Un week-end à Porto autour de l’exposition dédiée à Maurizio Cattelan

Ghosts, une œuvre constituée d’une trentaine de pigeons empaillés © Emmanuel Laveran

Maurizio Cattelan, né à Padoue en 1960, est sans doute l’un des artistes contemporains les plus irrévérencieux et talentueux de sa génération. Autodidacte, iconoclaste, il s’est imposé comme le trublion de l’art conceptuel, brouillant sans cesse les frontières entre provocation, satire mais surtout génie. Son œuvre, profonde et riche, dérange autant qu’elle fascine. L’artiste s’attaque tour à tour à l’Église, au pouvoir, à la mort, à l’art, sans jamais reculer devant le scandale. Prêt à vous faire percuter ? Alors rendez-vous pour un week-end à Porto, au Portugal dont vous ne sortirez pas indemne !

La Fondation Serralves, à 15 minutes du centre-ville de Porto, présente une rétrospective de sculptures et installations intitulée « Murmure » qui met en scène les œuvres les plus connues du maître. Celles par qui succès et controverses sont arrivés, celles qui marqueront l’Histoire de l’art.

La fondation de Serralves au Portugal © Fernando Guerra

De son pape écrasé par une météorite (La Nona Ora) à son cheval pendu au plafond, en passant par All – un ensemble de neuf gisants sculptés en précieux et immaculé marbre de Carrare –, Cattelan confronte le spectateur à l’absurde et au sacrilège. 

La Nona Ora, un titre faisant référence à l’heure de la mort du Christ sur la croix © Emmanuel Laveran

En 2019, une banane scotchée au mur, Comedian, vendue 120 000 dollars, devient le symbole parfait de son ironie mordante face au marché de l’art. Elle interroge puissamment sur la notion même d’œuvre d’art.

Comedian, le symbole de l’ironie du marché de l’art signé Maurizio Cattelan © Emmanuel Laveran

D’abord parce que Comedian n’est pas une œuvre d’art. Ni sculpture, ni peinture, c’est une simple banane scotchée au mur, par le plus ordinaire des rubans adhésifs. Elle vise à ridiculiser ce marché de l’art, cet engouement facile pour la factory d’Andy Warhol, son pop art produit à la chaîne… La mise en scène de Comedian reflète la négation même de l’œuvre, qui ne devient plus que sujet à polémique. L’objet disparaît derrière le projet, l’événement, l’installation. Un glissement s’opère, de l’œuvre d’art comme forme de communication, à la conversation, la polémique et la communication comme seules formes d’art… Générant aversion ou admiration, Comedian percute, interroge, ne peut laisser insensible.

Toujours entre farce et drame, Cattelan joue du malaise pour mieux révéler les hypocrisies sociales et les vanités humaines. Derrière son sens de la provocation existe cependant une lucidité cruelle, une conscience aiguë du vide et du ridicule de nos systèmes et institutions. Faussement cynique, il brandit l’humour comme une arme critique…d’ailleurs l’artiste lui-même se définit comme un imposteur.

Il n’en demeure pas moins que lorsque Ghosts – œuvre constituée d’une trentaine de pigeons empaillés disposés sur le retable d’une chapelle baroque totalement dépouillée – fait face à Him, un petit garçon au visage d’Hitler agenouillé en prière, le visiteur est immanquablement terrassé par la violence du message. 

Him, la petite taille de l’enfant est une volonté d’expression de « pureté enfantine » pour s’affirmer dans le thème du pardon © Emmanuel Laveran

Et c’est là toute la force de cette exposition exceptionnelle, l’accrochage n’est pas seulement une disposition d’objets, mais une mise en scène stratégique. L’artiste a investi les lieux, les différentes pièces de la sublime villa années 30 « Casa Serralves », comme des décors de saynètes. 

L’exposition Maurizio à la Fondation Serralves © Emmanuel Laveran

En découle cette sensation extraordinaire d’avoir appris, d’avoir été percuté trente fois par des interrogations profondes, par un questionnement sur le sens de choses essentielles. La vie, la mort, la guerre, l’humanité et ses systèmes… 

Cattelan est indubitablement un génie, peut-être le plus important artiste de notre siècle. Cette exposition le suggère.

Pratique pour un week-end à Porto :

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Le studio de l’hôtel Rebello à Porto © The Rebello

The Rebello 
36 clés, prix à partir de 156 euros
Cais de Gaia 380, 4400-245 Vila Nova de Gaia, Portugal

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Un week-end culturel à Porto, au Portugal © Magda Ehlers

Attention, si vous louez une voiture, vérifiez impérativement les avis clients des loueurs sur internet à l’avance et surtout évitez les compagnies douteuses. Leur spécialité ? Vous vendre très cher une assurance tout risque avant de récupérer le véhicule… ou vous facturer très cher aussi, lors de la restitution du véhicule, une petite rayure, qui était probablement déjà existante à la prise en main du véhicule mais que vous n’aviez pas vue ni photographiée tellement elle était petite… Véritable sport national local, les loueurs font ici marcher les assurances cartes bleues de manière industrielle…