La Ferrari Modulo, icône du design 70

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20JUIN. 2019

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La Ferrari Modulo, icône du design 70

20 JUIN . 2019

Écrit par Antoine Minard

Peinture, sculpture, musique ou mode, tous les arts ont leurs maîtres. Il est en de même du design automobile reconnu comme une discipline à part entière. Les carrossiers italiens et leurs audacieuses dream cars des années 1970 n’y sont pas pour rien. Retour sur la Ferrari Modulo, rêvée à l’été 1968…

Par Antoine Minard

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La Modulo ressemble d’avantage à un vaisseau spatial qu’à un concept car… D.R.

Dessinée et construite – à l’état de maquette en polystyrène – par Paolo Martin chez Pininfarina durant l’été 1968 en cachette de la direction, la Modulo ne sera présentée au public qu’en 1970… Trop éloignée des autres projets maison comme la Rolls Royce Camargue, sur laquelle Paolo Martin planchait en parallèle, crainte qu’on ne la trouve trop excentrique et que la presse ne la descende, les raisons étaient nombreuses… Sergio Pininfarina refusa d’abord le projet et la maquette fut entreposée sous couverture dans un coin du studio.

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D.R.

J’ai voulu imaginer la voiture de rêve la plus folle du monde, la plus unique, violente, inimitable et conceptuellement différente.” expliquera plus tard Paolo Martin. Lors des premières esquisses le designer avait à peine 25 ans. La symétrie du dessin est frappante, entre l’avant et l’arrière mais aussi de haut en bas. Les deux parties de l’auto sont séparées par une ligne rouge qui court jusqu’aux extrémités des pare-chocs. Pour laisser entrer ses occupants, la visière du cockpit coulisse vers l’avant du capot en pointe. Côté chiffres : 0,93 m de hauteur, 2,04 m de large et 4,48 m de long. En photo elle semble pourtant bien plus longue.

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© allcarindex

Quand Pininfarina obtint un châssis de Ferrari 512 S (512S-27), le feu vert est donné pour adapter le dessin de la Modulo aux nouvelles dimensions. L’anecdote voudrait que la Modulo ait été terminée à la hâte dans le camion qui la conduisait au Salon de Genève…

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© Ross Perry

D’ailleurs elle sera présentée à Genève vêtue de noire avant d’être repeinte en blanc. La Ferrari Modulo est ensuite exposée partout : à Osaka, à Montréal, dans l’État de New York, où elle reçoit le prix du meilleur design par le magazine automobile Quarterly, à Los Angeles, où elle obtient le prix Auto Expo Star. Puis, elle réapparaît 14 ans plus tard au Salon de l’automobile de Turin 1984 où elle trouble encore les jeunes de la nouvelle génération…

En mai dernier, sa présence au prestigieux Concours d’Élégance de la Villa d’Este fut des plus remarquée : et pour cause, en octobre 2014, le collectionneur américain, James Glickenhaus, un financier, réalisateur, scénariste et producteur, achète la voiture avec l’intention de pouvoir la faire fonctionner. En effet bien qu’équipée du V12 de 512 S fournit pas Pininfarina avec le châssis, l’auto destinée à être une dream car de salon n’avait jamais été fonctionnelle.

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D.R.

Près de cinquante ans plus tard, la Modulo demeure une icône du design fascinante. Elle aura lourdement influencé les études esthétiques de la décennie 1970. Sergio Pininfarina himself s’excusera plus tard auprès de Paolo Martin, par un télégramme le félicitant !

A.M.

 

Pour l’anecdote
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A Genève en 1970, D.R.

Le dessin de la Modulo a souvent été qualifié d’“hors automobile” émanant de l’univers de l’architecture à une époque ou les cloisons entre ces deux mondes étaient réelles.
Entre temps, le prolifique Paolo Martin prenait la tête du style Pininfarina et avait dessiné l’Alfa Romeo P/33 Roadster, la Dino Genevra ou encore la Sigma Grand Prix présentée un an avant la Modulo, au Salon de Genève 1969.
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