Instant Hardi : Un fauteuil pour deux,

Le style sharp des années 80

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22DÉC. 2020

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Instant Hardi : Un fauteuil pour deux

Le style sharp des années 80

22 DéCEMBRE . 2020

Écrit par Guillaume Cadot

Un film de Noël (mais pas que) qui sort du classique cinéma gnangnan de la fin de l’année. Une comédie américaine typique des années 80 avec un duo comique sorti de l’école SNL accompagné par des seconds rôles divins pour jouer une satire du capitalisme américain politiquement incorrect. Et ça fait du bien ! On prend une leçon de style qui donne envie de remettre fissa un costume strict pour aller faire des affaires comme le dit si bien Louis Winthorpe : “Think big, think positive. Buy low, sell high.” Joyeux Noël !

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L’histoire

Quand les frères Duke et Duke, deux vieux grippe-sous rois de la bourse font un pari stupide pour savoir si l’environnement définit l’individu et conditionne son destin… Ils échangeront la vie de Winthorpe, leur employé, WASP prétentieux et bien élevé avec celle de Valentine, un clochard malin.

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Aidés par Coleman, l’élégant majordome et Ophélie la prostituée intrépide pour faire justice, les deux lésés partiront à l’attaque de l’empire des Duke, prêts à tout pour les ridiculiser et les ruiner sur fond d’indice boursier du jus d’orange.

 

On aime

Un petit bijou de film américain typique des comédies des années 80 réalisé par le maître John Landis à qui ont doit notamment American College, le clip de Thriller et les Blues Brothers. C’est le film de Noël qu’on ne se lasse jamais de revoir, pour petits et grands, chacun trouvant une lecture en fonction de son âge. 

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Tantôt satirique, tantôt bon enfant, la caricature du monde de la finance, des jeunes nantis sortis des grandes écoles, de la classe dominante vs la classe populaire nous replonge dans les golden eighties par toujours politiquement correct, mais terriblement amusantes.

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A l’affiche, Dan Aykroyd dans le rôle du jeune snob Louis Winthorpe III mais sans John Belushi décédé lors de la préparation du film, remplacé par Eddy Murphy jouant le clochard débrouillard Billy Ray Valentine, fraîchement promu au box-office avec 48 heures. Deux acteurs issus du célèbre Saturday Night Live (SNL) dont le duo ici fonctionne à merveille.

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Ils sont accompagnés par le distingué majordome Coleman (Denholm Elliott) et la fille de Tony Curtis, Jamie Lee (la plus belle poitrine du cinéma américain des années 80, notre adolescence s’en souvient), jouant Ophélie.

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Face à eux, les désagréables et pédants Randolph et Mortimer Duke, joués magistralement par deux poids lourds hollywoodiens des années 30, Ralph Bellamy et Don Ameche. Des pieds nickelés radins et racistes vivant ensemble dans leur manoir, entourés d’une armée de domestiques qu’ils ignorent, roulant en Rolls Royce Phantom V avec chauffeur munie de deux télévisions et téléphones pour passer leurs ordres boursiers. Très incorrect !

La scène d’ouverture est un bijou en soi. Le réveil de la ville (on est à Philadelphie) à quelques jours de Noël. C’est la routine matinale des commerçants et leurs étals, des employés qui partent au bureau et de la vie des ghettos (l’Amérique des années 80). 

Au même moment, dans un hôtel particulier cossu, Winthorpe se réveille en pyjama de soie, attendant son breakfast servi au lit par le majordome. S’ensuit sa toilette avec rasage à l’ancienne, sa sélection du costume du jour et la sortie dans la rue, où il attend Coleman lui ouvrant la portière arrière de sa Mercedes 600, direction la Bourse des Duke où il répondra à peine aux déférents “bonjour Monsieur Winthorpe” de ses employés. 

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La scène est rythmée par Le Mariage de Figaro de Mozart, dirigé par Elmer Bernstein ( Les musiques des films Les 7 mercenaires, Les 10 Commandements, La Grande Évasion, Le Dernier des Géants, c’est lui). Un grand moment.

“Think big, think positive, never show any sign of weakness. Always go for the throat. Buy low, sell high. Fear? That’s the other guy’s problem.” – Louis Winthorpe

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Et le style ? Certains magazines américains citent ce film comme the preppiest movie ever. Costumes gris, richelieu noirs, cravate en soie rayures club ou motifs répétitifs, manteaux longs camel. Mais aussi, tenue blanche pour le tennis, le pull cricket torsadé porté par un quatuor d’amis têtes à claques de Winthorpe.

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Mention spéciale pour la tenue d’Eddie Murphy dans le rôle de Valentine découvrant sa nouvelle demeure : pantalon flanelle gris, blazer croisé marine 6 boutons dorés avec écusson sur la poche poitrine, chemise rayée et cravate club dépareillée. Ralph Lauren aurait pu être le styliste du film…

 

On retient quoi ?

Le costume gris. Il reprend son rôle de leader du power suit au détriment de sa version bleu marine. L’époque voudrait un retour de la rigueur dans le costume. alors quitte à en porter un, on le choisit gris soutenu en flanelle, avec une chemise blanche, une cravate en twill de soie sobre et des richelieus noires. Sharp.

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Le manteau long. A tout vouloir raccourcir on aurait plutôt envie de longueur. L’idée du manteau long refait surface. Très yuppi -pensez à Michael Douglas dans Wall Street- le confort du drapant d’un manteau. 

Sans aller jusqu’à la version col fourrure (quoi que…) comme Winthorpe, on se tournera vers le polo coat avec son devant croisé, son col généreux et ses poches plaquées. Chic et pas forcément guindé.

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Disco is not dead. Lorsque Valentine reçoit chez lui, la fête bat son plein sur le tube Do you wanna funk – Patrick Cowley featuring Sylvester, sorti en 1982. On regarde avec envie cette scène sous restriction Covid, histoire de se projeter vers l’éternelle question “quand sera ma prochaine fête ?”  

 

Bonus : avez-vous remarqué…

En 1988, on retrouve Eddie Murphy dans le film Un Prince à New York (Coming to America). Les frères Duke et Duke apparaissent le temps d’une courte scène où ils sont devenus clochards (des suites de leur naufrage financier dans Un fauteuil pour deux…). Eddie Murphy, le prince, leur donnant une liasse de billets et Randolph se tournant vers son frère Mortimer en disant : “c’est reparti !”

G.C

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