baies de genièvre par des baies de coriandre, un bâton de cannelle, une branche de romarin, citronnelle, noix de muscade et le zeste de citron par un zeste d’orange… et varier ainsi les plaisirs gourmands à l’infini ! 

chateau de Bonbonnet

Le château de Bonbonnet © Stephane Cadoret

Et en sortant, on le boit où ? 

Au Gallopin et au château de Bonbonnet. Le premier, parce que c’est là qu’officie désormais Stanislas Jouenne. Un bar à sa mesure, « l’un des plus vieux bars anglo-américains de Paris », flanqué de son splendide comptoir en acajou de Cuba, dans le plus pur style 1900. Tradition oblige, les créations de Stanislas n’utilisent que des spiritueux français, allant de pair avec la cuisine bourgeoise du chef Mathieu Scherrer. L’Oreiller de la Belle Aurore (notre point faible, vous le savez) est une des spécialités de la brasserie. On y croisera donc forcément quelques Grands Ducs… 

Le second est le site de production de Maison Ferrand, un édifice du XVIIIe siècle à Ars, dans la région de Cognac. Pourquoi ? Parce que c’est là qu’est né le gin Citadelle. Lancé en 1995, lauréat du titre « Grand Maître de Gin » en 2012, Citadelle est le premier gin artisanal français et « ce qu’un gin se devait d’être » pour citer le spécialiste américain Paul Pacult. 

Le Gallopin

Le Gallopin, à Paris © Almaphotos

Fin, élégant et d’une très grande richesse aromatique, ce gin créé par Alexandre Gabriel, propriétaire de Maison Ferrand, est distillé exactement de la même manière qu’à l’origine en 1775 ! À feu nu – la même méthode utilisée pour la production de son cognac – pour « une merveilleuse sensation de fondu en bouche » explique-t-il. Dix-neuf plantes aromatiques, dont des baies de genièvre soigneusement sélectionnées en Croatie et de la cannelle fraîche, sont infusées à froid, « pour permettre à chaque plante de s’exprimer pleinement ». Pour info, les champs de baies de genévrier qui s’étendent face au château seront récoltés pour la première fois en septembre, date idéale pour s’y rendre.

 C.K

Les adresses à (re)découvrir une fois déconfinés

La Courtine,
Parc François 1er,
16100 Cognac

Bar à cocktails de L’Officine du Louvre,
Place André Malraux,
75001, Paris

Distillerie Mount Gay,
Exmouth Gap, Brandons Spring Garden Highway Bridgetown,
St. Michael, Barbados

Palais Bénédictine,
110 rue Alexandre Le Grand,
76400, Fécamp

Bar Jefrey’s,
14, rue Saint-Sauveur,
75002, Paris.

Château de Bonbonnet,
24 chemin des Près,
16130, Ars
Visites gratuites du château, des chais et du Gin Lab, sur rendez-vous, en compagnie de l’historien Jacques Blanc. Réservations par mail. 

Brasserie Gallopin et Rôtisserie du Gallopin,
40 rue Notre Dame des Victoires,
75002, Paris
Cocktails à la pression servis sur un trolley !

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