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Les meilleurs adresses pour découvrir Saint-Émilion
04 JUILLET . 2025
Entre pierres blondes, vignes à perte de vue et caves centenaires, Saint-Émilion offre bien plus qu’un simple pèlerinage œnologique. Ce village classé regorge d’adresses où l’art de vivre bordelais s’exprime avec justesse : tables étoilées, glaciers confidentiels, bistrots de terroir ou haltes sucrées à l’ombre d’un cloître. Voici les lieux à ne pas manquer pour goûter, au sens propre comme au figuré, à l’âme de Saint-Émilion.
Louer une suite à Saint Émilion © alexandrine_ar
Dormir au pied des vignes : l’Hôtel de Pavie, cocon de charme au sommet du village
Niché au sommet du village de Saint-Émilion, entre pierres blondes et rangs de vignes à perte de vue, l’Hôtel de Pavie occupe sans doute l’un des plus beaux belvédères de la région. Impossible de manquer cette demeure discrète et distinguée qui semble veiller sur le patrimoine viticole environnant. À la fois hôtel Relais & Châteaux et maison de cœur, elle raconte avant tout une histoire de fidélité : celle d’une famille, les Perse, et de leurs équipes, fidèles depuis cinq, dix, parfois quinze ans. Et cela se ressent dans chaque détail.
L’hôtel à Saint-Émilion se déploie en trois maisons : le Logis, l’ancienne annexe du couvent des Cordeliers au charme monastique ; la Maison des Suites, plus contemporaine, nichée dans les vignes ; et la Maison de l’Artiste, à deux pas, où le mobilier design dialogue avec des œuvres choisies. Trois ambiances, une seule philosophie : offrir un cocon paisible, raffiné mais loin d’être ostentatoire. Le genre de lieu où l’on murmure volontiers « on se sent comme à la maison », sans jamais perdre de vue que l’on séjourne dans un écrin d’exception.
Réserver une suite à l’Hôtel de Pavie © _sovignon_
Dans les chambres, la lumière du Sud-Ouest caresse les matières nobles et les volumes sereins. Certaines baignoires sont tournées vers les vignes, comme un rappel doux et constant du terroir alentour. Car ici, impossible d’oublier où l’on est : à Saint-Émilion, village classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mondialement connu pour ses grands crus, mais dont l’âme dépasse largement la seule question du vin. Il y a dans ses ruelles, son clocher et ses pierres une douceur de vivre rare, presque confidentielle.
En séjournant à cet hôtel 5 étoiles, les hôtes accèdent à des expériences exclusives : visites privées du chai et des caves, rencontres avec les équipes du Château Pavie, découvertes immersives du vignoble. Autant de privilèges qui prolongent l’esprit de famille et de transmission cher à la maison.
Réserver une suite à l’Hôtel de Pavie © _sovignon_
Hôtel de Pavie
24 clés, prix à partir de 385 euros la nuit
5 Pl. du Clocher, 33330 Saint-Émilion
Voir Saint-Émilion d’en haut depuis la Tour du Roy
Édifiée en 1237, probablement sous l’autorité du roi d’Angleterre, la Tour du Roy est l’un des rares donjons romans encore debout en Gironde. On y grimpe pour son histoire, mais surtout pour la vue imprenable sur les toits du village et les vignes alentours. Depuis ses 32 mètres de haut, on embrasse d’un seul regard tout le paysage viticole de Saint-Émilion.
La Tour du Roy, face à l’hôtel de Pavie © _sovignon_
Dîner d’exception : à la Table de Pavie, le végétal comme terrain d’émotion
Deux étoiles au Guide Michelin et une promesse tenue : celle d’un voyage gastronomique singulier, façonné par l’exigence du chef Yannick Alléno. À la Table de Pavie, on pénètre dans l’univers d’un grand nom de la cuisine française, mais ce n’est pas un simple dîner qui s’annonce — c’est un récit en plusieurs temps, un crescendo parfaitement orchestré autour du végétal et du terroir pour une escapade gourmande dans le bordelais.
Goûter à la cuisine de Yannick Alléno à la Table de Pavie © DR
Pas de carte figée ici, mais un menu pensé comme une partition : chaque plat s’emboîte, répond au précédent, annonce le suivant. Ce nouveau chapitre culinaire, fruit de plus de huit mois de réflexion, ne s’est pas écrit seul. Il est le résultat d’un travail collaboratif d’orfèvre entre cuisiniers, vignerons, producteurs, maraîchers et sommeliers. Le point de départ ? La vigne. Comprendre le vin pour mieux dialoguer avec lui, décomposer les arômes pour mieux les faire résonner en cuisine. Puis vient la terre, les légumes, les herbes, les textures… et cette recherche quasi scientifique du goût juste.
Les assiettes sont autant d’explorations : pamplemousse et gelée d’œuf, tatin de navet et feuilleté au cacao, champignons bruns et orties sauvages, artichaut poivrade en lasagne de riz… Chaque bouchée, subtilement exécutée, rend hommage au potager de la maison, cultivé pour le restaurant gastronomique avec la même minutie que les vignes du Château Pavie voisin.
Le domaine de Pavie © _sovignon_
Et que dire des accords mets-vins ? Épatants, déroutants parfois, toujours pertinents. Un Saint-Émilion Grand Cru 2017 Arômes de Pavie pour faire vibrer un jus corsé. Un Vouvray Nectar 2018 en robe finale, qui tapisse la langue avec la douceur d’un bonbon pour accompagner un dessert audacieux autour du champignon et de l’ortie. L’expérience tutoie l’excellence.
La Table de Pavie
5 Pl. du Clocher, 33330 Saint-Émilion
Faire fondre les gourmands : Le Glacier des Vignobles, la crème du savoir-faire sucré
Il a longtemps œuvré dans l’ombre des grandes maisons. À la Table de Pavie, Sébastien Nabaile signait les desserts deux étoiles, ajustait les textures, travaillait les arômes au millimètre. Aujourd’hui, il a troqué la haute gastronomie pour un autre terrain de jeu, plus libre, plus instinctif, mais tout aussi exigeant : la glace artisanale.
Le Glacier des Vignobles à Saint-Émilion
Au cœur de Saint-Émilion, Le Glacier des Vignobles ne désemplit pas. Cône en main, touristes et habitués se pressent devant la vitrine givrée. Il faut dire que l’adresse a de quoi séduire : ici, la glace devient un art à part entière. Un plaisir universel, certes, mais revisité avec la rigueur du pâtissier et la créativité d’un chef libéré des carcans.
Chaque semaine, une nouvelle sélection de parfums, en phase avec les saisons et les récoltes du potager maison. Les classiques — pistache, vanille, chocolat — côtoient des propositions audacieuses : framboise et poivron grillé, avocat en lieu et place de la crème, petit pois en sorbet à base d’écorce, maïs grillé façon BBQ… Le tout dans une micro-production tournée vers la fraîcheur, l’intensité et la texture de glace parfaite.
Goûter au sorbet melon au © glacierdesvignobles
Sébastien n’est pas avare de conseils. Il fait goûter, explique, oriente. Et on se surprend à hésiter longuement tant chaque parfum raconte une histoire. Beaucoup sont même directement issus du domaine Pavie : miel des ruches, huile d’olive de la famille Perse, fruits et légumes du potager. Une approche locavore, en circuit-court, cohérente et profondément gourmande.
Le Glacier des Vignobles, c’est aussi l’un des rares lieux du centre à offrir une parenthèse douce en journée : on s’y arrête pour un café, une pâtisserie maison, un pain suisse croustillant, un macaron de Saint-Émilion à glisser dans sa valise. Une adresse à la fois modeste et précieuse, où l’excellence se cache derrière chaque cuillerée.
Le Glacier des Vignobles
3 Rue du Clocher, 33330 Saint Emilion
Remonter le temps au cloître de la collégiale
Juste derrière les terrasses animées et les ruelles pentues, une parenthèse de calme. Dominant le village, l’église collégiale de Saint-Émilion impressionne par sa silhouette austère et son histoire millénaire. Construite à partir du XIIe siècle par les chanoines augustins, elle mêle les styles roman et gothique dans un ensemble à la fois sobre et imposant. Mais c’est en franchissant le portail que l’on accède à sa partie la plus émouvante : le cloître. Quatre galeries en pierre dorée, un jardin silencieux, des arcs sculptés qui filtrent la lumière…. Une visite apaisante, ou aller chercher du calme et un peu de fraicheur.
Rencontrer un grand cru
À Saint-Émilion, certains noms résonnent comme des légendes. Pavie en fait partie. Mais derrière l’étiquette prestigieuse et la mention rare de Premier Grand Cru Classé A, c’est avant tout une histoire de passion partagée. Celle de Chantal et Gérard Perse, un couple de bâtisseurs amoureux du vin et des projets d’envergure, qui ont repris les rênes du domaine en 1998 avec une ambition claire : révéler l’excellence de ce terroir mythique.
Déjà classé au moment du rachat, le Château Pavie franchit, en 2012, un cap symbolique en accédant au sommet de la hiérarchie viticole de Saint-Émilion – un privilège que seule une poignée de domaines peuvent revendiquer. Avec ses 40 hectares d’un seul tenant, l’un des plus vastes du territoire, Pavie cultive la précision, la patience et l’exigence, millésime après millésime.
Le domaine de Pavie fait son vin © _sovignon_
Mais ici, pas de visites à la volée ni de boutique pour touristes pressés. L’expérience se mérite, se prépare, et surtout se vit comme une rencontre rare. À Pavie, chaque visite est privée, confidentielle, pensée comme une immersion sur mesure. Un moment suspendu, en tête-à-tête avec le chai, les barriques et les grandes années du domaine. On vous interroge sur vos goûts, votre rapport au vin, vos envies. On vous ouvre les portes des coulisses, parfois même des cuvées de légende. Et si le cœur vous en dit, un pique-nique entre vignes et ciel est tout à fait envisageable, tout comme un atelier d’assemblage pour comprendre, verre en main, l’art de marier les cépages.
Casser la croûte entre deux caves : L’Envers du Décor, le bistrot de confiance
À l’entrée du village, au milieu des caves à vin et des ruelles pavées, L’Envers du Décor tient bon, comme une maison de confiance. À première vue, l’intérieur semble classique, presque discret. Mais c’est en franchissant la cour que la magie opère : une terrasse paisible, entre les pierres blondes du cloître et les arcades de la collégiale de Saint-Émilion, ombragée par quelques parasols. L’endroit idéal pour un déjeuner ensoleillé, entre deux dégustations.
La terrasse de © l’Envers du Décor
Dans l’assiette, le ton est donné : foie gras de canard, fraises et rhubarbe, tartare de veau aux huiles fines, épaule d’agneau confite, filet de bœuf parfaitement saisi… Des plats de terroir, généreux et sans fioriture, portés par une très belle qualité de produits. La cuisine française est célébrée dans ce restaurant avec justesse, et une touche bistronomique qui en rehausse les contours sans jamais les trahir.
L’envers du Décor © jeanne2598gl
Ce bistrot chic ne triche pas. Il applique à la lettre les codes de la maison mère — la Table de Pavie, voisine et étoilée — mais dans un registre plus libre, plus décontracté. Même exigence dans la sélection des produits, même soin du détail, mais avec un supplément d’âme : celui d’un lieu où l’on vient autant pour bien manger que pour passer un bon moment. Le service, efficace et souriant, renforce cette sensation de légèreté maîtrisée.
L’Envers du Décor
11 Rue du Clocher, 33330 Saint-Émilion
S’enfoncer dans la roche d’une église monolithe
Creusée entièrement dans le calcaire entre 1100 et 1150, l’église monolithe de Saint-Émilion n’a pas été bâtie pierre après pierre : elle a été taillée d’un seul tenant dans la roche. C’est ce qui définit une église « monolithe » – un ouvrage intérieur directement sculpté, sans maçonnerie apparente. Avec ses 12 mètres de hauteur sous voûte, ses quelque 38 mètres de long et près de 900 m² de surface, c’est la plus vaste église souterraine d’Europe.
Visiter Saint-Émilion © wojciech-rzepka
La visite suit un parcours souterrain : on découvre d’abord l’Ermitage de Saint Émilion – la grotte où le moine breton se serait retiré au VIIIᵉ siècle –, puis la chapelle de la Trinité et ses fresques du XIVᵉ, les catacombes, avant de déboucher dans la nef monumentale. Des piliers massifs y soutiennent toujours le poids des maisons du bourg, rappelant la prouesse technique des tailleurs de pierre médiévaux. Unique par sa taille, ce lieu l’est aussi par son ambiance très dépouillée : un silence minéral qui contraste avec l’animation viticole alentour et dévoile une autre facette de Saint-Émilion.
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