Les secrets du MACAM, le musée de Lisbonne où il fait bon dormir

Ouvert il y a quelques mois à peine, MACAM révolutionne notre idée de l’art en mêlant hôtel 5 étoiles à Lisbonne et collection muséale, une première en Europe. Situé dans le majestueux Palácio dos Condes da Ribeira Grande, un édifice baroque du XVIIIe siècle, ce lieu hybride est l’incarnation du rêve du collectionneur Armando Martins. Depuis ses premiers achats en 1974, l’homme d’affaires portugais nourrit l’idée d’un lieu où l’art ne serait pas cantonné aux galeries mais deviendrait une expérience à vivre au quotidien. Toujours aussi impliqué dans le projet, il n’est d’ailleurs pas rare de le croiser dans les couloirs de son établissement… 

Jardin de l’hôtel et musée MACAM de Lisbonne © Fernando Guerra

Le sublime site s’étend sur 22 000 m², dont 13 000 m² dédiés à l’hôtel de Lisbonne. Il dispose d’un restaurant, une bibliothèque, une boutique et un auditorium, ainsi que 2 000 m² d’espaces réservés aux expositions permanentes et temporaires. D’un bout à l’autre du bâtiment, la collection de plus de 600 oeuvres rassemble des chefs-d’œuvre allant de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui, réunissant des artistes portugais de renom — José Malhoa, Paula Rego, Júlio Pomar — et des figures internationales comme Berlinde de Bruyckere, Olafur Eliasson ou encore Daniel Buren. Parmi nos travaux préférés, les vitrines en verre d’Over and Over Again and Again, de Mariele Neudecker, explorent le rôle de la perception dans notre façon d’appréhender la réalité. Plus loin, la vidéo hypnotique de Carlos Aires Sweet Dreams are made of this met en scène un tango sensuel dansé par un couple de policiers parés pour affronter les manifestants d’une rébellion invisible. 

MACAM © Fernando Guerra

Pour abriter sa collection, Armando Martins a doté le palais historique d’une extension contemporaine, signée par le studio Metro Urbe. La façade de la nouvelle aile, parée de carreaux tridimensionnels conçus par l’artiste portugaise Maria Ana Vasco Costa, évoque la riche tradition céramique du Portugal tout en inscrivant le site historique dans l’ère contemporaine. À l’intérieur, la restauration méticuleuse de fresques, de plafonds voûtés et de moulures se mêle à une scénographie épurée qui met en valeur les œuvres sans jamais les écraser. 

Façade moderne du musée MACAM à Lisbonne © Fernando Guerra

Entre deux expositions et une nuit réparatrice, n’oubliez pas de faire un tour sur le toit. Allongez-vous sur les transats ou à barbotez dans la piscine extérieure… en profitant de la vue sur le fleuve Tage et l’immense pont du 25 Avril, deux emblèmes de Lisbonne. 

Attenante à l’hôtel, la chapelle baroque désacralisée accueille quant à elle de nombreux concerts dans son « àCapela – Live Arts Bar », un lieux design où se presse une foule de locaux venus profiter d’un moment de détente. 

chapelle baroque au MACAM © Fernando Guerra

Bien qu’il ne soit pas situé en plein centre-ville, l’attrait majeur du MACAM réside dans sa dimension immersive : les œuvres ne se cantonnent pas aux salles d’exposition, elles habitent aussi les 64 belles chambres de l’hôtel, ainsi que les espaces communs et les jardins. Cette intégration pousse à une relecture du rôle de l’art dans la vie quotidienne, abolissant la frontière entre visiteur passif et spectateur actif. Aussi chaleureux qu’ambitieux, cet Art Hotel se pose à la fois comme un espace de repos et un lieu de réflexion, parfait pour un week-end romantique. Dans un monde où l’art est trop souvent formaté ou distant, MACAM réaffirme le pouvoir de l’art comme expérience transformative… et donne envie de voyager plus souvent ! 

MACAM
Rua da Junqueira 66, 1300-343 Lisbonne
https://macam.pt/en 

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