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1/5 : Les Pompidou, scandaleux séducteurs ?

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31MARS. 2022

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En politique, cul par-dessus tête

1/5 : Les Pompidou, scandaleux séducteurs ?

31 MARS . 2022

Écrit par Aymeric Mantoux

Ah, les campagnes présidentielles… Rien de tel que de rire un peu de nos éminentes figures politiques, surtout lorsqu’elles se retrouvent cul par-dessus tête. Entrés dans l’Histoire, ces hommes d’État ? Certes, mais aussi Pompée que César ! Revue de détails en 5 épisodes historiques scandaleux et croustillants qui prouvent, si besoin était, que les politiciens sont des femmes et des hommes comme les autres.

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Le couple Pompidou, à Bormes-les-Mimosas, en août 1970. © AFP

En 1968, il n’y a pas que les barricades du quartier latin à avoir fait la une… ou presque. Quelques semaines après le bouillant moi de mai, dans les rédactions, une photo circule, celle d’une grande blonde bècebège qui ressemble à s’y méprendre à Claude Pompidou, dans une position sans équivoque : en pleine fellation… en pleine partie fine ?

Embarrassant pour le premier ministre d’alors qui sera, un an après, président de la République. Compromettre son épouse Claude c’est nuire à l’homme politique le plus influent après de Charles de Gaulle. Il n’en faut pas plus pour que la rumeur se répande : le couple Pompidou serait friand de « festivités sexuelles », et pratiquerait l’échangisme. Mais aucun média ne publie ces photos. La presse people n’est pas encore toute puissante, les réseaux sociaux n’existent pas, et le pouvoir en place sait comment museler les médias, qui, pour la plupart (TV, radio), sont propriété de l’État ou d’amis du pouvoir. Dans l’entourage de Pompidou, personne n’ose en parler à l’intéressé.

 

Pompidou, un scandale sexuel étouffé ?

Et les journaux ont raison de s’abstenir. Quelques mois plus tard, l’affaire Markovic explose : un jeune yougoslave de 31 ans est assassiné, ancien secrétaire d’Alain Delon, et semble-t-il, amant de Nathalie, l’épouse de l’acteur. Il avait auparavant contacté plusieurs journaux dont Le Figaro pour leur proposer le fameux cliché de Claude Pompidou. Un ancien voyou est mêlé à l’histoire. On parle de partouzes dans une villa de Montfort-L’Amaury, de photos coquines utilisées pour faire chanter les participants, de cette silhouette blonde qui pourrait être Claude Pompidou… oui, tous les éléments pour une bonne vieille série Netflix !

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Officiellement, bien entendu, la fameuse photo de Claude Pompidou était un faux grossier, un montage photographique banal. L’enquête est bâclée, les pistes innombrables, et les barons du gaullisme ne viennent guère en soutien à Georges Pompidou. En privé, l’intéressé déclare : « Je ne vais tout de même pas aller à la télévision pour déclarer : l’affaire Pompidou est un scandale ! ». Dans ses mémoires, il écrira : « Rarement, j’ai été aussi près du désespoir ».

Reste une inconnue : qui est à l’origine de cette rumeur qui a contribué à éloigner Pompidou du Général de Gaulle ? Adversaires politiques, barbouzes, officines de déstabilisation ? L’affaire n’empêchera pas Pompidou d’être élu à l’Élysée en 1969 mais elle aurait pu lui coûter cher. Cinquante ans plus tard personne ne sait avec certitude ce qui s’est passé. Certains continuent d’accuser le couple Pompidou d’avoir étouffé par l’assassinat de Markovic des clichés compromettants. De Gaulle, lui, fuyait la vie mondaine et les artistes, qu’affectionnait le couple Pompidou.

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Annabel Buffet (au centre) et Claude Pompidou (à droite), sortant d’une soirée au club « Chez Ghislaine » à Saint-Tropez (Ghislaine se trouve de dos, à gauche). Août 1961 © Michael Holtz

Une chose est sûre, l’austérité du général et de Tante Yvonne a peu en commun avec la volupté pompidolienne. Soirées de vernissages arrosées, fêtes à Saint-Tropez, voitures de sport, Claude et Georges incarnent la modernité française décomplexée des années 60, la flambe des trente glorieuses d’avant la crise pétrolière de 1972. Georges est un être voluptueux, un esthète. «Il aimait la compagnie des jeunes filles et surtout des femmes mariées, c’était plus confortable, pensait-il » admettra un jour son fils adoptif. Les plaisirs de la chair ne le laissent pas indifférent. Les femmes non plus. « Les femmes tenaient beaucoup de place dans ma vie et je reste convaincu qu’un visage de jeune fille et qu’un corps souple et doux sont parmi ce qu’il y a de plus émouvant au monde, avec la poésie » écrivit Georges Pompidou dans un journal intime posthume. Pas question bien entendu de relire ces propos en dehors des contextes de l’époque, mais cela ne fait pas de l’ancien président un prédateur ou un érotomane non plus, encore moins de son épouse une partouzeuse.

 

Georges Pompidou, le jouisseur

Complétons le portrait. Dandy, Georges Pompidou a toujours eu une dégaine d’acteur de cinéma avec ses cheveux en arrière. Claude fait également sensation avec sa rare élégance et son goût artistique très sûr. Professeur avant la guerre, Georges est devenu banquier chez Edmond de Rothschild. Sa réussite le grise. A-t-il fauté par excès de confiance ? « Un soir après dîner, raconte le truculent commissaire-priseur Maurice Rheims à son biographe Eric Roussel, il avait mis ses bras autour des épaules de la jeune journaliste Victoire de Montesquiou et d’une autre jolie femme : « regarde comme je suis beau ! Regarde comme j’ai du charme ! Regarde ce que c’est que le succès du pouvoir ! ».

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Claude Pompidou (au centre), Bernard Buffet (assis au fond, 4e en partant de la droite), sa femme Annabel Buffet (à sa gauche) et Georges Pompidou (assis au fond, 2e en partant de la droite) lors d’une soirée au club « Chez Ghislaine » à Saint-Tropez. La propriétaire des lieux, Ghislaine, se tient debout devant ses invités. Août 1961 © Michael Holtz

On est au mitan des années 60. Le charisme de Pompidou joue à plein. Un soir à Matignon, lors d’un diner officiel, Pompidou n’a d’égards que pour l’épouse de l’ambassadeur de Suède. Une femme jeune, blonde et superbe. Les invités sont gênés, Claude plus qu’embarrassée. Une autre fois, c’est le décolleté de Gina Lollobrigida qui aspire les regards de Georges. Suffisamment en tout cas pour que des participants le remarquent. Les Pompidou sont des jouisseurs, ils profitent de la vie en toute décontraction. Et vont, bronzés, de plage en fête. Ce qui leur vaut cette pique du Général de Gaulle : « A trop vouloir diner en ville dans le Tout-Paris comme aiment à le faire les Pompidou, à y fréquenter trop de monde et de demi-monde, il ne faut pas s’étonner d’y rencontrer tout et n’importe qui ». L’affaire Markovic viendra apporter un point final à cette vie exubérante de jouisseurs. Les Pompidou qui seront toujours les amis des arts se feront bien plus discrets une fois au pouvoir. Jusqu’à la mort du président en exercice le 2 avril 1974.

A.M

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