En balade pour une escapade dans la Vallée et les châteaux de la Loire,

Nos bonnes adresses très hardies

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23SEPT. 2022

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En balade pour une escapade dans la Vallée et les châteaux de la Loire

Nos bonnes adresses très hardies

23 SEPTEMBRE . 2022

Écrit par Grégoire Boulant

Sur un coup de tête, on prolonge l’été par une échappée nature dans la Vallée de Loire, à moins de deux heures de Paris, porte à porte. Nous avons concocté pour vous un séjour fidèle à nos piliers hardis : bonnes adresses comprenant bonne chère et bon lit. Virée épicurienne en deux lieux testés et approuvés, pour bien manger et bien dormir à deux pas des Châteaux de la Loire.

BIEN MANGER : LA CABANE À MATELOT 

Impossible de sillonner la Touraine et de partir pour une escapade dans la Loire sans faire étape à Bréhémont, petit bourg posé en bord de Loire à quelques kilomètres de la ville de Tours. On est venu ici découvrir l’adresse d’Ambroise Voreux, passé par les fourneaux des Prés d’Eugénie dans les Landes, un ancien candidat de Top Chef, déchu du concours après six semaines de compétition (alors que beaucoup misaient secrètement sur lui pour une place en finale). Il avait marqué cette dernière saison par sa créativité, son travail du poisson, son engagement pour une pêche durable, entre autres, et un style toujours bien travaillé (miki vissé sur la tête et pantalons à motifs). 

Un chef engagé donc, et fidèle au territoire où il a posé valises et casseroles, il y a plusieurs années. Un chef qui n’a (pour le moment) pas cédé aux sirènes d’une ouverture d’une table tendance à Paris ou d’un pop-up sur la Côte d’Azur. Avec son associé, Romain Gadais, pêcheur et ancien chercheur en écologie, il semble être bien installé ici à Bréhémont et déterminé à faire fleurir cette belle affaire, à taille humaine. L’histoire raconte que c’est après un stage à la pêche durant ses études aux côtés de Romain, qu’Ambroise a ensuite investi les fourneaux, sans les quitter depuis.

À la Cabane à Matelot : Romain pêche et Ambroise cuisine. La Loire s’impose comme un fil conducteur à leur aventure, un trait d’union entre tout ce qu’ils proposent : restauration, conserverie de poissons (car Romain est également “artisan transformateur”), cours de cuisine, balades en bateau sur La Loire, initiation à la pêche durable… 

Au restaurant, le menu est donc prescrit et dicté par la pêche locale (non du jour puisque l’on apprend que le poisson est conservé sous glace, meilleur à être consommé le lendemain). Ce soir-là : terrasse comble, soleil tapant et vue sur Loire. Et un menu en six séquences bien orchestré. On se souvient entre autres de deux entrées magistrales : silure émietté aux herbes du jardin, cornichons, blini au levain, melon grillé, tuile et fleurs de bourrache.

Ça croque, ça craque, ça fond, ça étonne, ça détonne. Sans conteste, le plus gros coup de cœur du dîner. Un plat délicieux et surprenant qui honore le silure, ce poisson d’eau douce redouté, et qui souvenez-vous nous avait déjà laissés bouche-bée lors d’un weekend en Alsace à l’Alchémille, le restaurant de Jérome Jaegle. Puis, la tomate : crue et confite à l’huile d’alose (un poisson migrateur remontant les fleuves côtiers, présent dans les eaux de Loire), pesto aux escargots d’Anjou. Frais, gourmand, réconfortant. Deux belles réussites arrosées par un un verre de Sec Symbole, un chenin ciselé élevé sur lies d’un vignoble bio avide de jeux de mots (Domaine du Sot de l’Ange), installé du côté d’Azay-le-Rideau, à 7 kilomètres de là. 

Autre jolie surprise, ce dessert autour du champignon : financier au shiitaké, praliné de pleurote, diplomate au miso, glace aux feuilles de combava. Assisté d’un rosé demi-sec, rond et gourmand, issu d’un cépage rare et oublié : le parisienne, proche du Gamay. 

Au final, on est ravis, tout comme cette sexagénaire néophyte croisée en caisse, conquise mais avouant au chef avoir été “un peu angoissée” à l’idée de tester cette cuisine “pour elle, expérimentale”. Alors en attendant notre tour, on rit. Puis chanceux hardis, on file, accompagnés du chef et du pêcheur, visiter les coulisses du restaurant. A la volée, sans trop dévoiler : le fumoir où s’agglutinent silures et mulets, l’atelier de transformation, le levain (oui oui, Ambroise, jusqu’au boutiste, fait son propre pain), les mikis, le potager, les poules… 

 

BIEN DORMIR : LE DOMAINE DU VAL SAUVAGE.

À quinze minutes top chrono en voiture du restaurant (ou trente à vélo pour les plus athlètes), cap sur le Domaine du Val Sauvage, un refuge tout à fait parfait pour compléter l’expérience gastronomique vécue à Bréhémont. 

Redonner toute sa superbe à une propriété ligérienne exceptionnelle de vingt-cinq hectares : c’est le pari un peu fou que se sont lancés Caroline et Vincent. Au cœur du Domaine, une maison de maître au sein de laquelle des chambres d’hôte viennent se nicher au dernier étage. Après un an et demi de travaux, le couple de reconvertis ouvre son domaine au grand public et lève le voile sur son havre de paix. Idéal point de chute pour notre escapade dans la Loire

Ils révèlent récemment leur première suite, abritée sous les toits. Suivront trois autres chambres encore en rénovation, sans doute pour l’hiver. Puis avec le temps, la réhabilitation d’un somptueux corps de ferme, des chambres troglodytes et peut-être des lodges en forêt… Bref, des perspectives de développement invraisemblables, un incroyable champ des possibles, pour un lieu qui pourra s’inscrire naturellement comme un repaire de choix, point de départ idéal lors d’un circuit pour visiter les châteaux de la Loire alentour. 

Caroline et Vincent se démènent (ils s’occupent eux-mêmes vaillamment de l’ensemble des rénovations) pour offrir à leurs hôtes un accueil et un confort parfaits, dans des cocons bien pensés. Finitions au cordeau, décor épuré et soigné, utilisation du bois de la forêt, partenariats avec la scierie locale… Tout cela s’inscrit dans une démarche éco-responsable plus globale. Et pour des envies de télétravail au vert, sachez que la fibre a bien été testée par nos soins lors d’une matinée de réunionite aiguë. 

Leur première chambre (celle où nous avons séjourné, donc) tient la promesse d’une nuit face au ciel, les quatre grandes fenêtres au-dessus du lit nous propulsant un peu plus près des étoiles (à l’abri des colères du vent). On s’y sent bien, vraiment. La sécheresse à son paroxysme dans l’Hexagone lors de notre passage nous dissuadera de succomber à la tentation du bain, pourtant enchanteur. Nous nous consolons avec cette grande douche ouverte sur l’extérieur. Un appel de la forêt. La forêt, parlons-en : un itinéraire tout tracé au départ de la bâtisse est indiqué pour arpenter le domaine. Immersion garantie – cure de bon air et de chlorophylle entre forêt, champs, prés et étang… 

Au petit matin, le soleil levant aura pour seul objectif de nous extirper de notre lit douillet aux draps rêvés en gaze de coton. Et de nous orienter gentiment vers le petit-déjeuner. Ce dernier, servi tout près de la piscine, est royal, à faire pâlir les établissements multi-étoilés, le fruit de près de “six mois de tests pour offrir le meilleur à nos clients”. Un excellent jus de pomme en provenance d’Azay-le-Rideau ; des confitures de la Maison Perrotte, mitonnées dans la Région par un chef cuisinier de fruits (évitez de parler de confiturier…) ; du bon pain frais ; des gâteaux, un granola et des briochettes bien joufflues, le tout maison, à se damner (souvenir ému pour le cake au citron ultra-moelleux) ; des fruits frais de saison du marché (en attendant le verger en construction dans le domaine)… Côté salé, à la demande : œuf à la coque, charcuterie et fromages de chèvre de Sainte-Maure-de-Touraine. Un régal. 

On comprend à notre regretté départ pourquoi Caroline et Vincent sont tombés sous le charme du lieu, dès leur première visite, “en plein décembre, avec bottes et par mauvais temps” nous racontent-ils, le sourire aux lèvres. C’est à partir d’octobre que “le lieu revêt ses habits d’automne avec ses infinis tapis de feuilles. La lumière est unique, les couleurs sont incroyables.” nous glisse Caroline au moment des adieux. Ou plutôt des au revoir. Car le rendez-vous est pris. 

 

G.B


Domaine du Val Sauvage
Chemin Des Archers, 37130 Langeais
Chambres à partir de 112€

La Cabane à Matelot
9 Avenue du 11 Novembre, 37130 Bréhémont
Menus à partir de 60€

 

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Voyage en terre ligérienne

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