Immersion mexicaine au Grand Palais

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04NOV. 2016

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Immersion mexicaine au Grand Palais

04 NOVEMBRE . 2016

Écrit par Louise Bollecker

Jusqu’au 23 janvier, le Grand Palais présente « Mexique 1900-1950 », une plongée très dense dans l’art mexicain de la première moitié du XXème siècle. Sous-titrée « Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clemente Orozco et les avant-gardes », l’exposition aborde de nombreux thèmes sociaux, politiques ou esthétiques, loin de se cantonner à l’œuvre des trois artistes et quelques autres. Le problème, c’est qu’elle en oublie souvent de poser pour le visiteur les bases nécessaires à sa compréhension. Alors, comment profiter au mieux de cette exposition qui vaut le détour tout en déroutant ? Petit kit de survie.

 

1. Se munir d’une encyclopédie consacrée au Mexique

L’exposition s’ouvre en 1867, à la restauration de la République. Vous n’en saurez pas plus, et pourtant il aurait été nécessaire de replacer cette mystérieuse République dans son contexte. En bref, depuis la victoire de Cortés sur les Indiens, le Mexique se développe sous le joug de l’Espagne, entretenant avec ce pays des liens qui se distendent progressivement. Indiens et Européens cohabitent avec plus ou moins de réussite. En 1808, Napoléon envahit l’Espagne, créant dans la colonie une guerre civile qui se solde par l’indépendance du Mexique. Pourtant, l’instabilité continue : Napoléon III entreprend alors d’envahir le territoire et offre à l’archiduc Maximilien d’Autriche le titre d’empereur du Mexique en 1864. Dès que les troupes françaises se retirent, les rebelles reprennent l’avantage et Maximilien est fusillé en 1867. Les débuts de la République restaurée sont ponctués de coups d’État et marqués par une affirmation nationaliste. Les artistes sont mis à profit pour promouvoir une histoire commune à ce Mexique aux contours encore incertains. Ainsi nos avant-gardes peuvent-ils entrer en scène.

 

2. Se concentrer sur un thème

L’exhaustivité voulue dans l’exposition la rend plus difficile à lire. À la fois chronologique et thématique, elle suit les aléas de la Révolution, présente des artistes et des concepts à une allure soutenue. Parmi les grands axes dégagés, vous pouvez vous raccrocher à un thème familier : la proximité avec la France. En effet, au début du XXème siècle, de nombreux artistes mexicains sont envoyés à Paris pour se nourrir des innovations artistiques du moment : l’impressionnisme avait fait place au cubisme, au futurisme, au néoréalisme et à l’abstraction. Tout comme Rome servit de voyage initiatique à de nombreux artistes académiques français, Paris fut une source d’inspiration exceptionnelle pour les Mexicains. Si vous connaissez bien l’art moderne français, essayez de trouver une paternité aux œuvres exposées : ici, vous verrez un peu du Douanier Rousseau ; plus loin, du Delaunay ; enfin, un Picasso ou un Fernand Léger.

 

3. Ne venir que pour les beaux yeux de Frida

On l’attend, on la cherche et immanquablement, on ne la loupe pas, car la concentration de spectateurs autour des murs qui lui sont consacrés ne trompe pas. Ne trompent pas non plus l’extravagance de ses portraits, l’originalité de ses toiles et la finesse de l’exécution. Un peu survolée, l’œuvre de Frida Kahlo redonne pourtant un souffle à l’exposition (au moment où vous la verrez, vous commencerez sûrement à en avoir ras le sombrero des Mexicains). Il faut l’avouer, il est toujours bon de se raccrocher aux chefs-d’œuvre exécutés par des noms familiers.

 

4. Se laisser porter par les œuvres

Inspirées ou non par les Français, les œuvres présentées transportent le visiteur au Mexique. Tout en étant très différentes, elles tissent la toile d’un patrimoine commun. La puissance des statues commémorant des massacres ou des prises de pouvoir, la mélancolie d’un portrait de mère et ses enfants, la richesse des couleurs des fleurs exotiques, la virtuosité des scènes de vie métissées… Arrêtez de penser, laissez-vous aller. Sur les deux étages du Grand Palais, il est impossible qu’aucune œuvre ne vous fasse de l’effet.

 

Louise Bollecker

 

« Mexique 1900-1950 » au Grand Palais
Du 5 octobre 2016 au 23 janvier 2017
Tous les jours sauf mardi de 10h à 20h. Le mercredi jusqu’à 22h.

 

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