Art Basel Paris 2025 ou le retour des « peintres à papa »

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23OCT. 2025

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Art Basel Paris 2025 ou le retour des « peintres à papa »

23 OCTOBRE . 2025

Écrit par Emmanuel Laveran

Invités par la compagnie de jets privés Netjets, nous avons eu la chance de pouvoir visiter Art Basel Paris 2025 avant son ouverture au public cette fin de semaine. Résumé en images de l’une des plus belles foires d’art au monde et de la tendance majeure qui anime les collectionneurs cette année : le retour des « peintres à papa ».

À l'exposition Art Basel Paris 2025, Le Richter a 25 millions d’euros de Levy Gorvy Dayan © EL

À l’exposition Art Basel Paris 2025, Le Richter a 25 millions d’euros de Levy Gorvy Dayan © EL

Ce n’est pas nous qui l’annonçons, mais l’une des galeristes américaines les plus pointues — et les plus notoires — du marché international de l’art. Cette année, les exposants ont puisé dans leurs trésors les plus précieux et leurs valeurs « sûres » afin de meubler les stands. Moins de jeunes talents à lancer — même si le premier étage n’expose quasiment que des artistes contemporains — les Gagosian, Perrotin, Hauser & Wirth et autres Tornabuoni, regroupés sous la nef du Grand Palais parisien, ont décidé de se focaliser sur les grands noms de la peinture moderne.

Pablo Picasso et son goût des courses de taureaux © EL

Pablo Picasso et son goût des courses de taureaux © EL

Et Art Basel de se transfigurer en véritable musée proposant un parcours éclectique jouissif mais désordonné, une profusion de styles, de techniques et de couleurs dont le point commun est sûrement cette tendance de marché : le recentrage des collectionneurs sur les peintres confirmés du XXè siècle que notre américaine préférée, dont le pull un tantinet voyant s’avérait remarquablement assorti à un arbre éponge bleu profond signé Yves Klein, avait décidé de nommer poétiquement « les peintres à papa ».

Côté sculptures, jamais on n’aura vu autant de mobiles d’Alexander Calder, qui confèrent relief et volumes aux stands des exposants, entre deux tableaux et photographies. Ici un portrait noir et blanc d’André Breton par Man Ray fait face à une peinture de nue par Egon Schiele.

Nu par Egon Schiele © EL

Nu par Egon Schiele © EL

La galerie Acquavella (New York, Palm Beach) aligne un Gauguin emblématique (« nature morte au petit chien »), une huile de Picasso montrant arènes et taureaux ou encore « Henri Rouart et sa fille », siglé Degas. A côté, un diptyque immaculé d’Andy Warhol ou encore une sculpture de marbre blanc de Louise Bourgeois. Tout est dit. Alors que Van de Weghe exhibe une « great american nude » de Tom Wesselman aux tétons généreux, on s’extasie devant un zèbre vert, noir et blanc d’Andy Warhol ou encore deux œuvres de Basquiat en pénétrant le stand.

Zèbre par Andy Warhol, à vendre sur Art Basel Paris 2025 © EL

Zèbre par Andy Warhol, à vendre sur Art Basel Paris 2025 © EL

L’emblématique galerie Gagosian, quant à elle, a obtenu l’autorisation exceptionnelle de présenter un Rubens (!!!) « The Virgin and Christ Child, with Saints Elizabeth and John the Baptist », une œuvre dont la valeur se compte en millions d’Euros et qui éclipse les dizaines de Gerhard Richter qu’on suit en fil rouge sur tout le salon, comme pour rappeler l’exposition phare parisienne du moment : Gerhard Richter à la fondation Louis Vuitton (17/10/25 -> 02/03/2026).

Rubens chez Gagosian, à l'exposition Art Basel Paris 2025 © EL

Rubens chez Gagosian, à l’exposition Art Basel Paris 2025 © EL

Voilà donc précisément la particularité d’Art Basel Paris 2025 : s’affirmer comme un prolongement des grands espaces d’exposition, des musées parisiens en mixant peinture classique, impressionnisme, modernisme et artistes d’aujourd’hui. En fin de compte, un joyeux ensemble hétérogène, véritable extension du Louvre, d’Orsay, des fondations Pinault, LVMH, du musée d’Art Moderne de la ville de Paris et du Palais de Tokyo.

Le tout réuni au sein de cet espace exceptionnel que demeure le Grand Palais, comme pour rappeler que tous les styles, tous les genres et toutes les techniques, furent un jour contemporaines.

À l'exposition Art Basel Paris 2025, « Great american nude » de Tom Wesselmann © EL

À l’exposition Art Basel Paris 2025, « Great american nude » de Tom Wesselmann © EL

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