Tout sur l’exposition de Wes Anderson à la Cinémathèque

Cinéma & Séries

16MAI. 2025

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Tout sur l’exposition de Wes Anderson à la Cinémathèque

16 MAI . 2025

Écrit par Johanna Colombatti

Alors que son nouveau film "The Phoenician Scheme" est présenté au Festival de Cannes, la Cinémathèque française rend hommage à Wes Anderson à travers une exposition immanquable de ses archives, l’occasion de déambuler dans son univers fantastique le temps d’une visite !

L'exposition de Wes Anderson à la cinémathèque française © Stephane Dabrowski

L’exposition de Wes Anderson à la cinémathèque française © Stephane Dabrowski

Le cinéma de Wes Anderson a tant imprégné notre rétine, qu’en un fragment de plan, le public est capable de déceler la patte du réalisateur texan : couleurs pastels, décors symétriques ultra léchés, costumes devenus iconiques … Wes Anderson a la palme de la sophistication en la matière !

S’il suffit d’entendre un sifflement d’Ennio Morricone pour penser à Sergio Leone, ou encore les premières notes musicales de Nino Rotta pour Fellini ; mais pour Wes Anderson, c’est avant tout d’image qu’il s’agit. Une esthétique au succès si retentissant qu’on ne peut plus compter les hommages qui lui sont rendus à travers des applications permettant d’utiliser le filtre « Wes » ou sites web comme Accidentally Wes Anderson (deux publications à son actif et quasi 2 millions de followers sur Instagram) recensant tout décor ou architecture  qui, de près ou de loin, pourrait s’apparenter à ceux que l’on trouve dans ses films . Le style Wes Anderson a réussi à s’imposer en deux générations comme un langage universel. Un bonnet rouge suffit à nous transporter dans la Vie Aquatique — Zissou parvenant presque à évincer le capitaine Cousteau dont il s’inspire — tandis qu’un carré blond sur le côté pincé d’une barrette nous ramène dans le giron des Tenenbaum en un clignement d’oeil. Tous ces détails cultes, des costumes aux maquettes en passant par les éléments de décors jusqu’aux photographies de tournage ou storyboards, sont actuellement exposés à la Cinémathèque française et ce jusqu’au 27 juillet 2025, avant de voyager à l’automne à Londres. Et pour mieux en saisir les enjeux, on a posé quelques questions à Alice Leconte, membre de l’équipe déco de son dernier film tourné en France, the French Dispatch.

L'exposition de Wes Anderson à la cinémathèque française © Stephane Dabrowski

L’exposition de Wes Anderson à la cinémathèque française © Stephane Dabrowski

À 55 ans seulement, le cinéaste se voit consacré dans l’un des temples de la cinéphilie mondiale, la Cinémathèque Française, fondée en 1936 par Henri Langlois, qui deviendra rapidement le QG de la Nouvelle Vague : de Godard à Truffaut en passant par Rohmer et Rivette. Autant de noms qui inspireront le jeune cinéaste quelques décennies plus tard…

Né en 1969 à Houston, Wes Anderson grandit avec l’envie de faire du cinéma et expérimente très tôt avec la caméra Super 8 de son père. Quelques années plus tard, il intègre la St. John’s School – qui lui servira de décor dans Rushmore – où il apprend la mise en scène de théâtre. Un univers qui lui laissera le goût de la troupe qu’il embarquera plus tard de film en film, comptant le chef-opérateur Robert Yeoman, le scénariste Roman Coppola, le compositeur Alexandre Desplat et le chef décorateur Adam Stockhausen. Abordant tour à tour des genres et des thèmes différents allant de l’auscultation des liens familiaux avec les Tenenbaum, aux voyages initiatiques rocambolesques (À bord du Darjeeling Limited et Moonrise Kingdom), en passant par les films en stop-motion – entendez des films réalisés en animant des marionnettes dans un environnement miniature – avec Mr. Fox et L’Île aux chiens, ou encore ses lettres d’amours à la vieille Europe avec Hotel Chevalier, The Grand Budapest Hotel et The French Dispatch, Wes Anderson tisse le fil d’une filmographie dotée d’une grande sensibilité artistique doublée d’une exigence totale qui irrigue tous les postes engagés sur ses films.

L'exposition de Wes Anderson à la cinémathèque française © Stephane Dabrowski

L’exposition de Wes Anderson à la cinémathèque française © Stephane Dabrowski

Pour en savoir plus, on a rencontré Alice Leconte, première assistante déco intervenue sur The French Dispatch, le film de Wes Anderson sorti en 2021 :

Les Hardis : Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre métier ?

Alice Leconte : Je m’appelle Alice Leconte, J’ai 40 ans. Je suis première assistante décoration, et pour résumer mon poste, je suis l’équivalent d’un maître d’œuvre sur un chantier. Je fais en sorte que le décor imaginé par le chef décorateur soit réalisé avec les différents corps de métier tout en respectant le budget et le planning.

Comment avez-vous été formée ?  

J’ai fait mes études supérieures à l’ESAT. Mon diplôme de Designer d’Espace Scénographie et Cinéma en poche, j’ai tout de suite travaillé dans les décors de cinéma. Ma formation s’est surtout et beaucoup faite au fil de mes expériences professionnelles.

Quels sont les films qui ont influencé votre travail en matière de décors ?

Les films de Tim Burton, Wes Anderson, ainsi que l’univers de David Lynch me parlent pour le côté spectacle et films à décors, mais dans mon travail je pense que c’est plus la photo et la peinture qui peuvent m’influencer pour des ambiances, des lumières et des couleurs.

Vous êtes intervenue sur The French Dispatch; pouvez-vous nous dire quelques mots sur la manière dont se construit un décor d’une telle ampleur ?

The French Dispatch est un film à la fabrication assez particulière. Il y a énormément de décors. Nous avons tout tourné à Angoulême. Nous étions installés dans une ancienne usine de feutre. Nous nous sommes servis du lieu comme atelier mais aussi comme studio, nous avions aussi des décors naturels dans la ville et les alentours où nous faisons des aménagements. Il n’y a pas de petits décors : même une vignette, on ne la prend pas à la légère. Je repense à la vignette du métro avec les rats qui courent sur les canalisations. Nous avons dû faire une maquette à échelle 1 (soit grandeur nature) avec un système de fenêtre à coulisse pour savoir quelle serait la bonne taille de celle-ci par rapport au format de l’image finale à l’écran. Au plus gros, nous étions 120 personnes rien qu’à la décoration. Nous avions tous les corps de métiers pour la construction : menuisiers, serruriers, peintres, sculpteurs, staffeurs, tapissiers…

L'exposition de Wes Anderson à la cinémathèque française © Stephane Dabrowski

L’exposition de Wes Anderson à la cinémathèque française © Stephane Dabrowski

On observe que la plus grande attention est portée au détail chez Wes Anderson, que cela s’applique aux costumes comme aux décors. Jusqu’où peut aller cette exigence ? 

De mon point de vue, Wes Anderson travaille ses images comme un photographe va composer son cliché. Il prépare son film en faisant un animatique, c’est une sorte de storyboard animé. Si on se demandait où installer une horloge dans un décor, on nous répondait souvent « regarde sur l’animatique ». Il a aussi une certaine obsession pour la symétrie. L’exigence de Wes Anderson est partout, rien n’est laissé au hasard, du moindre accessoire, au figurant au loin : tout est décidé au millimètre.

Pour retrouver l’ensemble des Archives de Wes Anderson, direction la Cinémathèque…

La Cinémathèque Française
51 rue de Bercy, 75012 Paris
Jusqu’au 27 juillet 2025
Lundi, Mercredi à Vendredi : 12h-19h
Les week-ends, vacances scolaires et jours fériés : 11h-20h

Et pour les non-parisiens d’entre vous qui ne voudraient pas louper cette exposition, rendez-vous sur Yonder.fr pour réserver votre séjour dans les meilleurs hôtels de luxe et de charme à Paris, en bénéficiant d’avantages exclusifs.

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