Les Roches Blanches à l’arrière-saison, plongée dans les Calanques

Hôtels & Chambres d'hôtes

25OCT. 2018

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Les Roches Blanches à l’arrière-saison, plongée dans les Calanques

25 OCTOBRE . 2018

Écrit par Elsa Cau

Le ciel, la roche, l’eau. Cela semblerait aller de soi et pourtant, rares sont les lieux de villégiature où l’on se sent véritablement immergé dans les trois éléments. C’est bien le cas des Roches Blanches, perchées à pic sur les roches calcaires de la baie de Cassis, face au cap Canaille. Une vue à couper le souffle où que l’on se tienne, la mer bien sûr, le soleil de cette fin de saison qui s’étire, et le silence. Plongée.

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A ceux pour qui les collines de Marcel Pagnol sont une madeleine de Proust, la région ne peut qu’éternellement séduire. L’hôtel des Roches Blanches, bâtisse Art Déco somptueusement restaurée, s’élève au détour d’une rue courbe de Cassis, l’avenue des Calanques. A l’intérieur, un hôtel luxueux et contemporain, ayant toutefois conservé certains de ses éléments d’origine : les ferronneries de la double-porte d’entrée, la rampe de l’escalier d’honneur, les volumes.

En deux temps trois mouvements, nous voici dans l’une des chambres épurées mais cossues. Quel besoin d’habiller les murs, quand la vue emplit complètement l’espace ? La mer, à perte de vue, le Cap Canaille rougeoyant, le ciel tantôt bleu dur, tantôt rose orangé. On ne s’en lassera pas, de cette vision à tout moment changeante, de ce Soir Antique d’Alphonse Osbert, de cette lumière à la Maurice Denis.

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Concrètement, l’hôtel se déploie, un peu comme un paquebot, tout en longueur. L’agence Kappel, dirigée par l’architecte Monica Kappel, y a brillamment ravivé l’âme Art Déco (remise au goût du jour) de ce qui fut une maison de villégiature puis un hôtel dès les années 1920. Chambres deluxe, prestige, exclusives, suites, SPA Le Tigre, restaurant et bar… Question confort, on ne sera pas mal reçu.

Le clou du spectacle permanent, on l’a compris, c’est bien sûr cette immersion totale (et complètement irréelle) dans la nature environnante. C’est la force de l’architecture des lieux qui vous plonge véritablement entre pins parasols, roche lumineuse et mers profondes. Où que l’on se tienne, à l’intérieur comme à l’extérieur, la vue vous envahit. Travers de Parisiens habitués au vis-à-vis haussmannien ?

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Côté bon vivant, le restaurant propose une carte plutôt classique, aux produits locaux bien sûr, et aux prix correspondant au standing de l’hôtel (entrées et desserts autour de 20€, plats autour de 30-50€, carte des des vins assez variée). Avec une vue pareille, on joue les grand-bourgeois et on se jette avec volupté sur le “homard bleu en velouté, gnocchis de betterave et premiers cèpes de la saison”.

On vous conseille aussi le loup de mer et le rouget de Méditerranée… Après, on n’a plus faim, on est un peu enivrés par le vin et par le si beau reflet de la lune dans la mer, juste à nos pieds. On a bien fait de s’arrêter au sorbet : le lendemain, le petit-déjeuner est gargantuesque (mention spéciale pour ces brioches à la fleur d’oranger dont on s’est presque rendu malade).

 

En contrebas des jardins de plantes grasses, au milieu des deux piscines (l’une, très radicale, splendide de mosaïques noir et vert irisé, rectangle graphique au bord du rocher, l’autre, toute en courbes, dans laquelle on se prendrait presque pour un modèle de Slim Aarons), l’accès direct à la mer rappelle, lui aussi, celui d’un bateau : une échelle plantée directement dans la roche, et l’eau brillante.

On aspirera bientôt de nouveau à sentir sur sa peau cette lumière du sud, blonde et inimitable, se souvenant de cette drôle de sensation d’être au début de l’automne, à la fin de l’été, entre deux eaux et entre deux temps. “Goûter, en regrettant l’été blanc et torride, de l’arrière-saison le rayon jaune et doux !” Baudelaire serait certainement resté un peu plus longtemps…

E.C

 

Mise à jour, le 30 juin 2021.

On n’y croyait pas, et pourtant : on a été déçus par les Roches Blanches. Cette année, elles se refont une beauté. Seul hic, elles ont pour cela décidé d’attendre la réouverture des hôtels et de la vie en général, post-crise-covid. Vous voici donc en immersion au « 5 étoiles en travaux », ambiance marteau-piqueur au petit-dej’ et une seule piscine sur les deux en fonction (sans avoir préalablement prévenu le client, bien sûr). A plus de 800 euros -premier tarif en cette saison- la nuit, autant vous dire que le visiteur grince des dents en sirotant son café. Mais c’est qu’il n’est pas au bout de ses peines… On nous affirmait il y a peu que si le luxe à la française existait encore, l’ultra-luxe, lui, avait quasiment disparu. Et c’est tout ce souci du détail, toute cette attention sans failles que l’on attend généralement du cinq étoiles. Or, le service, force est de le constater après quelques mésaventures, n’est pas à la hauteur.

Si vous comptiez vous consoler à table le soir-même, attendez d’abord que le nouveau chef Alexandre Auger (ex-Meurice !) récupère la bonne recette des vongole, sans quoi vous risquez de vous retrouver à croquer l’équivalent d’une plage de sable méditerranéenne, pour un prix qui, lui, ne s’oublie pas. Heureusement, la carte des vins, très cohérente, variée, mêlant valeurs sûres et découvertes, aura sauvé notre dîner (de même que la vue splendide et l’excellente compagnie). Ce qui nous amène à notre meilleur espoir : l’équipe de choc venue rétablir la situation : à sa tête, Aurélie Ponce (Crillon, Ritz Paris) a du pain sur la planche. Elle est soutenue par Gabriele Del Carlo, ex-chef sommelier du George V à Paris, et son équipe italienne. De quoi espérer une remise en forme prochaine.

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