A Paris, on a testé le 39 V,
Une adresse que l’on se murmure entre initiés

Gastronomie

02MAI. 2022

newsletter

Gastronomie

A Paris, on a testé le 39 V

Une adresse que l’on se murmure entre initiés

02 MAI . 2022

Écrit par Adine Fichot-Marion

Photographies par Yann Deret

A l’écart des paillettes et du battage médiatique, le chef Frédéric Vardon, aux commandes du restaurant parisien Le 39V, nous régale d’une cuisine précise et respectueuse de la nature. Il a fait de son restaurant la vitrine de ce territoire français qu’il affectionne. Rencontre.

les-hardis-frederic-vardon-ouverture

 

Frédéric Vardon est né en Normandie, dans une famille d’agriculteurs et de charcutiers-traiteurs (comme son père), qui lui a transmis le gout du bon. Après des études à l’école de cuisine Ferrandi, il entre en apprentissage chez Jean-Pierre Morot-Gaudry et rejoint le chef Alain Dutournier jusqu’en 1987. Puis, il intègre la brigade d’Alain Chapel, 3 étoiles Michelin, à Mionnay. En 1990, après le décès du chef, il continue à travailler au restaurant pendant 4 ans. C’est à cette époque qu’il rencontre Alain Ducasse qui lui propose de faire partie de ses équipes. En quelques années, il s’impose et passe alors 14 ans à découvrir la planète dans les plus prestigieux restaurants du groupe. De ses voyages, il retire une certaine admiration pour l’Asie.

les-hardis-frederic-vardon-cuisine-5
les-hardis-frederic-vardon-cuisine-2

Une cuisine élégante, engagée dans le respect des traditions

En septembre 2010, c’est l’inauguration à Paris du restaurant 39V, perché discrètement au 6ème étage d’un immeuble dominant l’avenue George V. Fidèle aux valeurs intemporelles, à l’opposé des modes, Frédéric Vardon a pour credo

 « une approche d’aubergiste, de générosité et de simplicité »

soulignant avec force que « gastronomie ne veut pas dire grand-chose ! Et n’est pas toujours synonyme de dépenses excessives. Par exemple, un bon poulet de Bresse avec des pommes de terre au four, c’est plus difficile à faire que d’ouvrir une boîte de caviar ou de sauce coco pour faire croire à de subtiles saveurs. Je veux qu’on fasse la différence entre faire à manger et cuisiner ! Il faut faire un métier de cuisine et non de réchauffe-plat… » Rien d’étonnant à ce que le chef veuille « un lieu de vie où l’on peut à la fois manger du homard et une salade de haricots verts ». Son souhait le plus cher ? « Que la gastronomie se démocratise en faisant bien : ce n’est pas parce que l’on veut démocratiser que l’on ne doit pas faire de cuisine ! Je mets un point d’honneur à cuisiner en fonction de ce que la nature produit au meilleur de sa maturité. C’est ma responsabilité de cuisinier ». 

les-hardis-frederic-vardon-cuisine-3
les-hardis-frederic-vardon-cuisine-7

Au restaurant le 39V, une carte au gré des saisons

La carte du printemps est une ode au renouveau de la nature : petits pois aux girolles acidulées, asperges servies juste tièdes avec une marmelade d’asperges à la truffe noire (évidemment mis en conserve par les soins de la brigade !), salade au poisson de pêche durable tranché cru, ris de veau, condiment Arcachon, mille-feuille au citron de Menton… Comme il se doit, la carte du 39V suit les saisons et le chef insiste sur ce point crucial : « Nous n’avons que des poissons de pêche durable, jamais de bar en janvier, février, mars c’est l’époque où ils se reproduisent. On a donc du bar en mai, de la sole et du homard pour les salades, de la volaille de printemps de Bresse… ».

les-hardis-frederic-vardon-cuisine-6
les-hardis-frederic-vardon-cuisine-7

 

Profitant du confinement forcé,  Frédéric Vardon a aussi voulu un nouveau décor, que l’on doit à Raphaël Navot, pour le restaurant enroulé autour d’un jardin suspendu où l’élégance est le maître-mot… ce qui n’empêche pas l’ambiance d’être sympa et le service attentif mais décontracté. « Il n’est pas utile d’être coincé et en queue de pie pour faire un bon service ! » sourit le chef.

 

Une nouvelle aventure pour Frédéric Vardon ?

Et quand on interroge le chef sur ses projets, sa réponse est directe : « continuer à évoluer, peut-être ouvrir dans une grande capitale d’Europe… »  Pour l’instant, on a fêté l’inauguration fin mars du Domaine de Maffliers dans le Val d’Oise. Ce superbe édifice du XIXe siècle, membre du groupe Demeures de Campagne, imaginé par Stella Cadente, abrite 8 chambres dont une suite…. et un restaurant, Augustine, dirigé par Frédéric Vardon. On y est reçu comme dans une maison de famille : argenterie, assiettes anciennes chinées…

 

Dans l’assiette, une cuisine traditionnelle classique faite à partir des bons produits des fermes alentour. On y sert un bœuf Wellington, des maquereaux au vin blanc, du sauté d’agneau aux artichauts… et des desserts généreux. Dernier détail et pas des moindres, le chef met un point d’honneur à accueillir chaleureusement ses hôtes, on lui vote donc une mention très bien !

A.F-M

 

Ajouter à mes favoris Supprimer de mes favoris
Escapade ressourçante et weekend nature au mythique Royal Evian

Escapade ressourçante et weekend nature au mythique Royal Evian

Ajouter à mes favoris Supprimer de mes favoris
En politique, cul par-dessus tête

En politique, cul par-dessus tête