Prolonger l’été avec les expositions d’art et de design en Provence

Villa Noailles & Design Parade 2025 : laboratoire du design méditerranéen

Accrochée à flanc de colline, la Villa Noailles, joyau moderniste signé Mallet-Stevens (1925), est un laboratoire vibrant d’art contemporain où mode, photographie, design et architecture trouvent un écrin exigeant. Du 2 juillet au 7 septembre 2025, elle accueille la 19ᵉ Design Parade Hyères, présidée par Jaime Hayon, durant laquelle dix lauréats exposent leurs projets, aux côtés de reconstitutions historiques (vitraux de Barillet, tapis DIM) et d’une plongée patrimoniale dans Charles et Marie-Laure de Noailles à l’Exposition de 1925. À Toulon, dans l’Ancien Évêché, jusqu’au 1ᵉʳ novembre, le 9ᵉ Design Parade met l’architecture d’intérieur à l’honneur. Dix finalistes internationaux y déploient des scénographies audacieuses, sous l’œil vigilant de Harry Nuriev, tandis que l’exposition Petits mondes explore, avec 200 œuvres issues du Centre Pompidou, du Mobilier national et des Arts décoratifs, l’univers ludique du design pour enfants.

Harry Nuriev, Design Parade Toulon 2025 © Luc Bertrand

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Kollektiv : brutaliste chic

À Marseille, c’est dans l’appartement 50 de la Cité Radieuse, bâtiment mythique signé Le Corbusier, que Kollektiv, plateforme curatoriale à la programmation affinée, s’est installée. Loin du showroom ou du musée, Kollektiv conçoit chaque exposition comme une immersion : un salon habité, une narration incarnée. L’été 2025 y accueille Yelena Yemchuk, artiste ukraino-américaine entre photographie, peinture et costume. Son travail, ancré dans une mémoire visuelle autant personnelle que collective, occupe le moindre recoin de l’appartement classé. Des images oniriques investissent le mobilier iconique. La brutalité moderniste devient décor de cinéma intérieur. Un dialogue saisissant entre lignes dures et rêverie douce. Une exposition à voir cet été en Provence. 

La Citée Radieuse à Marseille ©
Maxence Werp

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Château La Coste : le cube et le cep

Une autre exposition à voir en Provence cet été. À mi-chemin entre Aix-en-Provence et le Luberon, le Château La Coste déploie ses lignes pures dans un paysage viticole, architectural et artistique d’exception. Ici, chaque pas alterne entre œuvre contemporaine, installation in situ, bâtiment de maître ou vigne bio. L’exposition phare de l’été 2025 met à l’honneur Ralph Pucci, designer américain connu pour ses mannequins sculpturaux et ses meubles comme posés dans l’espace. Dans la galerie signée Renzo Piano, il dialogue avec l’architecture sans en imiter les lignes. Ses pièces, fauteuils, luminaires, sculptures, composent une grammaire tactile et sculpturale où le vide compte autant que la matière.

Les expositions à voir cet été au Château la Coste © Château La Coste

Château La Coste 
2750 Route De La Cride, 13610 Le Puy-Sainte-Réparade
Site Web

Séjournez à la Villa La Coste, à proximité du Château La Coste

NMNM : le musée qui murmure

À Monaco, le Nouveau Musée National de Monaco (NMNM) déploie sa programmation entre deux villas : Sauber, laboratoire d’expérimentation, et Paloma, espace de contemplation. Cet été, la Villa Sauber accueille Cactus, de l’art des épines, une exposition collective conçue avec le musée Yves Saint Laurent de Marrakech et co-produite par Chanel. Autour du motif du cactus, sculpture naturelle, symbole de résistance, icône pop, une quarantaine d’artistes questionnent l’idée de marginalité, d’ornement et de provocation. Photographies, objets, textiles, vidéos et œuvres de David Hockney, Andrea Branzi ou encore Ettore Sottsass dialoguent dans une scénographie pensée comme un jardin d’idées. Le parcours, à double lecture, se prolonge en extérieur avec les collections du Jardin exotique de Monaco. Une exposition subtile, piquante, et inattendue, à l’image de son hôte.

« Cactus, de l’art des épines », une exposition à découvrir au © Nouveau Musée National de Monaco

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Letizia Battaglia : la vie comme résistance
À Arles, les Rencontres de la photographie rendent hommage à Letizia Battaglia avec J’ai toujours cherché la vie, une rétrospective présentée jusqu’au 5 octobre 2025 à la Chapelle Saint-Martin du Méjan. Figure majeure du photojournalisme, Battaglia y apparaît dans toute sa complexité : militante, artiste, témoin. Plus de cent photographies, mais aussi journaux, livres et documents retracent son parcours, des rues de Palerme marquées par la mafia jusqu’à ses engagements féministes et politiques. La mise en espace, sobre et directe, souligne la puissance brute de son regard. Ce n’est pas la violence qui y domine, mais une quête inlassable d’humanité. À Arles, sa voix visuelle résonne avec force, intime et collective à la fois, frontale mais toujours habitée.

Letizia Battaglia « J’ai toujours cherché la vie », une exposition à voir cet été en Provence © Letizia Battaglia

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