Hôtels & Chambres d'hôtes
La saga du Mas de Peint, hôtel 5 étoiles en Camargue
02 JUIN . 2025
S’il nous fallait résumer la Camargue en une adresse, ce serait de toute évidence celle-ci. Le Mas de Peint fête cette année ses 30 ans d’hôtellerie et son charme n’a pas pris une ride. Mieux, il y règne une authenticité qui se fait de plus en plus rare ... Visite !
Loin du tumulte et de l’agitation d’Arles, le Mas de Peint fait office de refuge, un hôtel de luxe en Camargue sauvage et préservée. Avec ses 5 étoiles, ses 8 chambres et 7 suites, son excellente restaurant tenue depuis trois ans par Juan Ipuz – chef colombien à demeure depuis trois ans -, le Mas a vu défiler des générations, faisant de cet établissement intimiste l’une des valeurs sûres de la région. Une adresse que l’on se transmet comme la promesse d’un moment d’éternité… Si ces dernières années, la cité Arlésienne n’a pas cessé de faire parler d’elle et de ses nouvelles adresses, on aurait tort de passer à côté de ses classiques tels que Le Mas de Peint.

Le Mas de Peint, hôtel 5 étoiles © Le Mas de Peint
Loin de tout effet de mode, cette bâtisse construite en 1602, ses jardins et rizières et sa manade (entendez par là son troupeau de chevaux et taureaux) concentrent à eux seuls tous les attraits de la Camargue, offrant ainsi une escapade nature aussi typique qu’hors du temps.

Le salon du © Mas de Peint
Et pour cause, on pourrait aisément avancer deux arguments imparables : le premier tient au fait que le Mas appartient à la même famille, les Bon, depuis 100 ans, et l’on ne sera pas surpris de trouver ça et là – aussi bien sur les selles de leurs chevaux que sur la cheminée en pierre du salon- l’estampille « B » enveloppée de la croix camarguaise. L’histoire se raconte ainsi à travers le charme et l’incarnation des lieux : les aménagements des pièces communes, comme des chambres, sont fidèles à l’esprit d’une demeure provençale ayant traversé le temps et s’étant enrichie de meubles qui se patinent, d’objets d’artisanat local et de photographies des paysages alentours comme autant de souvenirs de famille. Cet aspect chaleureux se retrouve aussi dans l’orchestration de repas conviviaux grâce à la disposition des salles où le client se restaure : de grandes tablées, ponctuées de tables à deux ou quatre, donnant sur une cuisine à l’ancienne comme une parfaite image d’Epinal.
© Le Mas de Peint
Au menu des délices s’ajoute la carte du chef, Juan Ipuz, piochant dans le potager attenant et revisitant avec une pointe d’audace les grands classiques de la cuisine provençale, simple et savoureuse. On goûtera ce jour-là un aïoli ainsi qu’une sole et des asperges blanches de Camargue, tandis que nos voisins carnivores se verront servir une viande de taureau accompagnée d’un riz provenant du domaine. Des saveurs au goût d’éternité qui nourrissent le sentiment de temps suspendu…
Le Mas de Peint © Johanna Colombatti
Quant au deuxième argument en faveur d’une expérience hautement singulière, il repose sur l’écosystème que représente le Mas de Peint avec, non seulement ses jardins, sa bâtisse, sa bergerie (offrant un espace de réception totalement insolite pour les mariages et séminaires) et sa piscine pour les beaux jours, mais également ses 550 hectares de sansouires, de rizières et de marais qui accueillent plus de 250 bêtes à cornes et une trentaine de chevaux. Au programme des activités proposées par l’établissement : la possibilité de faire une balade à cheval avec les gardians sur le domaine et le tour de la propriété en 4×4 pour aller à la rencontre des vaches, veaux, et taureaux de race « Camargue ». Ces bêtes majestueuses sont paisiblement élevés sur les terres familiales, au milieu des chevaux, en attendant de participer (pour les meilleurs candidats) à la course à la cocarde dite course Camarguaise. Un spectacle, sans mise à mort, qui se déroule entre un taureau et des raseteurs qui tentent d’attraper des attributs fixés au frontal et aux cornes de l’animal, nous expliquera le gardian du Mas… comme autant de récits folkloriques auréolés de l’intense mystère de cette région.
Le Mas de Peint © B Touillon
Plus qu’un espace où l’on déconnecte – sensation éprouvée dès que l’on franchit le pas de l’entrée – on vit au Mas de Peint une véritable expérience, un moment suspendu qui nous abrite d’une forme de temporalité. Ce pourrait être la Camargue de Lucien Clergue et ses clichés mythiques, ou celle narrée par Sophie Calle et des taureaux qu’elle voit depuis sa fenêtre, ou bien se glisse-t-on au cœur des récits de Jean Giono sur ce pays mythique ?
© Le Mas de Peint
Lorsqu’on s’aventure à demander à Frédéric Bon, maître des lieux, ce qu’on peut lui souhaiter pour cette nouvelle décennie à l’aube des 30 ans de l’aventure hôtelière, ce dernier évoque très rapidement sa « volonté de rester proches de la clientèle. De lui faire vivre des choses ». Loin d’être des « marchands de sommeil », les Bon ont l’art de recevoir et le talent de partager le meilleur de cet art de vivre Camarguais et leur clientèle, fidèle, ne s’y trompe pas.
Le Mas de Peint
Route de Salin-de-Giraud, 13200 Arles
à partir de 270 euros la nuit
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