Quelles galeries d’art parisiennes visiter à la réouverture ?

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14MAI. 2021

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Quelles galeries d’art parisiennes visiter à la réouverture ?

14 MAI . 2021

Écrit par Laure Martin

Parce qu’on est persuadé que les galeries parisiennes vous ont manqué autant qu’à nous pendant cet énième confinement et que vous avez envie de rattraper le temps perdu dès leur réouverture, suivez le guide, on a sélectionné pour vous les expositions des 5 galeries parisiennes à ne surtout pas manquer !

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Wolfgang Tillmans, Domenico, 1992. Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Chantal Crousel, Paris. © Wolfgang Tillmans.

 

1. A la Galerie Praz-Delavallade, voir au-delà de l’objet avec Maude Maris

Pour sa première exposition personnelle à la galerie Praz-Delavallade, l’artiste a décidé de nommer l’exposition Hiéromancie, en référence à la pratique antique de divination dans les offrandes faites aux dieux. Derrière ce titre se cache une clé d’explication (loin d’être la seule) d’une douzaine de tableaux aux figures couperosées proposés dans l’exposition.

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Courtesy Maude Maris & Praz-Delavallade Paris, Los Angeles © Rebecca Fanuele

Mais Maude Maris est une jeune artiste qui ne se facilite pas la tâche. Considérant qu’on ne voit que ce qu’on a appris à nous faire regarder, elle joue avec les apparences dans sa pratique artistique. Aux prémices de sa création, un objet, qu’elle chine, trouve ou découvre lors de ses pérégrinations. Puis, trois, quatre, cinq fois d’affilée, l’objet de départ subit une série d’opérations de moulages et de peinture qui mettent à l’épreuve son essence originelle. Transformé, il est alors disposé face à un miroir pour être photographié afin d’être ensuite reproduit sur une toile à l’aide de différents procédés picturaux.

Une fois peinte, la forme de l’objet disparaît peu à peu au profit d’un univers poétique et coloré. Jeux de miroirs, reflets lumineux : les objets ne sont plus et deviennent des éléments d’interprétations… Entre figuration et abstraction, les peintures aux couleurs vives de Maude Maris proposent une nouvelle forme d’imaginaire — loin de toute réalité préconçue.

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Maude Maris, Petit capriné bleu, 2021. Courtesy Maude Maris & Praz-Delavallade Paris, Los Angeles © Rebecca Fanuele

 

 

2. A la Galerie Chantal Crousel, Wolgang Tillmans repousse les possibilités de la photographie

Pour les spécialistes de la photographie, on ne le présente plus. Wolfgang Tillmans est l’un des plus grands photographes de ces trente dernières années. À travers une production singulière, il interroge les possibilités traditionnelles de la photographie en renouvelant l’art du portrait, de la nature morte, du paysage ou encore de l’image politique.

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Wolfgang Tillmans, Omen, 1991. Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Chantal Crousel, Paris © Wolfgang Tillmans.

Dans l’exposition Lumière du matin (sa quatrième au sein de la galerie Chantal Crousel), l’artiste mêle sujets et époques afin de proposer un nouveau discours artistique porté sur les potentialités d’interprétations de l’image. Par l’usage de genres, sujets, formats, techniques et concepts divers, il élargit ainsi les frontières de la création en donnant à voir des moments de vies.

Des fleurs aux draps froissés en passant par des corps nus enlacés, Wolfgang Tillmans partage son intimité à travers des photographies lyriques aux lectures multiples. Et si tout cela ne suffisait pas à troubler la lecture linéaire de l’œuvre pour le spectateur, l’artiste prend un malin plaisir à faire communiquer les œuvres entre elles à travers une scénographie marquée par l’usage de l’accumulation… À vous de trouver un sens (ou pas) à ces images et d’en construire votre propre récit.

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Wolfgang Tillmans, ragga dancers, Kingston, 1992. Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Chantal Crousel, Paris. © Wolfgang Tillmans.

 

3. A la galerie Xippas, les revendications pop de Thomas Liu Le Lann

Pour son premier événement à la galerie parisienne Xippas, Thomas Liu Le Lann, jeune artiste pluridisciplinaire, présente un nouvel ensemble d’œuvres aux couleurs acidulées et aux formes inattendues. Intitulée 17, l’exposition commence par un mur jaune fluo sur lequel est présentée la romance entre l’artiste et Milo, jeune homme matché sur une application de rencontre gay lors d’un séjour à Vienne.

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© Frédéric Lanternier, Courtesy Xippas et Thomas Liu Le Lann.

Suivent les œuvres de Thomas Liu Le Lann, pensées autour de ce récit d’amour entièrement fictif, qui mettent l’accent sur les détails de leur relation tout en parodiant les rapports de force et de masculinité présents dans le monde actuel. Cette réflexion, débutée en 2018 avec la figure des « soft heroes », sculptures anthropomorphiques en tissu gonflable inspirées directement de l’univers japonais, se développe peu à peu sous de nouvelles formes : des peintures kitsch de cœurs cheesy aux sucettes de verre monumentales en passant par des compositions mixtes intégrant des smileys dégoulinants… Véritable bouffée d’air frais, ce travail artistique interroge les normes sociétales tout en proposant une critique acerbe et intelligente du virilisme à l’allure très pop et colorée.

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© Laure Martin

 

 

4. A la galerie Loevenbruck, Marcel Storr, un artiste à ne plus oublier

Il est de ces artistes dont l’histoire de vie est aussi impressionnante que sa production artistique. Marcel Storr naît en 1911 à Paris. Âgé de seulement trois ans, il est abandonné par sa mère, placé par l’Assistance publique. Son adolescence n’est pas des plus réjouissantes puisqu’il est trimbalé de familles d’accueil en familles d’accueil. Évidemment, de cette situation malheureuse, Marcel Storr n’en ressort pas indemne et suite à de violents sévices physiques et psychologiques il devient sourd et développe de lourds troubles psychiatriques.

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© Fabrice Gousset 2021. Fonds Marcel Storr. Vue de l’exposition « Marcel Storr, Œuvres choisies », galerie Loevenbruck, Paris.

Alors qu’il enchaîne les petits métiers de manutention, Marcel Storr commence dès 1946 à dessiner en cachette. Ce n’est  pourtant qu’au début des années 1960, lorsqu’il trouve une stabilité affective et financière auprès de son épouse Marthe, embauchée comme gardienne de l’école de la rue Milton dans le IXe  arrondissement de Paris, qu’il développe une pratique artistique singulière dominée par l’architecture.

À cette même époque, Storr trouve un emploi en tant que balayeur de feuilles mortes au bois de Boulogne. Pendant près de vingt ans, il est ainsi le premier témoin des nouvelles prouesses architecturales modernes, voyant se construire face à lui les gratte-ciels du quartier de la Défense. Profondément impacté par cette nouvelle relation entre la nature et l’innovation qui se déploie sous ses yeux, Marcel Storr veut repousser les potentiels du réel en inventant de nouvelles constructions utopiques hautes en couleurs.

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© Fabrice Gousset 2021. Fonds Marcel Storr. Vue de l’exposition « Marcel Storr, Œuvres choisies », galerie Loevenbruck, Paris.

L’exposition de la galerie, pensée comme un aperçu chronologique de sa création, permet de suivre le chemin de pensée de l’artiste à travers ces dessins de grands formats exécutés à la mine graphite puis colorés à l’encre… Cette production voit se succéder deux temps forts : le premier rend compte de la réalisation d’édifices religieux (églises, cathédrales et basiliques), tandis que le second se caractérise par l’invention d’architectures gigantesques aux allures de mégalopoles futuristes. Caractérisées par un sens du détail incroyable, ces œuvres emmènent le spectateur dans de nouveaux univers parallèles dans lesquels le monumental dialogue inlassablement avec le minuscule. Une incroyable exposition, à ne manquer sous aucun prétexte.

 

 

5. A la galerie Clavé Fine Art, la toute nouvelle adresse de la rive gauche

Si depuis 2017, les archives d’Antoni Clavé, peintre et sculpteur catalan du XXe siècle, prennent place au plein cœur du XIVe arrondissement, ce n’est que tout récemment que son arrière-petit-fils, Antoine Clavé, a décidé d’y ouvrir une galerie. Établi dans un ancien atelier d’artiste entièrement redessiné par l’architecte japonais Kengo Kuma, le lieu de plus de 90 m2, baptisé Clavé Fine Art, propose un programme d’expositions autour d’artistes reconnus et établis, tout en s’efforçant de présenter des œuvres inédites sur le marché de l’art.

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© Studio Vanssay/Clavé Fine Art.

Pour sa première exposition, malheureusement écourtée par le dernier confinement, la galerie donnait à voir une sélection de petits formats de douze artistes majeurs du XXe siècle, de Calder à César en passant par Soulages. Pour le deuxième événement de la galerie, qui se tiendra du 10 Juin au 13 Juillet, c’est au tour d’un nouveau dialogue entre les compositions monumentales de papier de Claudine Drai et les sculptures quasi abstraites de ciment réalisées par Claude de Soria.

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Vue de l’exposition inaugurale de la galerie Clavé Fine Art « Small is Beautiful ». © Studio Vanssay/Clavé Fine Art.

Pensée en partenariat avec Olivier Kaeppelin, critique d’art émérite -ancien directeur des Arts Plastiques du Ministère de la Culture et de la Communication de 2004 à 2010, du Projet Palais de Tokyo de 2009 à 2011 et de la Fondation Maeght de 2011 à fin 2017- l’exposition entre ces deux artistes femmes à la production artistique singulière promet d’être plus qu’intéressante… Il nous tarde de la découvrir !

L.M


Maude Maris, Hiéromancie
Exposition visible jusqu’au 22 mai à la galerie Praz-Delavallade,
5 rue des Haudriettes,
Paris III

 

Wolfgang Tillmans, Lumière du matin
Exposition visible jusqu’au 12 juin à la galerie Chantal Crousel,
10 Rue Charlot
Paris III

 

Thomas Liu Le Lann, 17
Exposition visible jusqu’au 29 mai à la galerie Xippas Paris,
108 rue Vieille du Temple,
Paris III

 

Marcel Storr, Œuvres choisies
Exposition visible jusqu’au 31 juillet à la galerie Loevenbruck,
6 Rue Jacques Callot,
Paris VI

 

Claudine Drai et Claude de Soria
Exposition du 10 Juin – 13 Juillet à la galerie Clavé Fine Art
10 bis rue Roger,
Paris XIV

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