Visite du Brompton Design District, vivier du design contemporain de Londres

Culture

01OCT. 2025

  • Home
  • Culture
  • Design
  • Visite du Brompton Design District, vivier du design contemporain de Londres

newsletter

Culture

Visite du Brompton Design District, vivier du design contemporain de Londres

01 OCTOBRE . 2025

Écrit par Maïa Morgensztern

Depuis bientôt vingt ans, le quartier de Brompton soutient les pépites du design. Voilà les nouveaux talents à connaître !

Vitrine des tendances émergentes du design, le Brompton Design District, dans l’ouest londonien,  s’est imposé comme une référence internationale. De grandes marques, des institutions culturelles, et des créateurs indépendants collaborent régulièrement autour d’événements dédiés à l’expérimentation et à l’innovation, comme récemment lors du London Design Festival. Nous sommes allés sur place pour relever le nom des étoiles montantes, set éjourner dans les plus beaux hôtels de Londres.

 

Ramzi Mallat 

Mallat pose un regard poignant sur le besoin de mémoire collective et la fragilité de l’humain. Son travail s’attache à l’idée de reconstruction à travers des rites de commémoration. Parmi ses travaux les plus marquants, les œuvres en bronze Constellations of Protection sont suspendues par des crochets dans Suspended Disbelief, un projet que Mallat a présenté à Takeover Beirut.

Découverte au milieu des sculptures antiques au V&A de Londres, « Not Your Martyr » est une œuvre composée de 260 maamouls (petits gâteaux à base de semoule) reproduits en verre coloré, hommage aux victimes de l’explosion du port de Beyrouth en 2020. Ces invitations à la contemplation et à la douceur, transcendent les clivages et proposent une méditation sur le souvenir. 

 

Rana Haddad & Pascal Hachem 

Dans la même mouvance que Ramzi Mallat, le duo libanais livre une réflexion émouvante sur la mémoire intime et la vulnérabilité du quotidien. Suite à l’explosion du port de Beyrouth, ils ont photographié puis recueilli des fragments de lunettes soufflées par la déflagration, associant à chaque paire un lieu et une date. Ces objets, suspendus dans des cadres de verre ornés de textes, symbolisent la violence subie par les corps et la fragilité des existences.

Rana Haddad & Pascal Hachem,LDF 2025 at V&A South Kensington © Victoria and Albert Museum, London

Rana Haddad & Pascal Hachem,LDF 2025 at V&A South Kensington © Victoria and Albert Museum, London

Loin de l’anecdotique, l’installation exposée au V&A près de l’œuvre de Mallat révèle la dignité des petites choses et nous incite à préserver, à travers l’objet ordinaire, les traces traumatiques de l’Histoire. 

 

Alicja Patanowska 

Alicja s’impose comme une figure du design écologique et de l’artisanat contemporain. Son œuvre Stereo s’inspire des carreaux de porcelaine du XIIIe siècle produits en Europe de l’Est pour mettre en valeur l’identité des créateurs.

Alicja Patanowska © Maïa Morgensztern

Alicja Patanowska © Maïa Morgensztern

Elle a ensuite développé cette pratique tactile avec l’installation « The Ripple Effect », installée au bord de la fontaine Madejski au V&A. Cette dernière utilise des matériaux recyclés pour nous inviter à réfléchir à la trace laissée par l’homme sur l’environnement, et à expérimenter l’écologie sous un angle sensoriel. Patanowska s’illustre, dans l’ensemble de sa pratique, par un attachement au cycle de la matière et à la métamorphose poétique des objets inutilisés, dans la lignée du design responsable, enfin à l’honneur ces dernières années. 

 

Jakkai Siributr 

Représenté par Flowers Gallery, ce créateur thaïlandais travaille principalement autour du textile. Ses tapisseries et autres installations tissées questionnent des phénomènes de sociétés peu visibles ou délibérément cachés de sa patrie natale, pour ouvrir un débat international.

Jakkai Siributr © Maïa Morgensztern

Jakkai Siributr © Maïa Morgensztern

 

Après l’exposition « There’s No Place », à la Whitworth Art Gallery de Manchester, il a présenté sa hutte composée de bois dans les salles du V&A. L’installation textile et participative accueille des œuvres tissées par des réfugiés de la frontière thaïlando-birmane. En invitant les passants à toucher les travaux tissés par des réfugiés, Siributr met en lumière l’écart béant entre des vies supposées “normales”, et prône l’empathie comme outil de dialogue entre les cultures. 

 

 

Ryunosuke Okazaki, JomonJomon

Présenté lors du Rakuten Fashion Week de Tokyo, le designer japonais Ryunosuke Okazaki propose des pièces sculpturales au style futuriste, inspirées de la préhistoire et du terrible bombardement de sa ville natale, Hiroshima, en 1945.

Ryunosuke Okazaki © Maïa Morgensztern

Ryunosuke Okazaki © Maïa Morgensztern

Porté par le poids de l’histoire et l’importance de la mémoire, Okazaki veut croire en un monde meilleur. Les modèles du défilé se sont alors transportés au V&A sous le nom « JomonJomon », introduits par un bel exemple de vase Jomon appartenant au musée, daté de 3500-2500 avant notre ère. Flottant autour de leur mannequin, les sept exo-armures aux lignes fluides et graphiques célèbrent le pouvoir de la prière pour nous ancrer dans le passé… et protéger notre futur. 

 

 

Studio Charlotte Taylor 

La designer britannique Charlotte Taylor investit le champ du design immersif, mêlant mobilier, lumière, sculpture et odeurs pour créer des espaces psychologiquement complexes. Son travail définit la chambre à coucher comme un théâtre intime. Ce lieu de tensions mouvantes, entre douceur et étrangeté, révèle la complexité de la vie quotidienne. Après avoir remodelé plusieurs espaces londoniens, elle a présenté « Soft Worlds, Sharp Edges, Performance — Act 5 »  au cœur du Brompton Design District, dans les étages du nouveau centre culturel The Lavery.

Soft Worlds, Sharp Edges © Maïa Morgensztern

Soft Worlds, Sharp Edges © Maïa Morgensztern

L’installation évolutive s’insère dans une performance architecturale plus large, dans un espace psychologique truffé d’indices à décrypter. Le spectateur est ainsi invité à repenser les espaces personnels comme des expériences sensorielles et narratives. 

 

Otzi Studio, Jason Lowe & British Pasture Leather

Réunis autour d’une démarche portée par la durabilité, Otzi Studio, Jason Lowe et British Pasture Leather réinventent les codes du design artisanal à travers le prisme du cuir et du travail de la peau. Fidèles à leurs convictions, la collaboration présentée au Lavery a mis en lumière l’importance de la provenance, du traitement respectueux des matières naturelles, et de la douceur tactile. Au quotidien, ces créateurs combinent savoir-faire traditionnel et innovation responsable, plaçant la matière au cœur d’une réflexion sur le luxe éthique et la pérennité des objets. 

Landlines with British Pasture Leather Studio OTZI & Jason Lowe © Studio Stagg

Landlines with British Pasture Leather Studio OTZI & Jason Lowe © Studio Stagg

 

Sonnie Carlebach & Ushara Dilrukshan 

Ce duo performatif mêle danse, son et mise en scène pour explorer les notions d’espace et de silence. Tous deux récemment formés au Royal College of Art, leur travail incarne une recherche profonde sur la résonance des espaces oubliés, où la présence des corps signale la persistance d’un vivant fragile. Ils ont un temps posé leurs valises près de la Tamise, dans la chapelle historique du cimetière de Brompton. Construite en 1839, la chapelle est inspirée de l’art néoclassique et de la disposition de la basilique Saint-Pierre de Rome.

Sonnie Carlebach & Ushara Dilrukshan 1 © Maïa Morgensztern

Sonnie Carlebach & Ushara Dilrukshan 1 © Maïa Morgensztern

Loin du Tohu-bohu de la ville, la performance « Landscape, Silence, and Night » a transformé un lieu chargé d’histoire en cadre de méditation sensorielle. Si la performance est par essence fugace, on garde aussi en mémoire ce lieu enchanté, où les pierres tombales aux herbes folles accueillent les passants en quête de calme. 

 

 

Japan House 

En remontant vers le parc, sur High Street Kensington, on tombe sur Pictograms, une exposition dédiée au design japonais. L’institution retrace l’histoire du pictogramme nippon, révélant la puissance du soft power à travers les symboles graphiques qui balisent notre quotidien. Si l’on apprécie l’hommage à la force de l’intuition et à la délicatesse du trait de la signalétique, on retient cette adresse idéalement située entre Kensington Gardens et le Design Museum, qui met en avant la richesse de la culture nippone. L’exposition est ouverte jusqu’au 9 novembre. 

Experience Japan Pictograms © Maïa Morgensztern

Experience Japan Pictograms © Maïa Morgensztern

Japan House London,
101-111 Kensington High St, London W8 5SA 

 

Formafantasma 

Le duo italien multi-primé et au design engagé s’immisce souvent là où on ne l’attend pas. Après une fascinante exposition à la Serpentine Gallery dans les jardins de Kensington il y a quelques années, on a retrouvé Formafantasma il y a quelques mois à Milan, lors du Salone del Mobile, pour fêter les 60 ans de la marque Cassina. Les revoilà au cœur du Brompton design district, dans le showroom de la marque, pour réinterpréter les pièces iconiques de Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand et Le Corbusier.

Formafantasma © Maïa Morgensztern

Formafantasma © Maïa Morgensztern

Comme dans nombre de leurs propositions, « Staging Modernity » propose une perspective écologique et critique qui confronte la pratique du design aux enjeux environnementaux actuels. Le duo privilégie une approche conceptuelle, où chaque objet est pensé comme un pivot entre nature, industrie et impact social. 

Réservez votre séjour dans les plus beaux hôtels 4 et 5 étoiles de Londres avec les avantages réservés aux lecteurs Yonder : réductions jusqu’à -25%, surclassements et services VIP pour un séjour dans des conditions exclusives.

Découvrez les avantages du Club Yonder
Ajouter à mes favoris Supprimer de mes favoris
Les meilleures destinations pour des vacances en famille

Les meilleures destinations pour des vacances en famille