Pourquoi faut-il absolument voir l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris ?

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02DÉC. 2025

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Pourquoi faut-il absolument voir l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris ?

02 DéCEMBRE . 2025

Écrit par Maïa Morgensztern

On vous dit tout sur le maître de l’illusion d’optique et du graphisme, M.C. Escher.

À l'exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris : Belvedere, 1958

À l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris : Belvedere, 1958

Pour sa première rétrospective d’envergure dédiée à Maurits Cornelis Escher (1898-1972) dans la capitale française, la Monnaie de Paris a sorti le grand jeu. S’il y a un moment déjà que les grandes institutions tâtonnent pour trouver le bon équilibre entre les dimensions artistiques, éducatives et ludiques de leur programmation, les commissaires Federico Giudiceandrea et Jean-Hubert Martin semblent avoir trouvé une recette efficace, et qui mettent parfaitement en scène les différents aspects de la pratique de M.C. Escher. Voici donc le guide d’une exposition d’art à Paris.

À l'exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris : Autoportrait, 1929

À l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris : Autoportrait, 1929

Avec ses images en trompe-l’œil et ses architectures impossibles, l’artiste néerlandais fascinait déjà les fans de graphisme, de mathématiques et de géométrie autant que les enfants. L’immense exposition se compose de huit sections organisées de manière thématique, et entrecoupées d’installations interactives bien intégrées au propos de l’artiste. L’idée est simple : montrer que la représentation de l’espace n’est pas figée, et qu’elle peut être déformée à volonté, jusqu’à l’absurde.

À l'exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris © Arthemisia

À l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris © Arthemisia

Le parcours ouvre sur un grand écran qui happe directement le visiteur dans le monde ludique de l’artiste. Après des études à l’École d’architecture et des arts décoratifs de Haarlem, Escher s’essaie aux techniques des arts graphiques, comme l’eau-forte, la mezzotinto et la xylographie (ou gravure sur bois, qu’il affectionne particulièrement). Ses premières œuvres réalistes révèlent une fascination pour les univers fantastiques et le Symbolisme. Très tôt, il montre aussi un intérêt pour l’observation de la nature, encouragé par les propositions de l’Art Nouveau. L’étude des principes géométriques s’insère également dans la représentation de paysages architecturaux de plus en plus complexes.

À l'exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris : Pelure, 1955

À l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris : Pelure, 1955

Après un premier voyage en Italie en 1921, Escher s’installe à Rome de 1923 à 1935. Il expose notamment une série de six xylographies consacrées aux Jours de la Création. La séparation des eaux, survenue le second jour dans la Bible, affiche une iconographie empruntée à la Grande Vague d’Hokusai, dont une reproduction était accrochée dans sa maison d’enfance. Ses pérégrinations le mènent ensuite en Corse, au bord des Calanques de Piana. L’Alhambra de Grenade le marque aussi profondément. La répétition des motifs ornementaux nasrides va le pousser à développer un pavage qui élimine tout espace vide, un peu à la manière des mosaïques observées en Espagne. 

À l'exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris : La Cathédrale Engloutie, 1929

À l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris : La Cathédrale Engloutie, 1929

Au fil des salles, l’exposition retrace l’évolution du travail de M.C. Escher, décryptant la naissance de ses Métamorphoses, et comment son intérêt pour les mathématiques et sa vision décalée de l’organisation spatiale va entraîner l’élaboration de ses structures impossibles.

À l'exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris © Arthemisia

À l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris © Arthemisia

De nombreuses installations immersives et interactives ponctuent aussi l’exposition, comme l’installation des Miroirs, qui n’est pas sans rappeler les structures infinies de Yayoi Kusama, ou encore celle de la Relativité, qui chamboule notre compréhension de la taille et du rapport d’échelle. De quoi occuper les âmes d’enfants et faire une pause ludique avant de reprendre le fil des œuvres, et réconcilier tout le monde avec la géométrie !

À l'exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris © Arthemisia

À l’exposition M.C. Escher à la Monnaie de Paris © Arthemisia

M.C. Escher, Monnaie de Paris
Jusqu’au 1er mars 2026.

https://www.monnaiedeparis.fr/fr/exposition-mc-escher-paris

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