Un week-end de trois jours aux alentours de Lorient, dans le Morbihan

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08SEPT. 2022

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Un week-end de trois jours aux alentours de Lorient, dans le Morbihan

08 SEPTEMBRE . 2022

Écrit par Coline de Silans

Soyons francs, quand on parle du Morbihan, rares sont ceux qui pensent à Lorient et ses environs. Et pourtant, le territoire compte pléthore de petites adresses gourmandes, de boutiques surprenantes, et d’endroits très chouettes où passer la nuit. Visite guidée, le temps d’un weekend.

©E. LEMEE

A table !

« Deux jours à Lorient ? Ce sera largement suffisant ! » Voilà ce que nous nous sommes dits de prime abord en arrivant dans la région, et bien mal nous en a pris. Car si Lorient fut presque entièrement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, et ne possède pas le patrimoine architectural ancien de certaines de ses illustres voisines, elle n’en est pas moins riche d’histoire, et de petites adresses réjouissantes.

© Olivier Marie

Commençons par le commencement : la boustifaille. Pour se donner faim dès le matin, direction les Halles de Merville : cette jolie rotonde emblématique de Lorient rassemble les meilleurs producteurs des environs. L’occasion de se laisser enivrer par les effluves beurrés des kouign aman, crêpes et galettes, et de boire un café de spécialité au comptoir du Café d’Oriant, comme un vrai de vrai.

©Coline de Silans

Midi sonne et l’estomac gronde ? Bonne nouvelle, le centre-ville a accueilli récemment quelques tables qui méritent amplement le détour, à l’image de Sources, le restaurant tout juste étoilé des frères Le Tirrand, ou Gare aux Goûts, la nouvelle adresse du chef Vincent Seviller. De notre côté, c’est chez Louise, du nom de la grand-mère du chef, que nous sommes allés nous sustenter. Julien Corderoch y concocte des assiettes 100% mer, travaillées à partir de la pêche locale, que l’on découvre lors d’un menu à l’aveugle en 3, 5 ou 8 temps. Un travail d’orfèvre, qui nous a scellé officiellement notre réconciliation avec le cabillaud.

 

En goguette dans Lorient

 Après le réconfort, l’effort ! Eh oui, on est comme ça chez Les Hardis. Enfourchez un vélo et suivez les pistes remarquablement balisées direction Lorient la Base, au sud de la ville. Ce quartier, ancien QG des sous-marins allemands durant la Seconde Guerre mondiale, fut entièrement réhabilité.

©X.DUBOIS

On y trouve désormais bars, boutiques et grande salle de concert, sans compter le Musée sous-marin et la Cité de la Voile Eric Tabarly, très interactive, qui ravira aussi les néophytes (comme nous). A quelques centaines de mètres, le quartier de la Perrière est lui aussi en plein renouveau. Ses façades colorées alternent petits cafés, restaurants, et boutiques vintages, interrompues parfois par une grande fresque de street-art. Pour une pause café engagée, attardez-vous chez Code 0, idéal pour télétravailler, savourer un bon café de spécialité et grignoter version zéro déchet !

De retour dans le centre, on admire le Technicolor de la rue du Port, un bâtiment revisité par l’architecte Henri Conan, aux accents très Mondrian. Puis, on fait un détour chez Fracas, escale poétique et sensible. Margaux, céramiste, y a installé son atelier et dispense des cours, tandis que Guillaume y propose une sélection de ses livres coups de cœur. Cerise sur le gâteau, on peut aussi y boire un café ou un thé soigneusement sélectionné. Le soir, filez au Poulpe vous enfiler tapas de la mer et vins nat’. Lucky you, si vous y êtes un vendredi soir, c’est soirée homard !

La nuit, on jette l’ancre au nouvel hôtel Aiden, à deux pas de la gare. Si sa situation géographique n’est pas des plus sexys, l’intérieur nous transporte à l’époque de la Compagnie des Indes, grâce à laquelle la ville de Lorient doit son existence. Mobilier ancien et objets décoratifs ont d’ailleurs été dénichés en collaboration avec le Musée de la Compagnie des Indes, situé juste en face, dans la citadelle de Port-Louis.

Larguer les amarres à l’île de Groix

Le lendemain, c’est devant ce même Port-Louis que l’on passe en allant sur l’île de Groix, probablement l’une des plus belles îles du Ponant, dixit ses objectifs habitants. Pour s’y rendre, on opte pour une traversée avec le Key Largo, un bateau inspiré des anciens langoustiers typiques du Maine, propriété du sémillant Christian. Cet ex-ébéniste passionné de navigation possède l’un des seuls modèles au monde actuellement à flot.

A bord, on profite d’une traversée version slow, abreuvé des anecdotes du capitaine, qui connaît la rade comme sa poche. Pour ceux qui ont un peu plus de temps, on recommande fortement les croisières à la journée ou à la demi-journée, notamment celle qui vous emmène admirer le coucher de soleil, apéro dinatoire à la clé. Une fois débarqués à Groix, on avale un petit déj au Mojo, en tête à tête avec les bateaux, puis on profite d’être sur le port pour aller explorer le drôle de hangar à gauche.

©E. LEMEE

Il s’agit de l’élevage d’ormeaux d’Erwan Tonnerre, biologiste marin passionné, qui détient l’un des seuls élevages français ! Si vous le pouvez, prenez rendez-vous au préalable pour visiter : vous en apprendrez de belles sur cet animal non seulement hypersensible mais dépressif (d’où son prix, eh oui), ainsi que sur l’île de Groix. Le bourg, au-dessus du port (conseil de Hardi, louez un vélo électrique) déborde de charme avec ses façades colorées et ses ruelles pavées. Dans la rue principale, la librairie-café L’Écume est idéale pour siroter un thé glacé sur la terrasse ensoleillé, et refaire le plein de bouquins pour la rentrée. Au déjeuner, faites le plein de gourmandises à la biscuiterie Ty Dudi et à la boulangerie Mahé, avant de partir pique-niquer sur la superbe plage des Grands Sables, aux eaux cristallines (mais revigorantes !) et à la curieuse forme convexe. Autre option : vous régaler d’une galette 100% maison à la Crêperie des Iles, un incontournable de Groix.

©E. LEMEE

L’après-midi se passe à sillonner l’île de long en large, des falaises de Pen Men, à la plage des Sables Rouges, en passant par le petit port de pêche de Port-Lay, vestige d’une époque où Groix était le premier port thonier de France. Le soir, on dîne au Bistrot Bao, tenu par le jeune chef Maxime Quiltu. Là encore, que du poisson, mais que du bon ! Et pour cause, Maxime s’est associé à Patrick Saigot, le cofondateur des Fumaisons de Groix. Au menu, donc, poulpe fumé au beurre blanc, tarama, assiette de fumaisons, bulots mayo… L’idéal pour profiter pleinement de Groix est d’y passer la nuit : rien ne vaut ce petit moment de plaisir égoïste, quand vous demeurez à terre tandis que la majorité des touristes repart avec le bateau du soir. Opérez un repli nocturne au nouvel hôtel de la Marine, idéalement situé à l’entrée du bourg. Dans les vingt chambres, le style marie l’Art Déco et air marin. Bon point pour ceux qui ont le temps : l’hôtel possède piscine, hammam, sauna et joli restaurant bistronomique avec terrasse, où il est très agréable de siroter un cocktail à l’heure de l’apéro.

 

Dans les terres lorientaises

De retour sur le continent, on s’éloigne de Lorient pour aller faire un tour à Pont-Scorff, village d’art et d’histoire. Le pitch ? Faire vivre l’art contemporain en milieu rural. Au cœur des ruelles médiévales, on trouve ainsi l’Atelier d’Estienne et l’espace Pierre de Grauw, qui hébergent régulièrement diverses expos. Plus loin, dans un bâtiment vieux de 500 ans, la Cour des métiers d’arts abrite une soixantaine d’artisans locaux aux savoir-faire variés : céramique, cuir, sculpture…Pour ceux qui préfèrent les charmes de la nature à ceux des petits villages, direction le littoral : de Guidel jusqu’à Lorient, une enfilade de plages plus variées les unes que les autres se déploie à perte de vue.

©LEZBROZ

A Guidel-Plages, les amateurs de vague profiteront de la houle du large, puis iront boire un café chez Pioka, QG des surfeurs. Sur la route jusqu’à Ploemeur, les photographes en herbe contempleront le fameux Fort Bloqué, accessible uniquement à marée basse. A Loemener, les gourmands s’attarderont sur le port, et s’enfileront homards et langoustines au Vivier, avec vue sur Groix. A Larmor-Plage, les paresseux chilleront sur le sable avant de prendre un verre en terrasse. Et pour admirer le coucher de soleil, c’est à la Villa Margaret, face à Port-Louis, que tous se retrouveront. La dernière nuit, nous la passerons un peu plus haut dans les terres, à Bubry plus précisément. Là, Linda et Jean-Marie nous accueillent dans la tiny house qu’ils ont planté sur le terrain de leur exploitation laitière, avec l’aide de l’entreprise de slow tourisme Parcel.

© Ghania Iratni

Une nuit magique, dans un silence absolu, avec vue panoramique sur la nature environnante. Un moment qui restera dans nos mémoires, à l’image du petit-déj, concocté à partir des produits de la ferme. Vous l’aurez compris : en un mot comme en cent, deux jours à Lorient, c’est très insuffisant.

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