Rencontre : Charlotte Cadé, Selency et la chine 2.0

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08MAI. 2020

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Rencontre : Charlotte Cadé, Selency et la chine 2.0

08 MAI . 2020

Écrit par Pauline Da Costa Sampieri

Au QG de Selency, le site de brocante en ligne, les bureaux ont été aménagés à la manière d’un appartement, foisonnent d’objets chinés et abritent, en temps normal, une équipe de 50 collaborateurs qui met tout en oeuvre pour offrir la meilleure expérience de chine 2.0. De ses débuts et sa passion pour la décoration aux projets en cours, rencontre avec Charlotte Cadé, co-créatrice de Selency.

Propos recueillis par Pauline da Costa Sampieri

Charlotte Cadé

Charlotte Cadé © Selency

Charlotte, pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ? 

J’ai plutôt un profil business. J’ai fait une école de commerce à Grenoble avec une spécialisation  marketing. Cette formation m’a amenée à travailler pour de grands groupes comme Décathlon, ou encore chez L’Oréal. Je me suis rapidement aperçue que je n’étais pas faite pour ce modèle. J’ai alors rejoint une agence, Little Agency, spécialisée dans des domaines tels que la cosmétique, les vins et spiritueux. J’ai adoré être plus proche du produit et être impliquée tant dans la direction artistique que dans le côté commercial. C’était une super expérience mais je sentais toujours une forme de frustration. Ma passion a toujours été la décoration. De cette passion est né ce projet, Selency, et mon souhait de me lancer dans l’entreprenariat. 

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Au QG de Selency © Selency

D’où vous vient cette passion pour la décoration ? 

Ma mère a toujours baigné dans cet univers. Elle me l’a transmis. Plus jeune, je faisais de petits boulots d’été chez un antiquaire. C’est comme ça que j’ai découvert le métier de l’intérieur. Le temps passant, ma passion pour la décoration s’est amplifiée. Être au contact de beaux objets, apprendre leur histoire, et surtout jouer avec, c’est tout ce côté créatif que j’aime. L’idée aussi de la décoration au service d’un mode de vie et de pensée m’intéresse particulièrement. 

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© Selency

Quelle est la genèse du projet ? 

Je pense que j’étais arrivée à la fin d’un cycle et que j’avais envie d’autre chose. Il y avait un créneau libre dans le domaine de la brocante et je voulais mettre mes compétences au service de cette spécialité. C’était aussi un challenge sur le plan personnel car j’ai imaginé ce projet avec Maxime Brousse, mon mari, qui est passionné d’entreprenariat. Après neuf mois de travail, nous lancions Brocantelab en septembre 2014. 

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Le Singe à Paris © Selency

« L’idée de la décoration au service d’un mode de vie et de pensée m’intéresse particulièrement » – Charlotte Cadé

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Charlotte Cadé et Maxime Brousse © Selency

A ce propos, pourquoi Brocantelab est-il devenu Selency

Le nom de Brocantelab est venu naturellement. Il avait le mérite d’être clair sur le sujet et d’être facile à retenir. Mails il avait deux gros défauts : le premier c’est qu’il est difficilement exportable à l’international malgré son côté frenchy et l’image de l’art de vivre à la française qu’il véhiculait ; le second écueil est aussi ce qu’il sous-entend car pour beaucoup il y a confusion entre brocante et vide-grenier. Les gens s’attendaient alors à trouver une foire à tout avec de petits prix alors que notre valeur ajoutée repose justement sur la sélection. 

Venons-en à cette sélection ! Comment faites-vous pour proposer autant de pièces ? Plus de 150 000 références sont disponibles sur votre site ! 

Notre ADN est de sélectionner de belles pièces et permettre un gain de temps à nos chineurs en leur évitant des heures perdues sur Leboncoin ou Ebay. Aujourd’hui nous avons 3000 vendeurs en France et en Europe, qui représentent 70 % de notre sourcing. Ces partenaires ont compris le fonctionnement et proposent le bon produit, au bon prix au bon moment. Nous incitons de plus en plus les particuliers à vendre aussi les objets dont ils souhaitent se séparer. Ainsi, nous nous inscrivons d’autant mieux dans le principe d’économie circulaire qui nous tient tant à coeur. Vendre ses objets et racheter de la seconde main ! 

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Au BHV © Selency

Quels sont les critères pour qu’un objet soit accepté sur votre site ? Pour certaines pièces iconiques, y a t-il une authentification ? 

Trois personnes s’occupent de cette sélection selon des critères de qualité, de style, de mode. Effectivement, pour l’authentification, un expert nous accompagne et vérifie sur photo les pièces. Je pense qu’il était vraiment indispensable d’apporter cette garantie. 

Peut-on parler d’un style Selency ? Est-ce votre style ? 

Difficile à dire… C’est vrai qu’au début nous avons vraiment communiqué sur cette direction artistique forte qui permettait de nous démarquer. Cela fait maintenant 5 ans que je ne cesse de remettre en question l’évolution du site et nous avons élargi la sélection pour répondre aux besoins du marché et s’adresser au plus grand nombre. 

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© Selency

« nous nous inscrivons dans le principe d’économie circulaire qui nous tient tant à coeur » – Charlotte Cadé

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Au BHV © Selency

L’installation du corner au BHV Marais, à Paris, vous offre une vitrine supplémentaire et permet de découvrir le style Selency à travers une sélection savamment mise en scène. Pensez-vous développer ce genre de points de ventes physiques ? 

C’est vraiment la question de 2020. Nous adorons être présents au BHV, qui a un ancrage « maison » très fort. C’est une très belle vitrine avec une scénographie inédite et un renouvellement des pièces une fois par trimestre. Sans parler du réassort des pièces vendues, vintage et donc uniques !  

Avez-vous des projets de collaborations ? 

Nous avons régulièrement participé à la décoration de restaurants ou boutiques. Pour ne citer qu’eux : les restaurants La Mangerie, Le Singe à Paris, le cinéma Sézane… Mais aussi des espaces communs pour des bureaux où les employés peuvent se sentir comme à la maison. 

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Le Cinéma Sézane by Selency © Selency

Bien plus qu’un catalogue d’objets, votre site, à la manière d’un magazine propose des interviews de chineurs, une rubrique S’inspirer, des articles par thématiques… Tout cela participe à l’identité forte du la marque Selency. 

L’une des valeurs ajoutées de Selency, c’est la projection. Quand nous faisons des shooting chez nos clients, les futurs clients peuvent imaginer plus facilement telle ou telle pièce chez eux, en situation. Ces rubriques à contenu rédactionnel sont aussi une façon de créer une proximité avec les clients, d’humaniser les rapports. Le ton de notre newsletter est par exemple très amical. 

Comment définiriez-vous votre style ? 

J’aime le mélange des styles et des matières. J’aime les objets qui ont une âme, qui transmettent quelque chose ; ceux que l’on n’a pas vu partout et qui ont une vraie identité. Ensuite, j’aime faire communiquer les objets ensemble. J’aime cette approche très « déco », d’ailleurs je change très souvent mon intérieur. 

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La Petite Mangerie, à Paris © Selency

La pièce de votre rêve ?  

Elle aussi change souvent ! Celle du moment, ce sont des appliques Uchiwa d’Ingo Maurer, mais je cherche aussi une lampe de Joe Colombo.

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Un intérieur parisien avec l’applique Uchiwa d’Ingo Maurer © courtoisie AD Magazine

Votre pièce favorite en ce moment sur Selency ? 

1500 nouveautés sont publiées sur le site par jour. Ma wishlist est stratosphérique avec plus d’une centaine d’objets ! 

P.D.C.S

Bon à savoir : oui, même en cette période trouble, Selency livre toujours !
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