Découvrir le Grand Barrail à Saint Emilion

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01AOÛT. 2023

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Découvrir le Grand Barrail à Saint Emilion

01 AOûT . 2023

Écrit par Delphine Cadilhac

Construit en 1902 à Saint-Emilion en cadeau pour une femme, le château Grand Barrail a connu plusieurs vies avant d’être converti en hôtel 4* en 1993. 30 ans plus tard, il rejoint la collection du groupe CHG Participations – propriétaire des hôtels parisiens Lancaster et Burgundy – et ajoute une étoile à sa signature, fort d’une rénovation complète orchestrée par Jean-Philippe Nuel. Visite guidée avec l’architecte d’intérieur qui a métamorphosé de nombreux bâtiments du patrimoine français.

« Quand on peut expliquer une déco en un mot, ce n’est pas bon signe. J’aime quand il règne une certaine complexité, avec des influences qui se croisent et donnent une signature spécifique au lieu ».

Lui qui a planché sur la conversion en hôtels de la piscine Molitor à Paris, du Palais de Justice de Nantes, des hôtels-Dieu de Marseille et Lyon… et même repensé de manière contemporaine très réussie les chais du Château Fonroque, grand cru voisin appartenant aux mêmes propriétaires que Grand Barrail, a voulu apporter à ce dernier « un regard neuf sur le patrimoine et imaginer un dialogue entre son héritage et des contrepoints contemporains ». 

Trônant dans un parc somptueux au cœur du vignoble de Saint-Emilion, le château a été « réveillé » et se vit aujourd’hui comme un hôtel élégant bien dans son temps.

Une adresse marquée d’une empreinte lifestyle mêlant gastronomie et bien-être, dégustations et expériences en pleine nature (pique-nique dans le parc, balades à vélo électrique dans le vignoble…) 

Tel un salon privé avec ses œuvres d’art, son paravent bordeaux et sa bibliothèque, la réception donne le ton : ici, on célèbre le vin, la vigne et le végétal.

Articulation entre le château historique et les nouveaux bâtiments contemporains, la verrière évoque les constructions métalliques du 19è siècle et convoque l’extérieur par d’immenses pots végétalisés, façon jardin d’hiver.

Toute la réflexion sur la nouvelle identité du château a été menée à partir de son incroyable salle mauresque. « Point d’orgue, c’est une vraie source d’inspiration que ce salon du début 20è au style rococo garnie d’ornements et vitraux. Ce décor a vécu, l’Histoire l’a patiné :  nous l’avons conservé tel quel pour rendre hommage à l’héritage ».

Espace intime façonné par Cordelier, l’architecte originel qui avait beaucoup voyagé en Afrique du Nord, cet écrin boudoir est une sublime immersion en Orient. « J’ai revue la colorimétrie globale, inspiré par les tableaux de Delacroix empreints d’exotisme et de sensualité, lui qui est allé aussi en Afrique du Nord. Le bleu profond des murs fait ressortir les verts, rouges, bleus et ors comme les ornements et vitraux ». Les tables et chaises contemporaines apportent un contraste parfaitement étudié. 

Histoire, orientalisme et modernité signent également l’atmosphère du bar dans la rotonde, entièrement composé de modénatures et vitraux historiques.

Les fauteuils en velours bleu foncé, bordeaux et cuir, comme les murs bleu sourd, dialoguent avec les vitraux d’origine.

La gamme chromatique s’est déployée au-delà de la salle mauresque, jusqu’au restaurant dominé par un plafond rouge « lie de vin », évoquant les feuilles de vigne automnales. Entièrement habillé de boiseries, cette salle élégante doit son caractère contemporain à son harmonie colorée.

Comme dans toute maison de famille, un tapis central recouvre le parquet. Les murs blancs sont garnis de tableaux modernes et d’objets comme des souvenirs de voyage. On y déguste la cuisine bistronomique au déjeuner, gastronomique au dîner, du talentueux Quentin Merlet, passé par des maisons de renom. Circuits courts, fumages aux sarments, assiettes de saison, ses valeurs font mouche.

Côté chambres – 46 dont 2 Junior Suites et 1 Suite Royale, vue vignes ou parc – deux ambiances radicalement différentes.

Dans l’aile historique, Jean-Philippe Nuel a choisi de conserver le charme et l’authenticité des anciennes demeures, avec lit à baldaquin, salle de bain rétro… seuls les peintures, sols et rideaux ont été restaurés : « les étrangers séjournant dans un château veulent ce type de chambre ! ». 

Les non amateurs apprécieront les chambres annexes réinterprétées de manière plus actuelle avec un clin d’œil à l’esprit des lieux : « je ne voulais pas faire un pastiche du château mais l’évoquer subtilement avec des moulures, un lit à baldaquin design et une gamme chromatique forte, harmonie de jaunes, verts et bleus, teintes du terroir et de la vigne.

Nous avons dessiné des moquettes, du mobilier, des tapis d’inspiration florale et habillé les murs de papiers peints aux motifs végétaux, en écho à l’environnement ».

Même le spa – Sothys, maison française d’excellence plébiscitée pour ses rituels sur mesure – arbore un nouveau décor dialoguant avec la nature avec ses claustras italiens en moucharabieh réinterprété couleur terre cuite et son jacuzzi en inox posé face aux vignes : « cette matière donne une couleur vert tendre à l’eau ».


Le Grand Barrail Château Hôtel, membre SLH, nuit en chambre double et petit-déjeuner à partir de 230 €, grand-barrail.com/fr et slh.com



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