Rencontre avec Magalie Debellis, designeuse française du Cadillac Lyriq

Quelle sont vos inspirations lorsque vous dessinez une nouvelle voiture ? 

Chaque nouveau design commence par une intention, une émotion qu’on veut faire ressentir au premier regard. Avant même de penser en termes de lignes ou de proportions, je m’interroge sur l’histoire que nous voulons raconter avec ce futur véhicule. La silhouette d’une voiture, c’est son premier langage. Elle doit capturer l’essence du mouvement, ainsi qu’une grande présence mêlant luxe, élégance et agilité, même à l’arrêt.

© Cadillac Lyriq

Je puise mes inspirations partout, dans l’architecture contemporaine, la mode, le design d’objet, mais aussi dans la nature : les formes sculpturales des paysages ou la tension élégante d’un félin prêt à bondir… Ensuite, c’est un travail d’équilibre entre fonctionnalité, aérodynamisme et émotion esthétique.

Voyez-vous cela comme un challenge ? 

Imaginer la silhouette d’un nouveau modèle, c’est l’un des moments les plus intenses du processus de création. C’est à ce stade que tout se joue : la posture, l’allure, l’identité visuelle du véhicule. On commence par des croquis très libres, très instinctifs, puis on affine peu à peu avec les équipes de conception, d’ingénierie, d’aérodynamique… jusqu’à trouver le bon équilibre. Je suis française, et je pense que cela influence naturellement mon regard.

© Portrait Magalie Debellis

J’accorde une grande importance à l’élégance des proportions, à la précision des lignes, à cette forme de raffinement visuel qu’on associe souvent à l’esthétique européenne.

Cadillac a d’ailleurs un lien historique fort avec la France : la marque doit son nom à un explorateur français, Antoine de La Mothe-Cadillac, qui a fondé la ville de Détroit. Il y a quelque chose d’assez symbolique dans le fait de contribuer aujourd’hui à écrire une nouvelle page de cette histoire.

Quelle est la particularité du design Cadillac ? Comment se distingue-t-il des autres marques du groupe GM ?

Cadillac a une signature visuelle très affirmée. C’est une marque qui revendique sa présence, avec des proportions puissantes, des lignes très tendues guidant l’œil avec aisance de l’avant à l’arrière du véhicule, une précision presque architecturale dans le traitement des surfaces, une attention particulière envers le traitement du détail.

© Cadillac Lyriq

Elle est aussi profondément marquée par son histoire : certains de ses modèles classiques des années 50 et 60 font partie des icônes du design automobile.

C’est d’ailleurs Harley Earl, le tout premier designer automobile chez GM qui a posé les bases de cette approche artistique du véhicule. Il a été le premier à penser que l’automobile pouvait être plus qu’un simple objet utilitaire. Cette culture du design comme vecteur d’émotion est encore très présente chez Cadillac aujourd’hui.

Les modèles américains ont-ils une vraie spécificité par rapport à leurs homologues européens ou asiatiques ? Existe-t-il une « american touch » ?

Il y a une générosité dans le design américain, dans les proportions, dans la présence sur la route. Une idée de liberté, d’espace, de confiance en soi. Contrairement à certains designs européens plus compacts ou minimalistes, les voitures américaines assument leur statut. Elles sont des bandes dessinées pour captiver, pour séduire à grande échelle et mêlent toujours une touche de provocation artistique.

© Cadillac Lyriq

Aujourd’hui, cette « touch » évolue : elle est tournée vers une approche plus sophistiquée, intégrant la technologie de manière artistique et innovante au service d’une expérience immersive qui engage tous les sens. Chez Cadillac, par exemple, la « signature lampes » est très distinctive avec une verticalité des phares avant et arrière qui fait référence à l’héritage de la marque, mais interprétée de manière moderne.

Lyriq est le premier SUV 100 % électrique de Cadillac : quels étaient les enjeux entourant sa conception ?

Avec le LYRIQ, nous entrons dans une nouvelle ère, celle du zéro émission, dans laquelle il fallait positionner Cadillac. Sa plateforme électrique a totalement bouleversé les contraintes de proportions en libérant l’habitacle, en affirmant son espace, en affinant le capot. Tout en restant fidèle à notre ADN, il s’agissait d’insuffler une forme de modernité radicale à son design.

© Cadillac Lyriq

Sans tomber dans le cliché du « véhicule du futur », ce nouveau modèle devait exprimer technologie et sophistication. Un SUV sculpté, précis, avec une signature très marquée, un sens du détail poussé et un sentiment de reconnaissance, de fluidité, presque musicale, d’où son nom d’ailleurs. LYRIQ devait être un manifeste stylistique pour l’avenir de la marque.

Parlez-nous de ce nom, Lyriq…

Il s’est imposé assez naturellement au fil du processus créatif. Cadillac a toujours eu un lien très fort avec le monde de la musique : on l’entend dans les paroles de chansons, on aperçoit les modèles dans des clips iconiques… C’est une marque qui inspire et qui fait partie de la culture musicale, notamment aux États-Unis. Avec le LYRIQ, ce lien a pris encore plus de sens. Dès les premières phases du design, on savait que l’expérience sonore serait au cœur du projet. Grâce aux 19 haut-parleurs AKG intégrés de manière artistique sous différents jeux de matériaux et à l’architecture électrique silencieuse, l’habitacle offre une qualité d’écoute exceptionnelle, presque comme dans un studio d’enregistrement. On voulait que le conducteur soit enveloppé, isolé des bruits extérieurs, dans une bulle sonore immersive.

© Cadillac Lyriq

C’est aussi pour cela que le nom « LYRIQ », avec ce clin d’œil à la musique et à l’émotion qu’elle transmet, faisait autant de sens. Il résonne avec l’expérience que propose la voiture : fluide, sensorielle, harmonieuse. Et visuellement, son design répond à cette idée : des lignes pures, tendues, une lumière dynamique et chorégraphiée. Une vraie partition visuelle.

Vous avez été nommée récemment « Design Director for Corvette, Chevrolet Performance, Car and Crossover Exteriors ». Intervenez-vous également sur le design des voitures dédiées à la compétition GT et Formule 1 ?

Chez Cadillac et maintenant chez Chevrolet, je suis impliquée sur les modèles Performance qui sont très proches de l’univers de la compétition. Ce sont des véhicules qui traduisent sur route l’ADN du sport automobile. Cette proximité avec le monde de la performance est extrêmement précieuse : elle nous permet de tester des idées, d’intégrer plus d’innovation, d’explorer des lignes plus audacieuses, de réfléchir à l’aérodynamisme d’une manière plus poussée. Et tout cela nourrit ensuite notre travail sur les modèles de série. Il y a un vrai dialogue entre les deux mondes : la rigueur et l’énergie de la compétition, au service du design de tous les jours. Aujourd’hui, avec cette nouvelle fonction, je m’attache à porter une autre vision du design américain et de la façon dont nous pouvons créer des véhicules qui continuent de repousser les limites de la performance, du style et de l’innovation.

Garderez-vous un œil sur Cadillac ?

Toujours ! Cadillac fait partie de mon parcours et de mon ADN de designer. J’ai adoré travailler sur le LYRIQ, et je suis fière d’avoir contribué à ce tournant pour la marque.

© Cadillac Lyriq

Au sein du groupe GM, les échanges sont constants, les inspirations circulent, les idées aussi, et je reste bien sûr attentive aux évolutions de Cadillac, notamment sur les aspects de l’innovation technique et du design. Une belle silhouette ne connaît pas de frontières de marque.

A propos du Cadillac Lyriq

Cinq mètres de long, près de 2,8 tonnes : les proportions hors normes, signatures Cadillac, de ce SUV 100 % électrique massif détonnent dans le paysage automobile. Pari de frapper fort réussi pour la plus emblématique des marques américaines qui revient sur le marché européen avec ce géant racé aux lignes contemporaines tendues, parfaite alchimie entre technologie de pointe, esthétisme et confort. Agile, car pourvu d’une multitude d’assistances électroniques, et puissant sur voies rapides comme secondaires – ses deux moteurs électriques cumulant 528 chevaux (avec une promesse d’autonomie de 530 km) – il est aussi énergique que spacieux, à l’avant comme à l’arrière.

© Cadillac Lyriq

Parmi son équipement pléthorique de série (jusqu’au sélecteur de couleur d’ambiance de l’habitacle), on retiendra :  ses jantes 21 pouces, son écran tactile incurvé de 33 pouces en guise de planche de bord (avec services Google intégrés), ses commandes intuitives, sa climatisation trizone, ses sièges en simili cuir (cuir Nappa en option) chauffants par zone (ventilés et massants à l’avant), son volant également chauffant (bienvenu l’hiver), ses s5 ports USB-C, ses alertes anti-collision, ses radars de stationnement vibrants sous les cuisses du conducteur (et donc l’absence de bips incessants), et sa remarquable sono AKG immersive avec 19 haut-parleurs délivrant de puissantes basses, pour certains logés dans les appuie-têtes. Elégant avec son grand toit vitré, l’habitacle est garni de clins d’œil au design des années 60-70, comme ces molettes de ventilation guillochées totalement vintages. 

A découvrir au seul flagship français, près de l’Opéra Garnier parisien : Cadillac City Paris, 7 rue Meyerbeer, 9è