Culture
Que voir à Chaumont-sur-Loire, festival international d’art contemporain et de jardins ?
23 JUILLET . 2025
Lieu culte qui a inspiré Balzac, Rodin, Catherine de Médicis autant que Walt Disney, le domaine de Chaumont-sur-Loire est un centre d'art entièrement dévoué à la relation entre la nature et la culture. Jusqu’au 2 novembre, le Festival International des jardins se tourne vers l’univers des contes. “Il était une fois au jardin” prend racine dans les fables et le folklore du monde entier, mais aussi dans les rêveries des plasticiens, des designers et des botanistes.
Posez vos valises au Bois des Chambres, l’hôtel de charme du Val de Loire, avant d’aller admirer les œuvres de la Saison d’Art éparpillées dans le parc historique. Après un déjeuner au restaurant gastronomique le Grand Vélum, qui propose un menu directement inspiré du thème du festival, vous êtes prêts pour la visite du Festival International ! Voici notre sélection des jardins à voir à l’édition 2025 du festival de Chaumont-sur-Loire.
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Hôtel de charme en Val de Loire © Bois des Chambres
Barochories
A travers sa sublime scénographie et son installation interactive, le duo formé par Antoine de La Valette et Marie Couronne porte sa réflexion sur la puissance des rêves, la résilience et le pouvoir de régénération. Pour point de départ, ils ont choisi la barochorie. Ce terme emprunté à l’univers botanique évoque un mode de dispersion naturel des graines, qui tombent à proximité immédiate de la plante mère, et constitue ainsi son mode de reproduction. À Chaumont-sur-Loire, le cycle de la nature se transforme en un conte poétique. Il évoque l’histoire d’une petite fille vivant dans un arbre sacré qui collectionne des graines, symboles de ses rêves. Après avoir traversé le tronc de son arbre, que l’on visite avec émerveillement, nous rejoignons un champ de coquilles de noix, lieu de rencontre croisé avec un petit garçon qui vit en contrebas. La communication impossible entre les deux enfants semble désespérée, jusqu’au jour où les semences finissent par pousser, concrétisant les rêves oubliés.
Barochories © E Sander
Le Jardin Secret de l’Argoat
À voir au festival de Chaumont-sur-Loire, le jardin mystérieux de Romain Stivala qui nous transporte au cœur de la Bretagne intérieure, appelée l’Argoat, au pays des fées et de mille légendes. On accède au jardin par une arche en arc-bouté et un chemin sinueux qui débouchent sur une région boisée et un point d’eau, aux apparences trompeuses : à bien y regarder, des petits êtres peuplent ce paysage tranquille, et semblent discrètement nous surveiller. Ce sont des korrigans qui rôdent, ces petits lutins farfelus cachés sous les racines des chênes séculaires, parmi les tapis de mousse, ou perchés au-dessus de nos têtes. Plus loin, le souffle du Bugul-noz, le berger de la nuit et esprit-loup, se mêle aux murmures de la brume d’où s’élève une musique aussi douce qu’énigmatique. Près du dolmen, l’Ankou, le Serviteur de la Mort, attend ses prochaines victimes.
100 ans de Sommeil
Avec 100 ans de Sommeil, Mélanie Claude et Annie Peltier revisitent le célèbre conte de la Belle au Bois Dormant, en questionnant la vision traditionnelle de l’attente du prince charmant. Que faisait vraiment la belle endormie pendant tout ce temps ? Le jardin propose une exploration de cette fausse hibernation comme une parenthèse secrète où la nature joue un rôle de complice et de protectrice. Imaginé autour du creux d’un arbre, placé au centre de la composition, on accède à des scénettes pensées comme des arrêts sur image d’une histoire où tout reste à inventer : ici une couronne sur un coussin, là un cerf et un oiseau qui protègent la princesse endormie. Le conte se transforme en parcours initiatique autour de l’émancipation et de la force que l’on puise en soi pour former une identité, à l’abri des regards. Ce réveil tant attendu vient en fait de l’intérieur, offrant un refuge méditatif aux passants qui osent s’aventurer.
100 ans de sommeil © E Sander
Lis-moi une Histoire
Poétique et terriblement inspirante, la proposition de l’artiste plasticienne Anne Marlangeon célèbre le rituel intime de la lecture et, à travers elle, le pouvoir de suggestion des contes. Les ouvrages entreposés dans une armoire antique ouvrent la porte du jardin enchanté, comme un cocon rassurant où la magie du livre opère chaque soir, pour guider les enfants dans les aventures féériques de leurs héros préférés. On déambule dans cet environnement propice à la découverte, porté par des teintes de blanc et de vert, symboles de pureté et de vitalité. Les plantations sont ensuite disposées en spirale, qui évoque l’allégorie de la vie et de la création. Un doux paysage où l’on aimerait bien se poser chaque nuit pour rêver !
Lis-moi une Histoire © E Sander
L’Épopée du Haricot Magique
Conçue par des étudiants de l’Institut Agro Rennes-Angers Timothée Michelet, Lisa Even, Lucie Ruffi, Valentine Bouchaux et Théo Lespielle, la présentation nous invite à explorer un jardin où les récits enchanteurs se mêlent à travers le cycle de vie du haricot. Inspiré du conte Jack et le haricot magique, le lieu transporte les visiteurs dans un univers qui joue avec les perspectives, où le minuscule côtoie le gigantesque. Le parcours commence dans un monde miniature, au cœur d’une végétation dense et basse, en compagnie de petites créatures qui cohabitent au pied de la plante, pour se nourrir à ses racines. On continue ensuite vers l’intérieur de l’immense tige, vers le monde des géants dominé par une fleur de haricot papilionacée. La tige vrille enfin vers un jardin nourricier majestueux, dédié aux fabacées. Ludique et éducatif à la fois, le jardin invite à l’émerveillement et à la redécouverte de la splendeur du vivant.
L’épopée du haricot magique ©E Sander
Le Jardin des Songes
Bienvenue dans les pages du Songe de Poliphile, un roman allégorique édité en 1499. Au cœur de l’histoire, Poliphile aime désespérément la belle Polia, pourtant indifférente à ses avances. Le temps d’un rêve au pied d’un arbre, Poliphile est transporté dans un monde peuplé d’êtres fantastiques et de débris antiques. Les nymphes lui présentent alors sa bien-aimée en vue des épousailles… avant que la figure ne s’évapore et que notre héros se réveille. Créé par le paysagiste Thierry Huau et la sculptrice Daniela Capaccioli avec l’association « Berceau de Nymphéas », le chemin mystique lève le voile sur un monde en perpétuelle transformation. Les excroissances sculptées à partir de grillages blancs transforment les ruines architecturales du roman en allégories de la Nature. Au centre, le miroir d’eau entouré de plantes aquatiques incite à contempler notre reflet et les rêves qui sommeillent en chacun de nous. Parmi les figures mi-végétales mi-animales qui apparaissent entre la brume et la lumière, c’est toute la puissance de l’esprit de Dame Nature qui nous enveloppe.
Le Jardin des Songes © E Sander
Les Bois d’Or
Anna Petříková, Barbora Hubková et Matěj Róth se sont inspirés d’un conte tchèque ancien, mettant en scène Smolíček Pacholíček, un petit garçon élevé par un Cerf aux Bois d’Or. Dans le récit folklorique, l’animal fantastique met l’enfant en garde contre les jezinky, des nymphes maléfiques de la forêt qui enlèvent les tout petits. Un jour, pris de pitié, Smolíček leur ouvre la porte de la maison malgré l’interdiction du Cerf… et se fait kidnapper. La proposition de Chaumont-sur-Loire incarne la dualité entre l’innocence et l’émerveillement, illustrée par de beaux jeux de lumière, et une forêt sombre aux branches dénudées, annonciatrices de danger. La richesse chromatique et ses teintes automnales évoquent la présence des Bois d’Or, qui finissent par sauver l’âme innocente… Mais pour combien de temps ?
Les Bois d’Or © E Sander
Les Contes de l’Alhambra
Hors compétition, la chorégraphe et réalisatrice franco-espagnole Blanca Li, également Présidente de la Villette, propose une carte blanche (rebaptisée Carte Verte) inspirée par les jardins de l’Alhambra et les terres gorgées de soleil de son Andalousie natale. Ses cactus plantés dans une terre ocre et sablonneuse jalonnent un mur bleu azur ponctué de fontaines. Au sommet, la végétation luxuriante qui déborde de pots jaunes contribue aux jeux de mouvements visuels qui évoquent l’énergie des danses de Blanca Li. Nommée à l’Académie des Beaux-Arts en 2019, la danseuse est connue pour sa capacité à croiser les cultures et les disciplines, affirmant que « la danse est un langage universel sans frontières ni limites dans la forme ou le style ».
Il était une fois au jardin, jusqu’au 2 novembre 2025.
Château de Chaumont-sur-Loire, 41150 Chaumont-sur-Loire
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