Escapade à Aix-en-Provence

LAST CALL : DAVID HOCKNEY S’INVITE AU MUSÉE GRANET

Courez au Musée Granet ! Avant qu’il ne soit trop tard. Une centaine de pièces du fantasque David Hockney, issues de la collection de la Tate à Londres, investissent les murs de l’institution culturelle aixoise.

© Gregoire Boulant

Une exposition qui retrace le travail de l’un des artistes vivants les plus influents au monde, des années 1950 à aujourd’hui, “depuis ses créations d’étudiant prometteur à ses chefs-d’œuvre les plus reconnus”. 

Son coup de cœur pour Los Angeles, son admiration pour les maîtres comme Picasso ou Matisse, son élan naturaliste dans les années 70, ses paysages des années 2000…

© Gregoire Boulant

L’exposition permet de bien comprendre l’évolution de son travail et d’appréhender les jalons qui façonnent au fil des années son œuvre prolifique. Ses peintures, gravures, croquis et dessins se font le témoin de ses multiples sources d’inspiration et de ses obsessions : la représentation et la perspective.

Haute en couleur. Poétique. Immersive. Étourdissante. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire l’œuvre sublime et éclectique du génie britannique. Sa capacité à renouveler le genre au gré de ses pérégrinations, son goût de l’époque (il peint désormais à l’Ipad, oui oui) et son travail sur les compositions et les couleurs fascinent.

© Gregoire Boulant

« L’œil est toujours en mouvement ; s’il ne bouge pas, c’est que vous êtes mort. Quand mon œil bouge, la perspective varie selon la façon dont je regarde, si bien qu’elle est en constante évolution ; dans la vie réelle, quand vous êtes cinq personnes à regarder, il y a un millier de perspectives. » dira Hockney. Une rétrospective intime, chronologique et bien pensée – à ne surtout pas manquer.  

(TRÈS) BONNES MANIÈRES À LA TABLE DU PIGONNET

Du Musée Granet à La Table du Pigonnet, il n’y a qu’un pas (ou plutôt 1900, pour être bien précis!). Peut être un peu lassé de ces nouveaux restaurants qui surfent sur les innombrables tendances food ou déco (et dont, entre nous, le rapport qualité-quantité-confort-prix laisse parfois à désirer…), on avait envie d’une adresse qui n’a pas peur d’assumer le classique et la tradition.

© Gregoire Boulant

Bonheur inestimable de s’établir sur une chaise bien rembourrée, d’apprécier une table dressée dans les règles de l’Art dont le double nappage est impeccable et la ribambelle de couverts parfaitement alignée, et d’observer le ballet chronométré des nombreux maîtres d’hôtel qui sillonnent la salle… Le chic d’une adresse très aixoise, un peu bourgeoise. Le cadre d’un restaurant gastronomique qui respire le Sud : chaleureux et réconfortant. Un grand classique comme on les aime, aussi, aux Hardis.

La cuisine vise juste, “sans chichis” comme diraient certains. La carte décline de grands classiques provençaux. Béguin pour cette fidèle à la carte : une soupe de poissons de roche très goûtue, bien relevée, qui encercle un filet de turbot parfaitement cuit. Le toast de rouille adjacent (vous voyez ? cette mayo-provençale bien safranée) est jubilatoire.

© Gregoire Boulant

L’excellent Saint-Aubin vanté par le sommelier souligne l’instant. A côté, la pintade contisée au chèvre frais, condiment brocolis et pommes de terre croustillantes a fière allure. Pour finir, le dessert, l’incontournable dont le monde parle aux tables voisines et dont il serait presque irresponsable de passer à côté : le soufflé. Commandé en début de repas, cuisson oblige, en cette saison à la fraise, parfaitement réalisé. On en redemande. 

La Table du Pigonnet est une institution aixoise depuis 1924. Les années passent. La valeur reste sûre. L’essence d’une très jolie Maison, en somme. Une pépite du genre. 

DORMIR AU PIGONNET

Après un si bon moment, les plus chanceux n’auront que quelques marches à gravir pour tomber dans les bras de Morphée (à moins de se dégourdir les jambes dans le splendide jardin où se côtoient plusieurs marronniers centenaires). Car Le Pigonnet est avant tout un hôtel, l’un des plus beaux d’Aix en Provence. Une adresse cinq étoiles qui s’impose comme un pied-à-terre de choix pour séjourner à Aix-en-Provence.

© Gregoire Boulant

“Il faut remonter une allée de platanes pour découvrir l’Hôtel, et c’est comme remonter le temps vers une Provence oubliée. Les fenêtres à meneaux évoquent des fondations du XVIIIe siècle, la façade grignotée de feuillage, les volets bordeaux traduisent un charme intemporel. Ici, le trésor est un jardin secret, et l’histoire des lieux est liée au renouveau du thermalisme aixois au début du XXe siècle.”

Effectivement, le charme opère… Rien ne semble avoir bougé ! Un concentré d’hôtel en Provence disséminé dans 48 chambres, une villa familiale (pour plus d’intimité), et un joli parc qui coche toutes les cases du havre de paix sudiste : piscine, poteries, bosquets, arbres anciens, lierre grimpant et fontaines de pierre…

La bonne idée ? Filer au bar “Le 1924”, délicieusement feutré, et s’embourber dans un bon canapé pour s’offrir un excellent cocktail servi avec professionnalisme et sourire. Ce soir-là, sans trop hésiter, on jette notre dévolu sur À la faveur de l’automne. Peut être en écho à cette soirée printanière plutôt fraîche et ventée, qui relevait davantage d’un mois d’octobre que d’un été qui approche.

© Gregoire Boulant

Un nectar célébrant l’union Cognac-Grand Marnier-Sirop de Vanille noyée dans du champagne… Addictif. Un moment suspendu. Un peu comme le ressenti qui nous habite ce week-end là. Ah, cette impression que le temps nous échappe…

Hôtel Le Pigonnet – Restaurant La Table du Pigonnet
5 Avenue du Pigonnet, 13090 Aix-en-Provence
Chambres partir de 300 euros
https://www.hotelpigonnet.com/

Musée Granet – Exposition David Hockney jusqu’au 28 mai 2023
Place Saint-Jean de Malte, 13100 Aix-en-Provence
https://www.museegranet-aixenprovence.fr/