Un week-end en Alsace,

3 adresses en terre de plaisir(s)

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04FÉV. 2022

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Un week-end en Alsace

3 adresses en terre de plaisir(s)

04 FéVRIER . 2022

Écrit par Grégoire Boulant

Photographies par Grégoire Boulant

En ces temps quasi révolus de bonnes résolutions, prenons les vœux Hardis 2022 au pied de la lettre “Cette année, on vous la souhaite pleine de plaisir. Plaisirs de chère et de chair (...), de découvertes saisissantes et d'instants volés” : cap à l’Est pour une échappée alsacienne (une première pour moi!) placée sous le signe du “plaisir et de la liberté”, donc. Embarqués, le temps d’un week-end en Alsace en 3 adresses, dans un triptyque très hardi qui s’annonce plus que prometteur : se détendre, bien boire et (très) bien manger. 

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Se détendre dans le SPA le plus dingue de France, à l’Hôtel du Parc d’Obernai

Figurant parmi les plus beaux hôtels d’Alsace (selon nous), l’Hôtel du Parc d’Obernai, c’est avant tout une belle histoire de famille, celle des Wucher, dont la narration, non sans fierté et émotion par Marie (désormais à la tête de l’établissement aux côtés de son frère Maxime, directeur), restera comme l’un des moments forts de notre séjour. A l’origine, une pension de famille de treize chambres, ouverte dans l’après-guerre par Hélène Wucher et sa maman, toutes deux veuves. S’en suivra l’audace de Marc, père de famille, ultra-innovant et précurseur qui va développer l’affaire avec brio. Aujourd’hui, l’Hôtel du Parc d’Obernai, niché à moins de trente minutes de Strasbourg, s’inscrit délibérément comme figure de proue de l’hôtellerie alsacienne. 

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Mystérieux, aquatique, ludique, labyrinthique…. Les qualificatifs ne manquent pas à l’idée de qualifier cet hôtel SPA alsacien d’un nouveau genre, inauguré fin 2020, tout droit sorti de l’imaginaire un peu fou de la nouvelle (et quatrième) génération, voyant dans ce projet colossal (5 ans de conception, près de 3 ans de travaux et plus de 11 millions d’euros d’investissement, oui, oui !) l’opportunité de poser une très belle pierre à l’édifice familial. 

Yonaguni, qui on vous l’accorde dénote dans une région où pullulent les noms et désignations à consonance alsacienne, c’est le nom donné à ce SPA, en référence à une énigmatique cité sous-marine immergée à 30 mètres de profondeur au large d’un archipel japonais. C’est plus concrètement près de 2500m2 d’expériences sensorielles avant-gardistes réparties sur deux niveaux, rassemblées dans un bâtiment faisant face à la bâtisse originelle traditionnelle (à colombages) de l’hôtel. Piscines balinaises, ruines cambodgiennes, thermes antiques, onsen japonais… Maxime et Marie ont puisé leur inspiration pour ce projet dans leurs nombreux voyages passés.  

Au rez-de-chaussée, on se retrouve comme happés dans une atmosphère mystique, immergés dans un dédale aquatique. On s’amuse au gré des découvertes à mesure que l’on évolue dans les couloirs labyrinthiques. Pour vivre une expérience à part. Et jamais vue. A l’étage, on se prélasse, on s’amuse. On joue avec le chaud et le (très) froid. Les salles de détente qui dévoilent la crème de la crème des “innovations bien-être”, sont plus que réussies – il est difficile d’en sortir. Mais on n’en dit pas plus, puisqu’il faut tester et se laisser surprendre… 

Le soir, on prolonge le voyage à la table gastronomique de l’hôtel pour retrouver Marie et son mari Cyril, qui après avoir sillonné les cuisines d’hôtels réputés aux quatres coins du monde, occupent aujourd’hui les fourneaux de l’hôtel de famille. Coup de cœur ce soir-là pour un succulent filet de rascasse étouffé vapeur par de belles tranches d’orange et de yuzu, endives braisées, suprêmes d’agrûmes, sauce au beurre blanc. C’est rond, c’est amer, c’est acide : jackpot ! 


L’hôtel du Parc d’Obernai vous fait envie ? Profitez de nos offres très hardies en partenariat avec nos amis du Club Yonder, avec le code HARDIS20. C’est sur ce lien que ça se passe

Le Parc Hôtel Obernai & Yonaguni Spa, hôtel en Alsace
169 Rte d’Ottrott,
67210 Obernai

 

Bien boire dans le domaine viticole le plus cool d’Alsace, Achillée

Ils pourraient être à la viticulture ce que Terre de Blé est à la boulangerie. Les deux formidables projets partagent cette obsession du mieux faire et le respect de la nature. Une philosophie jusqu’au boutiste et sincère. 

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Yves Dietrich conduit son vignoble en bio depuis 1999 et en biodynamie depuis 2003. L’arrivée de ses deux fils dans l’aventure en 2016 (tiens, encore une histoire de famille !) marque un vrai tournant dans l’exploitation de leur père. Ensemble, ils renoncent au modèle de coopérative pour devenir indépendants et donner vie à Achillée, unis par cette néo-volonté d’avoir la main sur tout le cycle de production et l’obsession de mettre en avant auprès de leur clientèle “toute l’expression de leur terroir” (leurs cuvées sont d’ailleurs réalisées à partir des 7 cépages alsaciens et chacune porte le nom du lieu-dit des parcelles concernées). 

La belle équipe pousse la réflexion jusque dans son bâtiment d’accueil et d’exploitation. De concours avec l’architecte spécialisé Christophe Köppel, ils conçoivent et auto-construisent un chai bioclimatique en paille, qui se distingue par ses propriétés d’isolation et la capacité à garder des températures constantes, idéales pour le travail du vin. “Le plus grand bâtiment de paille autoporté d’Europe”, nous glisse-t-on avec le sourire. 

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Évidemment, on ne peut terminer cette jolie visite (rondement mené par Camille dont on salue la gentillesse et les connaissances) que par une dégustation. Dans nos verres ? Entre autres : un excellent sylvaner, vif, qui redore le blason de ce vin faussement décrié ; un gewurztraminer singulier, assez sec, qui sort du lot ; un pétillant naturel ou “pet nat” pour les plus avertis à base de quetsches (foulées au pied) et de riesling, légèrement effervescent, acide et épicé, assez sauvage, peut être un peu trop expérimental. Du chai se dégage globalement aussi une atmosphère conviviale et généreuse, et un certain sens de la fête… De quoi faire certainement d’Achillée le vignoble le plus cool de la région.


Domaine Achillée,
50 Rue de Dambach,
67750 Scherwiller

 

Très bien manger chez Alchémille, enchanteur de nature

Voilà bien longtemps que l’on n’avait pas eu un si gros coup de cœur, reçu une si grosse claque gastronomique. Peut-être depuis La Grenouillère d’Alexandre Gauthier.  “Enchanteur de Nature”. Jérôme Jaegle, passé par les cuisines des chefs Têtedoie ou Schillinger, et sacré Bocuse d’Or en 2010, annonce la couleur.

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Chez Alchémille, le Chef nous embarque en Alsace, chez lui à Kaysersberg, l’une des bourgades les plus connues de la route des vins, sur “ses sentiers herbacés”. Dans la salle de restaurant, le temps s’arrête. Rideaux fermés, une capsule minérale décorée avec goût et un minimalisme assumé. L’expérience culinaire commence dès l’arrivée, mais on vous en laisse la surprise…. Dans son adresse récompensée par un astre Michelin, le Chef joue la carte du végétal, propulsant les herbes sur le devant de la scène, sans tomber dans le végétarisme irritant (précisons qu’il est grand amateur de pêche et fier fils et petit-fils de boucher). 

Ce soir-là, on se laisse ainsi ballotter entre des séquences savamment pensées, l’herbier déposé sur la table en fil conducteur. Les plats s’enchaînent, par surprise, avec malice. Tour à tour ludiques, innovants, rassurants, et toujours très gourmands. Alchémille, cette alchimie. 

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Pour attaquer, le plat-caractère du chef : un généreux mousseux de pommes de terre, cressonnette, croûtons, sel fumé. Parfaite entrée (en matières). Mais le plat le plus marquant, c’était à nos yeux cette nageoire pectorale de silure préparée rien que pour nous, façon meunière, vivifiée par des pickles d’ail des ours, et découpée à notre table selon une technique japonaise, par le chef en personne, s’il vous plaît. Tellement fondant. Ultra-régressif. Transcendant. On y revient, forcément. Et avec les doigts (l’aval complice du Chef et les serviettes chaudes déposées subrepticement sur notre table faisant foi). 

Le plat le plus réconfortant ? Sans doute aucun, le crémeux chocolat-sapin, sauce chocolatée aux airelles sauvages, tuiles de chocolats, amandes et graines de courge. Sorte de réminiscence consolidée d’une promenade dans les bois et des “roses de sables” de mon enfance.

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Et la (ma) meilleure idée de la soirée ? L’audace de se laisser tenter par l’accord mets-boissons sans alcool (si, si). Pour sublimer chaque séquence : des breuvages expérimentaux de haut vol, des mélanges savants ultra-réfléchis, pensés comme des élixirs poétiques. Dans le désordre, pour ne rien révéler : kombuchas maison, extractions de courge, vinaigre de serpolet, petit lait, huile de sapin, jus de pomme du verger, graines de moutarde, bouillon de cèpes, thé noir… Une réussite éclatante : de quoi éclipser les pourtant très bons Sancerre et Pinot noir qui se pavanent sur le haut de nos assiettes. 

Bref, une parenthèse culinaire rare. Brute, intense, élégante, poétique. Une cuisine de sensations, d’émotions. Une cuisine d’auteur certes, mais accessible, lisible, facilement descriptible et dont on n’aura pas oublier le contenu des assiettes le surlendemain. Un tour de force, une fabrique à souvenirs. Une philosophie aussi, engagée. Un amour du produit. Et une générosité et un sens de l’hospitalité hors-pair. Quelle fut notre surprise en fin de repas, embarqués dans les coulisses du restaurant à la découverte des secrets du chef : chambres de fermentation, caves de maturation, d’affinage… Il fabrique ses saucissons de sanglier, fait vieillir de très beaux fromages, expérimente des pétillants naturels pour agrémenter ses plats, amasse les pots de “pickles maison” pour sublimer ses créations… 

On nous souffle à notre départ qu’il va falloir revenir en été. Pour encore mieux comprendre comment il connecte ses assiettes à la Nature, en visitant ses jardins maraîchers en permaculture, ses potagers, son verger. Alsace, pour une première, tu nous as conquis. L’invitation du chef Jaegle en tête, on n’a qu’une hâte : revenir. 


Restaurant Alchémille,
53 Rte de Lapoutroie,
68240 Kaysersberg

Menu déjeuner à partir de 70 €. Le soir, menus à partir de 90€

G.B

 

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