Instant Hardis : Les Aventuriers

C’est l’archétype du film du dimanche soir qu’on attendait avec impatience, enfants. Une aventure de Tintin pour adultes emmenée par Alain Delon et Lino Ventura, deux aventuriers au coeur gros, rayonnant sous le soleil d’Afrique, domptant les mers, l’air et la terre à bord de leurs machines. Bercés par la sublime musique de François de Roubaix et la beauté fragile de Joanna Shimkus, on plonge avec mélancolie dans un cinéma qui n’existe plus.

Alain Delon, Joanna Shimkus et Lino Ventura dans Les Aventuriers (1967). DR

L’histoire

Un pilote émérite (Alain Delon) et un mécanicien doué (Lino Ventura), liés par l’amitié, l’aventure et l’envie de faire fortune essuient des échecs. Ces deux têtes brûlés se lancent dans une chasse au trésor en compagnie d’une jeune et belle sculptrice. Le rêve et la mort seront au rendez-vous.

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On aime

Cette aventure romanesque d’amour et d’amitié réunit tous les ingrédients nostalgiques d’un style de film qui n’existe plus : deux monstres du cinéma français, Ventura et Delon, au sommet de leur carrière qui symbolisent l’amitié virile à la ville comme à l’écran. Sans oublier Robert Enrico à la réalisation, accompagné de son fidèle ami François de Roubaix pour la musique, qui adaptent ensemble la première partie du roman au titre éponyme de José Giovanni…

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On plonge dans un rêve de cinéma à la Tintin (des avions, des bateaux, des courses de voitures, une chasse au trésor, une attaque dans un fort, des personnages attachants…) ! Revoir Les Aventuriers c’est se rappeler avec nos yeux d’enfants qu’on a tous voulu être Manu pilotant son avion, roulant sans casque à moto, plongeant en mer ou encore Roland bricolant des moteurs et risquant sa vie au volant de son dragster.

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Manu, c’est le visage d’ange et la gueule de voyou d’Alain Delon dont la beauté racée et bronzée crève l’écran. Accompagné de son ami de toujours Lino Ventura à la bonhomie et la tendresse à fleur de peau, ils incarnent les hommes à l’aube des années 70, solides, un peu fous et rêveurs où l’amitié est forte et le respect profond. Des anti-héros qui vont au bout de leurs rêves, acceptant la mort et l’échec dans leurs vies respectives.

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Manu, c’est le visage d’ange et la gueule de voyou d’Alain Delon dont la beauté racée et bronzée crève l’écran. Accompagné de son ami de toujours Lino Ventura à la bonhomie et la tendresse à fleur de peau, ils incarnent les hommes à l’aube des années 70, solides, un peu fous et rêveurs où l’amitié est forte et le respect profond.

Un cinéma populaire fait de plaisirs démodés que l’on regarde avec presque envie. Envie de sortir du chemin, de partir à l’aventure coûte que coûte, de changer la donne, de jouer sa vie et endosser une dégaine d’aventurier.

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On retient quoi ?

Qu’ils soient rasés, coiffés et en costume à ville ou barbus, cheveux hirsutes, brûlés par le soleil en pleine mer, Delon et Ventura portent beau : les costumes sobres et la cravate sombre, le jeans usé et le cardigan en laine épais, la combinaison de mécano belle et tachée avec la casquette de travers. 

Joanna Shimkus en Paco Rabanne. DR

Et que dire de Joanna Shimkus, l’actrice canadienne au visage d’ange, la beauté féline d’un Delon et la douceur d’un Ventura. Aussi belle en bikini, en robe Paco Rabanne qu’en simple t-shirt blanc.

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Le pouvoir du jean associé au t-shirt. Quand il est porté par un Delon bronzé et barbu, la trentaine éclatante, on comprend pourquoi la maison Dior l’a choisi en égérie pour son parfum Eau Sauvage en 2015. 

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Le jean est usé naturellement, il le porte pieds-nus sur ce voilier aux larges des côtes congolaise accompagné d’un simple t-shirt bien coupé, pas trop long, pas trop serré. Il vit avec ses vêtements. Comme une envie de (re)partir à l’aventure !

Le costume strict. Changement de décor lorsque nos deux aventuriers reviennent sur la terre ferme. Pas de sportswear encore pour l’homme à la fin des années 1960. On porte le costume cravate strict avec des chaussures noires. Et ça fait du bien de revoir cette sobriété ! 

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Loin de la sprezzatura des Italiens, à l’opposé du style rigide des Britanniques, Delon et Ventura incarnent une élégance à la française toute Renoma, celui du French lover, du truand ou du flic. Pas d’exagération dans la coupe et les proportions, un bon style entre-deux qui dessine l’homme moderne début 1970. Le futur playboy chanté par Dutronc !

La montre de plongée. Dans le film, Ventura porte une Enicar Sherpa Ultra Dive avec son bracelet en métal. Une montre de plongée qui sort de l’ordinaire, rappelant la Mémovox de Jaeger Lecoultre avec ses deux boutons vissés à 45 degrés. Original.

Le saviez-vous ?

La fin du film fait l’éloge de la beauté austère du fort Boyard dans l’archipel charentais. La fortification est achetée par Roland dans le film en hommage à leur amie sculptrice disparue. Il a le projet fou d’en faire un hôtel 5 étoiles avec Manu. Mais le destin en décidera autrement…

En découvrant le film, le producteur Jacques Antoine (Le Schmilblick, Tournez manège) a l’idée d’organiser un jeu dans l’enceinte du fort. Il y tourne dès 1980 le pilote non-retenu de La Chasse au trésor. En juillet 1990, après un an de restauration financée et organisée par le Conseil Général de Charente-Maritime, le fort accueille le célèbre jeu, baptisé Les Clés de Fort Boyard. On connaît la suite !

G.C