Stetson, la véritable marque du cowboy ?

Les cowboys avaient le melon

Contrairement aux idées reçues, le chapeau melon était le couvre-chef le plus populaire dans l’Ouest américain. Parce qu’il tenait mieux sur la tête lors d’une course à cheval, les hors-la-loi les plus célèbres comme Butch Cassidy et Billy the Kid le portaient lors de leurs méfaits. Selon certains, le chapeau melon a gagné l’Ouest.

Car pour les cowboys, la mode en général et notamment leurs chapeaux, c’était encore le far west : demi haut-de-forme, melon, casquettes militaires datant de la guerre de Sécession, chapeaux de marins… Un certain John Stetson eut l’intuition que la peau de raton laveur, la paille ou la laine n’étaient pas les compagnons idéaux pour ces cowboys en manque de délicatesse. Et leur vie a changé.

Stetson : la naissance d’un chapeau 

Un feutre à bords plats avec une calotte haute et des arêtes arrondies, le tout ultra léger, dans des matériaux imperméables et équipé d’un ruban pour ajuster la taille, John B Stetson, dans les années 1860, avait de la suite dans les idées.

Son chapeau peut contenir de l’eau, attiser le feu et forcément protéger de la chaleur du soleil et de la violence de la pluie. Idéal ! Le premier modèle Boss of the Plains (Le roi des plaines) a été vendu pour la première fois en 1865 à Central City au Colorado. Il est dorénavant appelé Stetson pour les intimes.

La bonne mise en pli

Au fil des décennies (et des retours clients ?) le Stetson change légèrement de forme. Son bord est relevé pour ne pas entraver le passage du lasso, sur sa calotte apparaissent des creux et des bosses qui permettent de mieux les reconnaître. Des plis qui servent à mettre et retirer son chapeau plus facilement, en évitant de l’attraper par le bord.

Le modèle Carlsbad à un creux central avec une inclinaison de la partie haute du chapeau vers l’avant. Une large pliure en plein milieu avec deux autres de chaque côté, on parle du cattleman, le plus célèbre. Il y a le pli rodéo, le quarter horse et le pli tycoon avec un front pincé… Tous les plis sont dans la nature du cowboy.

Ceci n’est pas un chapeau de cowboy

En 1980 à Londres, Steven Spielberg et Harrison Ford entrent dans la boutique du modiste Herbert Johnson. Le film, Les Aventuriers de l’Arche perdue, met en scène un professeur d’archéologie coiffé d’un chapeau qu’ils veulent emblématique. The Poet, de forme Fedora, est fabriqué depuis les années 1890, c’est le plus ancien modèle de ce chapelier.

Ce feutre, dont les larges bords sont rabattus, devient la star du premier volet de la saga. Depuis, il quitte rarement Indiana Jones et change de forme au gré des envies des réalisateurs. Adventurebilt Hat Company s’est chargé de légèrement faire évoluer le couvre-chef pour le dernier opus : Indiana Jones et le cadran de la vérité.

Vivienne Westwood, la touche rebelle et féminine

Inspirée par les femmes péruviennes aux chapeaux melon et robes longues, Vivienne Westwood présente en 1982 sa collection “Buffalo gals (nostalgie de la boue)”. L’un des chapeaux qu’elle crée pour l’occasion devient la marque de fabrique de Malcolm Mc Laren, icône du mouvement punk, propulseur du rap new-yorkais et du style B-Boy (le breakdance).

Pharrell Williams, en 20014 à la remise de son grammy award, porte ce chapeau avec une veste Adidas. Hommage sincère à cette grande dame de la mode qu’est Vivienne Westwood et au trublion de la musique Malcolm Mc Laren, avec ce chapeau iconique, un mix de chapeau melon et de stetson. L’art de boucler élégamment la boucle pour habiller ces nouveaux cowboys des villes.