Road trip nature et gastronomique dans le Grand Canyon français !

Le Point Sublime

Le road trip débute en Lozère, au pied du Cirque des Baumes, dans une formation créée il y a des millions d’années par l’érosion et le vent. Après avoir fait un tour dans la grotte des Baumes Chaudes, ancien habitat des chasseurs-cueilleurs, prenez de la hauteur vers le Point Sublime. Dominant l’un des paysages les plus spectaculaires de l’Aveyron pour une escapade d’exception, le lieu-dit porte bien son nom ! Le massif calcaire s’est formé il y a environ 250 millions d’années, durant la période du Jurassique, lorsque la région était recouverte de mers peu profondes. La forte érosion, combinée à l’activité tectonique, a créé ce décor spectaculaire. Situé sur le Causse de Sauveterre, le belvédère offre une vue panoramique sur les Gorges du Tarn.

point sublime 3© Maïa Morgensztern

Le site naturel, partie intégrante du Parc national des Cévennes, est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. La promenade sur le sentier qui longe la côte dessine les méandres du Tarn en contrebas, avec à perte de vue les falaises où nichent de nombreux vautours. Non loin de là, le Roc des Hourtous, autre incarnation impressionnante de cette région karstique, offre aux visiteurs une vue exceptionnelle sur le canyon. Depuis la rivière, plusieurs spots sont propices à l’escalade et au canyoning.

Le Rozier

En descendant vers le sud, en voiture – ou en rafting pour les téméraires – on atteint Le Rozier, un petit village au charme discret, connu à l’époque gallo-romaine pour ses ateliers de fabrication de poterie. Au XIe siècle, les moines qui s’installent bâtissent le monastère Saint-Sauveur, aujourd’hui inscrit sur la liste des Monuments Historiques. Situé à cheval entre l’Aveyron et la Lozère, Le Rozier est également un carrefour où se rencontrent deux rivières et deux mondes géologiques : les vertigineuses falaises calcaires creusées par l’eau, et les vastes étendues désertiques des causses, parfait pour un week-end en nature.

Le rozier© Maïa Morgensztern

Pour l’heure, on se dirige sur les sentiers pédestres du GR6, qui passent par le village d’Eglazines, en Aveyron. Bâties contre le roc, les maisons troglodytiques ont un air de village fantôme.

L’Alicanta

Situé à Peyreleau, à quelques pas du Rozier, L’Alicanta est une adresse typique de la gastronomie aveyronnaise. Chaleureuse et gourmet à la fois, l’institution a su évoluer au fil des ans tout en conservant l’âme rustique et authentique d’un établissement familial.

Restaurant l’alicante © Maïa Morgensztern

La cuisine met en lumière les produits d’exception de la région des Grands Causses et du Sud-Aveyron. Parmi nos plats préférés, la raviole de champignons et foie gras poêlé, ou encore le filet d’agneau rôti valent le détour. En dessert, il y a l’embarras du choix ! Pavlova aux poires caramélisées, et son nuage de châtaignes-whisky, on un tube croquant, vanille et myrtille avec sa mousse légère chocolatée. On voudrait pouvoir tout goûter. L’adresse est d’ailleurs recommandée par le Guide Michelin et honorée d’une toque au Gault & Millau. Si la météo le permet, installez-vous en terrasse pour profiter de la vue sur les paysages rocheux et les rives fleuries de la Jonte.

48150 Le Rozier, France

La grotte d’Aven Armand

En remontant la rivière de la Jonte vers l’est, vous arrivez aux portes des Grands Causses, sur le plateau de Méjean, en Lozère. Découverte en 1897 par Louis Armand, Edouard-Alfred Martel et Armand Viré, la grotte de l’Aven Armand offre une expérience sensorielle exceptionnelle, qui révèle la puissance et la beauté des mondes souterrains.

grotte aven armand 4© Maïa Morgensztern

La descente s’effectue via un funiculaire incliné, qui vous dépose au sommet d’une salle monumentale, étendue sur 100 mètres de long et 45 mètres de haut. La visite débute dans le noir… avant de révéler une forêt de plus de 400 stalagmites, dont la plus haute, surnommée « la Grande Stalagmite » culmine à près de 30 mètres. C’est une des plus grandes au monde ! Les concrétions aux formes et aux couleurs variées, fruits d’un travail de l’eau et du temps qui s’est étalé sur des millions d’années, offrent un témoignage fascinant de l’évolution géologique de notre planète. Dans ce monde étrangement féerique et colossal, la magnificence des formations minérales invite à une contemplation mêlée d’émerveillement.

48150 Hures-la-Parade, France

Le Causse Méjean À quelques kilomètres de la grotte d’Aven Armand, vous voilà au cœur des Causses et Cévennes, sur les étendues de terres arides et les routes qui s’étirent à perte de vue sur le plateau calcaire.

Terres arides de cœur des Causses et Cévennes, © Maïa Morgensztern

Difficile de croire que les falaises verdoyantes du Tarn sont juste à côté ! Ici, on croise surtout des vautours… et des loups. La région est également célèbre pour ses chevaux de Przewalski, descendant du cheval sauvage, découvert au XIXe siècle en Mongolie. Après avoir frôlé l’extinction, les chevaux se retrouvent en semi-liberté sur le Causse Méjean, grâce à l’association Takh qui œuvre à leur protection. Avec leur crinière hérissée et leur corps trapu, les robustes équidés sont capables de supporter les conditions extrêmes du plateau. Ils symbolisent aujourd’hui la volonté de préserver la biodiversité dans ce paysage unique en France. En retournant vers la civilisation vers Hures-la-Parade, le moulin de la Borie, daté du XVIIe siècle, fait figure d’ovni.

Moulin La Borie Hures la parade, © Maïa Morgensztern

Le moulin à vent a récemment été restauré pour redevenir un lieu vivant de production de farine locale, créé à partir de céréales cultivées sur le causse.

Le Manoir de Montesquiou

On termine la boucle en remontant légèrement au nord, vers le charmant village médiéval de La Malène. Aux abords des paysages calcaires des Grands Causses et de la vallée du Tarn, le Manoir de Montesquiou est un témoin fascinant de l’histoire de France.

Le Manoir de Montesquiou © Maïa Morgensztern

Les origines de la belle demeure remontent pour certaines parties au XIIe siècle. Résidence d’une illustre famille, les Montesquiou, la demeure est sauvée in extremis de la démolition par le roi Louis-Philippe 1er, en hommage aux services rendus à la couronne par d’Artagnan de Montesquiou – oui, le fameux mousquetaire ! Aujourd’hui transformé en un hôtel de luxe, le lieu attire de nombreux voyageurs en quête d’Histoire et d’authenticité. Après une balade dans les environs, posez vos valises dans les chambres à baldaquin qui mêlent mobilier ancien et confort moderne. À l’heure des repas, le chef élabore des plats créatifs et respectueux des saisons, aux saveurs empruntés aux traditions locales. Au menu lors de notre passage : une entrée rafraîchissante de truite fumée de Lozère avec avocat et ciboulette, suivie d‘un pavé de truite au beurre blanc et riz basmati. Et en dessert, un baba au rhum moelleux à souhait ! On savoure le tout enterrasse ou dans la belle salle boisée, face aux falaises. À la tombée du jour, gardez les yeux rivés sur les arbres et les bosquets qui surgissent des roches : les chamois ne devraient pas tarder à venir gambader !

La Malène Village, 48210 La Malène