Trois expositions à ne pas manquer à Paris

Culture

25NOV. 2025

newsletter

Culture

Trois expositions à ne pas manquer à Paris

25 NOVEMBRE . 2025

Écrit par Adine Fichot-Marion

Paris traverse l’automne portée par trois expositions qui éclairent autant de façons d’observer le monde : les peintures sensibles et troublantes de Greuze au Petit Palais, la quête artistique de Pierre Soulages au Musée du Luxembourg et les dix ans du Musée de l’Homme.

Jean-Baptiste Greuze, l’enfance en lumière

À l’occasion du 300e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Greuze, le Petit Palais rend un hommage riche d’une centaine d’œuvres : peintures, dessins et estampes provenant des plus grandes collections françaises et internationales à ce peintre renommé pour ses portraits d’enfants et de réunions de famille festives ou non. Rappelons que ce dernier aujourd’hui méconnu, fut l’un des artistes les plus adulés au XVIIIe siècle.

Jean-Baptiste Greuze, Portrait d'Anne-Geneviève (dite Caroline)

Jean-Baptiste Greuze, Portrait d’Anne-Geneviève (dite Caroline)

A une époque où l’enfant et ses états d’âme ne sont pas une préoccupation majeure pour les parents, Greuze, suivant les nouvelles idées du siècle des Lumières est contre la mise en nourrice, une pratique qui domine à l’époque et invite à se poser des questions sur son développement et son éducation, sur sa place dans la famille. Rarement un artiste n’a autant peint les enfants que Greuze, tel un fil rouge, ils sont partout présents dans son œuvre de la petite enfance jusqu’aux frontières de l’âge adulte. Et dans toutes leurs attitudes : apaisé dans les bras d’une mère, rêveur tel Charles Étienne de Bourgevin Vialart sur son portrait, endormi sur son livre pour « Le Petit paresseux », triste comme la jeune fille de « L’Oiseau mort »…

Jean-Baptiste Greuze, Le Petit Paresseux

Jean-Baptiste Greuze, Le Petit Paresseux

Il aborde aussi un thème beaucoup plus grave dans La jeune fille à la cruche cassée, où l’expression de la jeune fille et les symboles qui l’entourent laissent imaginer qu’elle vient d’être abusée… En bref Greuze a mis en lumière des sujets qu’il était plus commode d’ignorer, une attitude d’une saisissante actualité…

Jusqu’au 25 janvier 2026. Petit Palais
Avenue Winston-Churchill, 75008 Paris.

 

Soulages, une autre lumière, peintures sur papier

Si l’on connaît le travail de Pierre Soulages, l’un des artistes les plus emblématiques de sa génération, par ces toiles superposant de la matière et des nuances de noires, reflétant ainsi la lumière : « l’outrenoir », son œuvre débute dès 1946, avec ses travaux au brou de noix, qui se poursuivent jusqu’au début des années 2000.

Pierre Soulages, Brou de noix sur papier © Centre Pompidou

Pierre Soulages, Brou de noix sur papier © Centre Pompidou

L’artiste aime cette matière pour ses qualités de transparence et d’opacité, de luminosité en contraste avec le blanc du papier et il emploie aussi l’encre et la gouache. Cette exposition qui montre 130 œuvres parmi lequelles 25 n’ont jamais été exposées au public, est la première dans un musée parisien qui réunisse exclusivement ses peintures sur papier. L’occasion rêvée d’en savoir plus et même de découvrir cet icône de l’art abstrait lors d’un weekend design à Paris. Bien vu : des portraits grandeur nature et des interviews en vidéo tout au long de l’expo permettent de comprendre un peu mieux son travail.

Pierre Soulages, Gouache et encre sur papier marouflé sur toile

Pierre Soulages, Gouache et encre sur papier marouflé sur toile

Après l’expo, ne pas rater l’expérience en réalité virtuelle « Outrenoir », réalisée par Gordon, véritable voyage immersif à travers l’évolution des influences et des expérimentations picturales de l’artiste. On découvre ses lieux de vie de son enfance aveyronnaise à son atelier parisien, de sa maison à Sète à l’abbatiale de Conques, jusqu’au musée Fabre de Montpellier. Une manière poétique de comprendre comment ce peintre emblématique du XXe siècle fait jaillir la lumière… du noir lui-même.

Jusqu’au 11 janvier 2026 Musée du Luxembourg
19, rue de Vaugirard 75006 Paris.

 

Musée de l’Homme, dix ans de renouveau

« Le Musée de l’Homme se consacre entièrement à l’étrange animal que nous sommes, étudié avec le recul que permet la démarche scientifique ». Cette phrase de Gilles Bloch, Président du Muséum définit la mission de ce musée qui célèbre cet automne les dix ans de sa réouverture après une rénovation qui a duré six ans. Sa mission se définit autour de trois grandes questions : qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ? auxquelles la Galerie de l’Homme essaie de répondre… mettant en scène 1 800 pièces emblématiques, du crâne de Cro-Magnon à celui de Descartes, de la Venus de Lespugue paléolothique à l’Envolée des bustes du XIXè siècle, qui réunit 79 bustes de plâtre démontrant d’une façon éloquente la diversité humaine. Le parcours s’accompagne de vidéos et de dispositifs interactifs orchestrant une plongée dans l’évolution biologique, culturelle et sociale de l’humain.

Le Musée de l'homme, à découvrir cet hiver © Emmanuelle Blanc

Le Musée de l’homme, à découvrir cet hiver © Emmanuelle Blanc

Enfin on découvre la façon de vivre de 5 familles dans le monde, grâce à des objets du quotidien, à des films illustrant les modes de vie : un éleveur en Laponie, un pygmée du Gabon, un habitant de l’oasis de Siwa en Egypte, un Parisien et un habitant de Tachkent en Ouzbékistan. Pour accueillir les enfants, sensibles à la découverte du passé de l’humanité, un nouvel espace a été inauguré le 4 octobre à l’occasion des 10 ans de la réouverture.  Enfin pour célébrer cet anniversaire une exposition consacrée aux momies sera visible du 19 nov. 2025 au 25 mai 2026. Sujet de fascination, la momification n’a pas été pratiquée qu’en Egypte mais sur tous les continents depuis des millénaires. L’exposition présente neuf corps momifiés exceptionnels, accompagnés d’objets funéraires, de documents scientifiques et d’œuvres d’art contemporain. On y découvre la diversité des pratiques de momification à travers les âges et les continents, et le lien qu’elle crée entre vivants et morts. Le parcours explore ensuite les techniques de momification adoptées par cinq cultures : l’embaumement égyptien, la confection de paquets funéraires chancay (Pérou), le boucanage guanche (Iles Canaries), les momifications provisoires marquisiennes et la thanatopraxie occidentale.

17, place du Trocadéro, 75016 Paris.

Ajouter à mes favoris Supprimer de mes favoris
Les bonnes adresses de La Nouvelle-Orléans

Les bonnes adresses de La Nouvelle-Orléans