Le Musée du Louvre vu par agnès b.

Pour la première fois de son histoire, le Musée du Louvre ouvre ses portes à une créatrice de mode. agnès b. dévoile une nouvelle collection de vêtements et d’accessoires qui va bien au-delà d’une simple collaboration : elle incarne la trajectoire d’une femme pour qui l’art et la mode forment un même mouvement créatif. 

Collection Louvre © agnesb louvre

Avant de s’arrêter sur une œuvre, agnès b. a passé de nombreuses heures à arpenter les salles du musée le plus visité au monde, aux côtés de commissaires d’exposition et de conférenciers de l’institution. « Elle a une curiosité insatiable pour l’histoire de l’art. Son travail de photographe l’a aussi aguerrie aux principes de composition et de perspective », explique la guide qui l’a accompagnée lors de longues sessions au Louvre. « La Joconde aurait été un choix trop évident ! » s’amuse agnès b. « Je voulais des œuvres qui me touchent », ajoute-t-elle. 

Boston Bag © agnes b louvre

Attirée par le thème de la mer et l’idée de liesse partagée, la créatrice a porté son regard sur deux paysages de Claude Gellée, dit Le Lorrain. Le Port de mer au soleil couchant et La Fête Villageoise sont deux pendants oniriques datés de 1639, qui s’appréhendent comme une pair. Sur le port, la rixe du premier plan évoque les Bamboccianti, ces peintres de genre italiens tournés vers la vie quotidienne, tandis que le crépuscule flamboyant évoque un intérêt pour la lumière qui va profondément marquer William JMW Turner. Pour agnès b., la fête villageoise du second tableau rappelle également que Le Lorrain était, comme elle, un artiste rebelle : il a refusé de se plier à hiérarchie des genres pour offrir ses lettres de noblesse au paysage (plutôt qu’aux scènes allégoriques ou historiques, alors mieux considérées). Les deux tableaux ont été donnés par le paysagiste André Le Nôtre au roi Louis XIV en 1693. Pour agnès b. ils se déclinent désormais sur des gilets iconiques à boutons-pressions ainsi que sur des vestes et des objets de petite maroquinerie. 

Cardigan homme © agnes b louvre

Si la démarche est évidemment commerciale, elle s’inscrit dans un dialogue de longue date entre l’enfant terrible de la mode et la création contemporaine. Dès l’enfance, agnès b. s’imprègne des salles du Louvre et des trésors du château de Versailles, rêvant de devenir conservatrice. Elle dessine beaucoup et tisse un lien instinctif avec l’art. Galeriste depuis 1983, mécène et collectionneuse, elle a ouvert La Fab. en 2020, qui rassemble 5 000 œuvres et multiplie les initiatives pour soutenir les artistes. Son intérêt pour l’art sous toutes ses formes s’est naturellement immiscé dans ses dessins de mode, comme en 1978, lors de sa collaboration avec Loulou Picasso. Chaque collection capsule s’appréhende comme engagement auprès de celles et ceux, qui, comme elle, aiment cultiver leur sensibilité. « Je kiffe le Louvre ! », confie-t-elle, enthousiaste, le jour de l’inauguration. Une maxime que l’on retrouve sur des t-shirts et des tote bags, en vente au musée et dans les boutiques agnès b. 

Musée du Louvre
75001 Paris
Collection agnes b.