Cet été, polo ou t-shirt ?

Style de vie

19JUIL. 2021

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Cet été, polo ou t-shirt ?

19 JUILLET . 2021

Écrit par La Rédaction

C’est le dilemme masculin par excellence. T-shit ou polo ? Les deux mon général. Oui mais, comment ? On vous rappelle les deux ou trois règles de base pour ne pas avoir l’air d’un touriste couleur homard à banane (bien qu’elle soit revenue à la mode) en goguette sur la côte.

Non, un t-shirt ou un polo ne sont pas simplement t-shirt ou polo. Pièces incontournables du vestiaire d’été masculin et féminin, elles se choisissent avec attention, varient d’effet selon leur matière et leur coupe et donc, de message. Souvenez-vous, que le dérapage arrive très vite avec les vêtements les plus simples ! Un t-shirt trop long et informe comme si vous sortiez de votre lit ? Non. Un polo bien rentré dans le pantalon ? Non plus. On vous en dit trois mots.

 

Le polo, oui mais en style Ivy League

Le polo, comme le t-shirt, ne se porte pas dans le pantalon, il reste plutôt près du corps mais n’est jamais trop moulant ni trop long. On le préfère uni, d’une couleur pas trop criarde, tirant à la limite sur un pastel (pas tous les pastels), un mastic, ou restant bien sage aux couleurs neutres (blanc, blanc cassé, bleu marine), bref : avec un petit côté WASP comme le fait si bien, depuis un demi-siècle, le polo Ralph Lauren.

Tout ce blanc ! Signe de richesse de par sa difficulté à entretenir, la couleur blanche fut ainsi naturellement attribuée aux tenues réservées à l’activité sportive que seuls les milieux aisés pouvaient pratiquer : les polos et pantalons pour jouer au tennis, la tenue d’escrime, le t-shirt pour l’athlétisme, la combinaison des mécaniciens et pilotes des sports automobiles… Le blanc est la couleur du départ, celle du support de la toile ou d’un mur avant que l’artiste ne s’exprime. Non, vous ne portez pas seulement du blanc… Mais une couleur pleine de symboles.

On ne militera jamais assez pour la présence du blanc dans la tenue masculine. Ses nuances off-white, selon le bon mot anglais, offrent toutes les possibilités : craie, mastic, calcaire, crème, vanille, lait, écru, ivoire, neige… Une non-couleur qui révèle la tenue, apporte un brin d’audace et illumine celui qui le porte. On le dit salissant. En vérité, le blanc s’embellit lorsqu’il prend les teintes de son environnement…

Été comme hiver, tel Tom Wolfe et son éternel costume off-white, notre vestiaire se doit de contenir quelques pièces blanches, intemporelles : un t-shirt, un polo, une chemise en Oxford avec un vrai col boutonné, une chemise à plastron pour son tuxedo, un jean blanc et usé, un peu tâché, à porter feu de plancher, un pantalon en flanelle crème. Pour la veste, on s’en passera… Sauf si vous étiez un vieil ami de feu Eddie Barclay ou avez hérité une veste de smoking crème d’un oncle vivant sous les tropiques !

Passons au choix du polo. Par pitié, lâchez ce col relevé que je ne saurais voir, à moins que ne vous appeliez Éric Cantona. Ne choisissez le polo qu’en piqué de coton ou en éponge façon James Bond et attention au pull sur les épaules, façon île de Ré ou La Baule. Bien sûr, vous éviterez les écussons et autres logos géants, sauf si vous jouez au polo en club. On l’achète où ? Chez Ralph Lauren aux Galeries Lafeyette, histoire d’être chic jusqu’au bout des manches. Oui, on acquiert notre stock de polos estivaux au grand magasin parisien par excellence (le plus ancien toujours existant, s’il vous plaît), l’icône des dômes haussmanniens, la crème de la crème de la foule en fièvre d’achats avant de prendre l’air, seul (en polo), cet été.

 

Le style Ivy League

Le style Ivy naît aux Etats-Unis avec les étudiants universitaires. Jetez un œil au documentaire Very Ralph retraçant les cinquante ans de carrière de Ralph Lauren. Entre images d’archives et plongée dans le travail de ses collections, c’est la découverte fascinante d’un homme visionnaire qui n’a jamais changé son style unique, celui de l’Amérique magnifiée, celle du cinéma, devenu une signature mondiale reconnaissable entre mille. Une vraie Love story. Oui, comme le film, qui en reprend parfaitement les codes. L’Ivy Look, on le retrouve aussi dans Le Lauréat, mythique film aux allures chic hollywoodien, notamment avec cette belle veste corduroy moutarde associée à un polo marine et un jean : la rigueur des pièces classiques de l’Ivy League et la décontraction de l’association moderne de la veste et du polo.

 

Le polo, typiquement… français ?

Parlons-en, du polo, justement. Cocorico ! Il naît après la Grande Guerre sur les courts de tennis. Jusqu’aux années 1920, les joueurs portaient l’uniforme blanc (une exigence toujours encore en vigueur à Wimbledon). Un habit composé d’un pantalon à pinces, d’une paire de « tennis » en toile blanche, d’une chemise à manches longues, d’un pull col V en laine à ses couleurs et d’un blazer. Tous les joueurs doivent tacitement accepter cette formalité. Mais il y a quelqu’un que cela dérange. C’est René Lacoste, bien sûr. Car pour celui qu’on surnomme déjà Le Crocodile (ou L’Alligator), la tenue n’est pas du meilleur confort. Aidé de l’industriel polytechnicien André Gillier – à qui l’on devait déjà le slip kangourou – les deux hommes décident alors de développer et de créer un vêtement plus adapté aux mouvements du tennis : le polo.

La « chemise » n’est pas encore appelée Polo mais elle en a déjà toute l’anatomie. Le vêtement est coupé dans du piqué de coton importé de Jersey (île anglo-normande spécialisée dans la bonneterie ou tricotage qui équipait dès la fin du XIXème les joueurs de Polo, d’où son nom) bien plus confortable et élastique que la trame des chemises portées jusqu’alors. Son col, sans pied, permet plus d’aisance au niveau du cou. Les manches sont courtes, terminées par du bord cote. Une patte de boutonnage accueille quant à elle deux ou trois boutons. Enfin, le pan arrière est légèrement plus long pour éviter que le polo sorte quand il est porté rentré. De nos jours, on l’aime autant chez Ralph Lauren (la collection des polos de Polo est inaugurée en 1972), où il est devenu l’un des emblèmes du style américano-chic, avec une référence très claire au polo (le jeu, pas le vêtement, vous suivez ?) On en profite pour citer l’empereur américain lui-même : « le joueur de polo représente une quête aspirationnelle ». Un petit côté gentlemen’s club à l’anglo-saxonne qui nous fait varier les plaisirs et les maisons.

Façon « été en Méditerranée », on s’inspire du style de Jude Law dans Le Talentueux Mr Ripley, tout en polo de maille ou de mérinos, avec le col légèrement pointu et manches courtes. L’objectif était de créer une garde-robe flamboyante comme son personnage, un style italien de bord de mer, très désinvolte et léger à base de polo en maille, pantalon blanc large mais aussi de costumes et cravates pour sortir dans les clubs de jazz.

Dans le film, le polo se boutonne comme une chemise, la maille est plus ajourée et il peut être de plusieurs couleurs. Un vêtement typique des années 50-60, symbole de la Riviera que la maison Scott Fraser a reproduit à l’identique du film ! Assorti à votre pantalon en lin blanc, vous pourrez vous rendre au terrain de pétanque avec style.

 

Le t-shirt, épais sinon rien

Vous l’aviez oublié ? Il est pourtant indispensable dans une garde-robe. Cette pièce issue du monde militaire se doit d’avoir une place méritée au Panthéon du style masculin au même titre qu’un bon jean, un beau polo évidemment, ou une intemporelle paire de mocassins.

Le t-shirt accepte la poche poitrine et les couleurs (même s’il n’est jamais aussi beau que bien épais et blanc), ne jure que par le jersey de coton, peut devenir un support publicitaire (à vos risques et périls, privilégiez dans ce cas de l’authentique vintage), devient suicidaire lorsqu’il arbore un col en V. Attention : rond ne veut pas dire serré. Ajusté ne veut pas dire moulant (on laisse ça aux culturistes).

Avant toute chose, préférez un t-shirt à manches courtes. On parle de celui venu de la Navy : col rond un peu évasé, manches courtes s’arrêtant à mi-biceps, coupe droite. Et c’est tout.

Tout ça vous rappelle quelque chose ? Le t-shirt porté par Marlon Brando dans Un Tramway Nommé Désir ! Ou par James Dean, Ralph Lauren, Paul Newman, Steve McQueen… Bref, des hommes qui respirent l’American way of life et l’Ivy look.

Bien sûr, le fin mot de l’histoire, c’est de ne jamais oublier qu’un bon t-shirt, c’est celui que vous avez beaucoup porté et usé – comme un jean. Il sera toujours plus beau fatigué que sorti de son emballage bien plié…

Nous, on aime les classiques (Ralph, toujours, uni, chic en couleur pastel) mais aussi les plus confidentiels, comme See Fan. Mesdames, polo, t-shirt ou même chemise, ajouterions-nous, une seule règle : servez-vous dans le dressing de monsieur, il n’y a que ça de vrai. Tant que vous y êtes, aspergez-vous d’un peu d’eau de Cologne. C’est bien l’été.

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