Food Traboule, la bouffe en rose

Gastronomie

07JUIN. 2021

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Food Traboule, la bouffe en rose

07 JUIN . 2021

Écrit par Alvina Ledru-Johansson

Lyon, la capitale de la gastronomie est connue pour ses bouchons, reconnue pour ses fameuses halles et désormais enviée pour sa dernière ouverture gourmande : Food Traboule. Au cœur du Vieux Lyon, dans la Tour Rose, se cache désormais un food court de 660 mètres carrés. Les stands des meilleures adresses qui secouent les tables lyonnaises de ces dernières années y ont été réunies. De passage à Lyon, la rédaction a posé son gosier dans un lieu incroyable.

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C’est dans un ancien hôtel du quartier du Vieux Lyon que Tabata et Ludovic Mey -chefs propriétaires du restaurant étoilé Les Apothicaires- ont ouvert leur grand projet gourmand : Food Traboule. Trois ans de travaux pour transformer un ancien hôtel-restaurant de La Tour Rose en food court, un espace de restauration regroupant diverses offres de cuisine, où douze adresses qui font swinguer la scène lyonnaise envoient des assiettes modernes et joliment dressées.

Censé ouvrir fin 2018, l’attente a été insupportable pour les Lyonnais et les autres (comme nous) qui suivions de près cette énorme entreprise de réhabilitation d’un lieu incontournable de l’Histoire culinaire lyonnaise. Les portes ont pu être poussées début 2020, avant que la Covid ne passe par là. Notre curiosité n’a été rassasiée que récemment puisque c’est en août dernier que nous avons foulé les pavés du vieux quartier lyonnais.

 

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Le lieu court sur trois étages et se divise en sept espaces aux ambiances très singulières et à la décoration minutieusement choisie par Tabata Mey. La cheffe a été chiner tous les objets, bibelots et vaisselle qui donnent une âme si plaisante et particulière au lieu : de vieux livres de cuisine sur les étagères, des cages à oiseaux au plafond, de vieilles bouteilles d’alcool dans une très large bibliothèque… 

On repère vite les établissements dont les noms nous parlent (La Meunière, Les Apothicaires, Le Bistrot du potager, Le Butcher…) et on jette un oeil à leur carte exclusivement imaginée pour Food Traboule. On digère le tout en sirotant un cocktail à base de Chartreuse -la véritable passion du chef Ludovic Mey- dans le bar qui fait la part belle à cette liqueur aux 130 plantes. Dans notre verre, une « Chartreuse’ito » (Chartreuse verte, sucre de canne, feuilles de menthe, citron vert et eau gazeuse) qui glisse toute seule tant le cocktail est équilibré.

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Une place se libère. On s’installe sur d’anciens sièges de train, dans une salle ambiance quai de gare : vieille horloge aux murs, valises usagées au-dessus des tables boisées, luminaires Art Déco au plafond.

Pendant que ma partenaire de soirée s’occupe de prendre le vin et de passer commande au Comptoir des Apothicaires et chez La Meunière, je file chez Substrat-La Panifacture (Substrat, l’un des meilleurs restaurant de Lyon) demander ce qui sera notre suite. Dix minutes plus tard, le repas peut commencer ! C’est au son de la musique que les mâchoires s’activent pour faire bruisser des crackers trempés dans un caviar d’aubergines fumées, yaourt, épinards, menthe. Le « baba ganoush » (11€) est soyeux, épicé, délicieux.

 

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Marguerite, la cheffe du Substrat-La Panifacture, nous apporte la suite : les bao chorizo (11€), de petits pains vapeur faits maison, fourrés de chorizo, qui baignent dans une vinaigrette asiatique, sésame et coriandre. Ca dézingue les papilles : ça picote, c’est frais, c’est doux.

On passe au deuxième plat : le pain brioché boeuf et agneau (14€) : une viande de boeuf mijotée, un agneau tomaté, des oignons nouveaux, du thym citronné et de la moutarde à l’ancienne pour relever le tout. On a autant bavé à la lecture des intitulés des plats qu’à la dégustation. Visuellement, le message est clair : ça promet du lourd, de la sauce qui va dégouliner le long des doigts, la promesse d’un pain ultra aérien, d’une viande qui va gentiment fondre sous les dents et des oignons qui vont faire du bruit dans la bouche. Eh bien, c’était exactement le cas. Un plat si jouissif qu’on en a rêvé la nuit d’après (véridique).

food traboule les hardis (c) Alexandra battut

 

Entre deux crocs, on va chercher notre dernière commande au comptoir de l’institution lyonnaise : La Meunière. Le bouchon propose les classiques lyonnais (andouillettes, cervelle de canut, ravioles de Romans) mais dans une version modernisée. Notre estomac a supplié de prendre les frites de quenelles de brochet (9,50€) et notre palais l’en a remercié. Ca croustille à l’extérieur, il y a de la mâche à l’intérieur. Et la mayonnaise de bisque de homard plonge le plat un peu plus dans la mer. C’est de la finger food à s’en lécher les doigts et les babines. 

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Retour à la case départ, pour un petit dessert à 7°C : un granité de Chartreuse. C’est étonnant, c’est frais, c’est sucré mais pas trop. Le mélange eau, Chartreuse, citron et sucre se fraye très facilement un passage dans notre trachée. Légèrement ivres, nous zigzaguons entre les tables, quittons Food Traboule pour nous engouffrer dans d’autres traboules : celles du Vieux Lyon qui plongent dans les pâtés de maison et relient les rues pavées entre elles. Au-revoir la Tour Rose, merci de nous avoir fait manger la bouffe en rose ce soir.

A.L-J

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