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Week-ends d’automne : 5 échappées où se faire chouchouter… jusque dans l’assiette
17 OCTOBRE . 2025
L’automne s’installe, et avec lui l’envie de faire une pause, de se faire chouchouter aussi bien côté hôtel qu’à table. Dormir dans de beaux draps et savourer un menu pensé avec soin. De la Provence à la Bretagne, en passant par la Suisse ou même à moins d’une heure de Paris, voici notre sélection d’hôtels où il fait bon s’attarder, se prélasser, s’attabler… et n’avoir que quelques pas à faire avant de retrouver un lit douillet.
Vue sur le Lac Léman, du Beau-Rivage Palace © Mathieu Bonnevie
Capelongue, le fantasme provençal version lumière d’automne
Quand le soleil se fait timide, pourquoi ne pas filer là où il joue les prolongations ? L’hôtel en Provence Capelongue, à Bonnieux, à seulement quelques kilomètres de l’Isle-sur-la-Sorgue, Gordes ou encore Lacoste, s’impose comme le refuge parfait pour en profiter. Le domaine, vaste mais à taille humaine, est signé du duo d’architectes Jaune et ASL. On y découvre une Provence réinterprétée : rotin, teintes chaudes, cyprès, oliviers, figuiers… tout y est, mais avec cette simplicité qui rend les lieux profondément accueillants.
L’hôtel en Provence, Capelongue © Mathieu Bonnevie
Cours de cuisine, yoga, pilates, footing au lever du soleil, pétanque ou apéritifs provençaux… Capelongue propose mille et une façons de profiter de la douceur de l’automne. Les amateurs de détente ne sont pas en reste avec le spa : bain romain, hammam, cryothérapie pour les plus courageux, ou encore un espace fitness. Les deux piscines extérieures de l‘hôtel en Provence invitent à la baignade selon l’humeur : un couloir de nage d’un côté, la piscine historique de l’autre, lovée entre les cyprès et baignée de soleil.
La piscine de l’hôtel © Mathieu Bonnevie
Et la table ? Deux restaurants de la région, deux expériences complémentaires, et très honnêtement, on vous conseille de ne pas choisir. Faites les deux.
D’abord, La Bastide, le restaurant étoilé et gastronomique du domaine. Aux commandes, Noël Bérard, chef étoilé depuis 2022, compose une cuisine provençale d’une justesse remarquable, à la fois raffinée et profondément ancrée dans le terroir. Deux menus dégustation sont proposés, dont l’un végétal. Tous deux s’appuient sur les saisons, les herbes, les légumes, les huiles d’olive, les fruits, les fromages de chèvre (pas une trace de vache à l’horizon : on est bien dans le Luberon !). Mention spéciale pour les accords, qu’ils soient avec ou sans alcool, et pour la longue sélection de pastis, aussi locale que réjouissante.
Le restaurant La Bastide, dans l’hôtel Capelongue © Mathieu Bonnevie
Et puis, il y a La Bergerie, le restaurant plus décontracté, qu’on aurait tort de considérer comme secondaire. Au centre de la salle, une cheminée monumentale autour de laquelle tout s’organise : les viandes maturées et les poissons y sont grillés à la flamme, dans une ambiance chaleureuse et conviviale.
Capelongue se savoure aussi quand le ciel est plus doux, les couchers de soleil plus longs et le calme encore plus enveloppant.
Hôtel Capelongue
57 clés, à partir de 568 euros
550, Chemin des Cabanes 84480 Bonnieux
Les Maisons de Bricourt, en pleine mer, chez les Roellinger.
À quelques kilomètres de Saint-Malo, entre ciel et mer, les Maisons de Bricourt incarnent une certaine idée de la Bretagne poétique et sauvage. Une fois qu’on y a goûté, on ne cesse d’y revenir.
En initié, on vous glisse une recommandation : installez-vous à La Ferme du Vent, pour vivre une expérience hors du temps. Rien que six Kleds, tournés vers la baie du Mont-Saint-Michel, sans wifi ni télévision, mais avec une vue imprenable.
La Ferme du Vent © Mathieu Bonnevie
Les détails ici ne sont pas pensés pour impressionner, mais pour toucher juste. Dans l’hôtel de Bretagne, un feu de bois qu’on allume en fin de journée, une double baignoire pour les soirs d’automne, et puis ce geste délicat au moment du service de couverture : un origami glissé sur l’oreiller, accompagné d’un poème et d’une herbe aromatique fraîchement cueillie. Au petit matin, le petit-déjeuner est apporté dans votre Kled, crêpes bretonnes, huîtres de Cancale, beurre de Madame, yaourt aux épices, charcuterie, fromages locaux… Un petit-déjeuner de roi, sans voisin bruyant, à savourer pieds nus face à la mer.
Le délicieux petit-déjeuner de l’hôtel © Mathieu Bonnevie
Et puis, au bout du champ, le Château Richeux abrite le restaurant triplement étoilé Le Coquillage. Hugo Roellinger, sacré Chef de l’année 2025, orchestre une cuisine marine, végétale, sans viande, pleine de souffle et d’humilité. À table, les intitulés du menu Au gré du vent et de la lune sonnent comme des fragments de poésie : Bronzette, Eau claire, Regarde le soleil… Les assiettes, elles, racontent la mer, le potager, et les épices que son père Olivier a fait rayonner à travers le monde.
Le restaurant est divisé en plusieurs pièces toutes en bois ouvertes sur la mer, les baies vitrées deviennent des hublots. S’attabler au Coquillage, c’est comme embarquer pour un long voyage immobile, où chaque plat est une escale. Et tout s’aligne.
Une chambre de la Ferme du Vent © Mathieu Bonnevie
Maisons de Bricourt
12 chambres, à partir de 290 euros
Le Buot – 35350 Saint-Méloir-des-Ondes
Beau-Rivage Palace, L’hôtel mythique au bord du Lac Léman
Niché dans un parc de quatre hectares, le Beau-Rivage Palace se déploie entre le Lac Léman et les Alpes en toile de fond, idéal pour un week-end en Suisse. Ici, on vient chercher le calme à 5 minutes du centre de Lausanne.
Le Beau Rivage Palace en Suisse © Mathieu Bonnevie
Depuis 1861, les grands noms s’y succèdent, Coco Chanel, Charlie Chaplin, Nelson Mandela, Tina Turner pour ne citer qu’eux, mais l’aura du lieu ne tient pas qu’à son passé. Le service est d’une justesse exceptionnelle : attentif, fluide, toujours là sans jamais se montrer trop.
Les chambres reprennent les tons de la nature environnante : le bleu du Léman, le vert pâle des feuillages. Marbre dans la salle de bain, moquette épaisse, lustres en verre de Murano, literie ultra moelleuse… Ici, tout est pensé pour envelopper. Et si l’on vient aussi pour se reposer, on serait bien avisé de faire un tour au spa Guerlain. Plus de 1 500 m² dédiés au bien-être. De quoi s’offrir une vraie parenthèse.
Chambre, Beau-Rivage Palace © Mathieu Bonnevie
Et puis il y a la table. Celle d’Anne-Sophie Pic, cheffe la plus étoilée au monde, qui a fait du Beau-Rivage Palace une de ses résidences culinaires les plus inspirées. Le restaurant a rouvert en septembre 2024 dans un décor repensé par Tristan Auer : lumière douce, lignes sobres, et cette sensation d’entrer dans un cocon feutré, tourné vers le lac.
Le restaurant de l’hôtel © Mathieu Bonnevie
Dans l’assiette, la cuisine se réinvente tout en restant fidèle à l’essentiel : l’émotion. Berlingots signature réinterprétés à la fondue suisse, accords pointus, y compris sans alcool, avec un Rivella revisité, le soda suisse traditionnel, et un subtil hommage au terroir suisse, des poissons du lac aux herbes alpines. Un menu en contrastes dans lequel on retrouve la finesse et la justesse d’Anne-Sophie Pic. Une expérience qui touche juste, à la croisée de la nature suisse et de la virtuosité française.
Les Berlingots © Mathieu Bonnevie
Beau-Rivage Palace
168 clés, à partir de 554 euros
Chem. de Beau-Rivage 21, 1006 Lausanne, Suisse
Et si on doublait les plaisirs ? Lausanne Palace : L’effervescence du centre, l’excellence à table.
Après la quiétude du Beau-Rivage, on file quelques rues plus haut, au Lausanne Palace. Ici, l’énergie du centre-ville se mêle au raffinement d’un hôtel historique, abritant l’élégante Table du Lausanne Palace. En cuisine, Franck Pelux (ex-« Top Chef », passé par le 2 étoiles Le Crocodile à Strasbourg), signe une partition audacieuse et précise. En salle, sa complice Sarah Benahmed élève le service au rang d’art. Le Guide Michelin ne s’y est pas trompé : il lui a remis cette année son Service Award, pour la deuxième fois de sa carrière. Un duo qui fonctionne à merveille, pour une expérience aussi fluide que mémorable.
Lausanne Palace © Mathieu Bonnevie
Lausanne Palace
144 clés, à partir de 365 euros
Rue du Grand-Chêne 7/9, 1003 Lausanne, Suisse
Le Doyenné, la ferme-auberge à 30 minutes de Paris
Voilà trois ans que Le Doyenné fait parler de lui. Et pas qu’un peu : critiques élogieuses, bouche-à-oreille convaincu, réservations complètes des semaines à l’avance. On pourrait se méfier de ces adresses où l’unanimité frôle parfois l’excès. Et puis on y va, et on ressort conquis.
L’hôtel le Doyenne © Mathieu Bonnevie
On vient ici avant tout pour la table. Les chefs australiens James Henry et Shaun Kelly orchestrent une cuisine nourrie par le potager du domaine. Autour de l’auberge, le potager fournit plus de 80% des fruits et légumes cuisinés. On est invité à traverser les serres, à flâner entre les allées, à observer les dernières cueillettes pour le service.
De bons repas réconfortants au restaurant de l’hôtel © Mathieu Bonnevie
La salle à manger, installée dans une ancienne grange à la charpente vertigineuse, est baignée de lumière, par les grandes baies vitrées, on aperçoit le potager ; par la cuisine ouverte, le feu de bois.
La salle à manger de l’hôtel © Mathieu Bonnevie
Le menu carte blanche suit ce que la terre donne : les assiettes sont végétales, vivantes, audacieuses, et toujours lisibles. Un assortiment de crudités parfaitement assaisonnées, une salade de légumes aux herbes, une lotte fondante au beurre d’aspérule, une viande maturée fumée aux girolles, une mousse au yaourt parfumée au fenouil… Tout est juste, sans surcharge, guidées par la saison, le produit.
Et pour prolonger l’expérience, quelques chambres seulement, réservées aux clients du restaurant. Elles ont tout du refuge champêtre par excellence : tomettes anciennes, parquet, robinetterie vintage, mobilier chiné, grandes fenêtres ouvertes sur le jardin. Un charme simple, comme à la maison… en mieux. Le lendemain matin, le petit-déjeuner tient ses promesses : confitures maison, beurre local, pain au levain, loin des buffets standardisés, et bien plus réjouissant. Une parenthèse totale pour un week-end à 30 minutes de Paris, pensée dans les moindres détails.
Le Doyenné
11 chambres, à partir de 265 euros
5 Rue Saint-Antoine, 91770 Saint-Vrain